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Seniors (4 juillet 2013)


© iStockphoto

Vieillir, une sinécure ?

Le premier volet d’une étude d’Enéo reflète une image surprenante des aînés. Du moins l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et de leur vieillissement. Loin d’être accablante…

Mourir, la belle affaire. Mais vieillir, oh vieillir!”. En s’appesantissant sur le fardeau du vieillissement, Jacques Brel aurait-il eu tout faux? C’est, a priori, ce qu’on pourrait croire en prenant connaissance des résultats d’une étude récente d’Enéo, mouvement social des aînés. De février à avril 2013, le mouvement partenaire de la Mutualité chrétienne destiné aux plus de 50 ans a interrogé 1.542 aînés au moyen de 187(!) questions fermées destinées à mieux comprendre l’image qu’ils se font d’eux-mêmes. Belle performance, puisqu’un telle démarche revient à traiter pas moins de 288.000 informations. Pour l’anecdote, on notera d’abord que 79% des répondants se sont acquis de leur tâche par le Net et 21% à peine par courrier postal. Qui a dit que les seniors (oups, le mot nous a échappé! 40% le réfutent dans l’enquête…) étaient réticents à manier l’outil informatique?

Plus fondamentalement, que ressort- il de cette photographie, dont 37% des répondants n’étaient pas membres d’Enéo mais souvent engagés dans d’autres organisations? Qu’ils ont, en moyenne, une image plus que correcte – voire franchement positive – d’eux-mêmes, de leur vie et du vieillissement.... La plupart se disent moins déprimés et plus heureux que les moins de 50 ans. Ils se décrivent aussi comme légèrement moins faibles physiquement et moins entravés dans leurs activités qu’avant. Ils ont, expliquent-ils, plus de projets, ils sont plus actifs. On est loin, très loin des stéréotypes de perte d’autonomie, de repli sur soi, de décrépitude.

Une vie plus “cool”

Fermés et acariâtres, les “vieux”? Allons donc! Les résultats moyens sont clairs. Les aînés se décrivent plus compréhensifs, plus amicaux, et plus généreux (au diable, l’avarice!) que les moins de 50 ans. Ce n’est pas tout. Ils pensent avoir moins de relations conflictuelles avec leur famille, conserver plus facilement leurs amitiés, engager plus aisément de nouvelles relations, s’épanouir davantage dans leur vie de couple et être moins seuls. Cerise sur le gâteau: ils disent moins tomber malades et s’en sortir mieux tout seuls que les tranches d’âges plus jeunes. Ils jugent leur vie spirituelle plus riche, car plus ouverte aux questions existentielles. Ils ne se considèrent pas comme plus pauvres sur le plan financier.

Alors? Vivement les rides? Vivement la pension pour, enfin, connaître le bonheur sur terre? Pas si vite! Les aînés se déclarent aussi légèrement plus lents, se plaignent d’une mémoire un peu déficitaire, se savent moins attirants sur le plan physique et moins productifs. Ils ont une vie sexuelle moins active que leurs benjamins. Ils se sentent jugés négativement par les adolescents et le monde politique.

Forcer le trait, par protection

Chez Enéo, loin de toute naïveté, on sait pertinemment que ces résultats souffrent de plusieurs biais. Ainsi, les niveaux d’études et de revenus les plus bas sont sous-représentés au profit des gens plus aisés et, par ailleurs, déjà engagés dans des mouvements sociaux. En termes de tranches d’âge, les plus jeunes (50 à 59 ans) forment 38% des répondants; les plus de 80 ans seulement 13%. “La sous-représentation des aînés les moins gâtés par la vie a certainement engendré une certaine surévaluation de la satisfaction de vie des aînés et de leur estime de soi, commente Jean-Baptiste Dayez, coordinateur de l’étude. Il est très probable, par ailleurs, qu’une partie des répondants aient ‘forcé le trait’ pour montrer que les stéréotypes, auxquels on leur demandait systématiquement de réagir, ne sont qu’une image simpliste – et donc fausse – d’eux-mêmes.

Malgré ses limites, cette étude se veut, de par son ampleur, l’une des premières en Belgique à avoir étudié cette question de l’image. Ses grandes tendances, résumées ci-dessus sous la forme de moyennes, ne doivent pas cacher des réalités moins roses. “Un répondant sur six est plutôt insatisfait de son existence, souligne Jean-Baptiste Dayez. Plus d’un sur dix (NDLR : pas forcément les mêmes) ne s’en sort pas tout seul dans la vie, se sent parfois inutile ou se considère comme un raté”. Dans les mois qui viennent, le deuxième volet de l’étude sera lancé. Objet des questions : quelle image la société a-t-elle des aînés? De la confrontation de ces deux volets naîtront des images plus nuancées. Et, de là, les véritables enjeux de société.

//PHL

>> Plus d’infos : étude disponible sur www.eneo.be ou au 02/246.46.73.

 


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