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Seniors (18 octobre 2012)


Où mieux vivre vieux ?

© Gile Michel/Reporters/Sunset

Les prochaines années - marquées par le vieillissement de la population et les modes de vie différents d'autrefois – devront voir éclore des logements en nombre suffisant pour accueillir confortablement les seniors, de demain. Des initiatives – à petite échelle souvent – fleurissent ici et là. Toutes entendent apporter une réponse à l'hébergement l'âge venant, la plupart en retissant des liens, en mettant en commun les intérêts des uns et des autres (une famille, un jeune, d'autres aînés). Sans prétention d'exhaustivité, mais en guise d'exemples inspirants, voici la description de quelques alternatives récentes à l’hébergement en maison de repos, avec leurs forces comme leurs limites.

Il n'est pas évident d'imaginer avec sérénité où passer ses “vieux jours”. D'abord, il n'est pas simple de déménager, l'âge venant. Pourtant, la maison, l'appartement où logeait toute la famille ne manquera pas de devenir trop vaste, une fois les enfants partis. L'agencement des lieux risque de ne plus être adapté, avec des escaliers interminables... La localisation, loin de tout petit commerce ou infréquentable sans voiture, risque elle aussi de poser problème. Pas simple non plus pour l'aîné en recherche d'un nouveau lieu de vie de déménager parce que, à y regarder de plus près, les possibilités ne débordent pas. Les maisons de repos affichent souvent “complet” et ne correspondent pas toujours aux souhaits ni aux budgets.

Les projections démographiques attestent clairement du vieillissement en Belgique. On constate une augmentation importante des plus de 65 ans à partir de 2010, et des plus de 80 ans à partir de 2025: le “baby-boom” de l’après-guerre se transforme en “papy-boom”.

Qu’en est-il de la capacité d’hébergement en résidentiel ? Le secteur des maisons de repos (MR/MRS) accueille actuellement en Wallonie et à Bruxelles un total de 62.000 personnes, soit environ 7,5% des plus de 65 ans. Ce secteur fait l’objet d’une programmation de la part des autorités. Depuis 1997, un “moratoire” est appliqué, ce qui veut dire que le nombre de places en institution est limité, compte tenu des contraintes de financement. Le budget de l’Inami consacré au secteur était en 2011 de 2,425 milliards d’euros, soit 10% du budget total des soins de santé : le quatrième poste de dépenses après les honoraires médicaux, les hôpitaux et les médicaments. Une récente étude du KCE (Centre fédéral d’expertise en soins de santé) a mis en évidence que sans changement de la politique de santé pour les personnes âgées, il serait nécessaire de créer 40.000 nouvelles places en Belgique d’ici à 2025. Cela équivaudrait à ouvrir une maison de repos de 100 places tous les quinze jours!

Cela demanderait aussi des moyens financiers énormes. Or, selon l’accord de gouvernement sur le transfert des compétences, ce secteur des soins de santé devrait être entièrement défédéralisé et transféré aux Communautés d’ici 2015. Voilà qui nourrit de sérieuses inquiétudes sur le financement futur. On peut craindre une privatisation croissante des soins aux personnes âgées, et – par voie de conséquence – une diminution de leur accessibilité. Le règne de la débrouille risque de se prolonger. Dans ce contexte d’incertitude, innover dans des formes alternatives d’hébergement et de soins apparaît comme essentiel. Le temps presse. D'autant qu’un projet d’institution d’hébergement et de soins se réalise dans un horizon temporel de 7 à 10 ans minimum...

Menu rapide :

© Le Balloir
Le Balloir, un habitat intergénérationnel

L’habitat intergénérationnel, c’est tendance. On en parle beaucoup. Mais trouver un projet qui fonctionne vraiment selon ce principe est tout sauf facile. Le Balloir, en bord de Meuse à Liège, est une institution qui vit au quotidien l’expérience.

On y trouve d’une part une structure résidentielle “classique” pour personnes âgées, accueillant 38 personnes en maison de repos, 48 personnes en maison de repos et de soins, et proposant 37 logements en résidence-services. D’autre part, dans la même enceinte cohabitent la crèche “le printemps” qui accueille en journée une trentaine d’enfants de 0 à 3 ans et la maison d’enfants “Beaumont St Michel”, où vivent en permanence une quinzaine d’enfants de 3 à 18 ans. Il ne suffit pas de juxtaposer des lieux d’accueil pour que la “vie intergénérationnelle” s’installe. “Il faut l’organiser, la stimuler mais aussi accepter et respecter son caractère spontané”, explique la directrice, Virginie Giot, qui distingue l’intergénérationnel individuel et l’intergénérationnel collectif.

Au niveau collectif, où il s’agit de “se côtoyer sans s’envahir”, des activités communes sont régulièrement organisées: le mercredi, “jour des frites”, les enfants et seniors partagent le repas de midi. Tous les deux mois, un événement festif les rassemble aussi : le Carnaval, la chasse aux œufs, Halloween, la St-Nicolas… Le journal trimestriel de l’institution associe les uns et les autres.

Au niveau individuel, l’initiative vient de la personne âgée elle-même. Le résident a le libre choix d’investir dans un projet qui lui tient à cœur. Certaines personnes donnent ainsi un coup de main à la maison des enfants (cuisine, bricolage, repassage, devoirs). Pour les enfants, qui proviennent souvent de familles éclatées, il est enrichissant de découvrir cette relation avec un senior, de participer à cet apprivoisement mutuel avec une personne qui aurait pu être leur (arrière-)grand-parent…

Le mercredi après-midi, les générations ont l’occasion de se retrouver dans une salle commune, appelée “La Tchafète”. Ce qui signifie “bavardage, discussion, palabre…”

Le Balloir est une maison de repos originale, mais pas de tout repos. La présence des enfants donne l’opportunité, pas l’obligation, de créer du lien. Chaque institution, malgré des missions différentes, participe au même projet de vie.

>> Infos : Le Balloir : 04/344.81.47 ma046280[at]skynet.be

© Associated Press/Reporters
Le tour de table, une maison Abbeyfield

La maison Abbeyfield: un habitat groupé pour des personnes “d’âge mûr, indépendantes et autonomes”. Ce concept est né en 1956, au Royaume-Uni, où l’on compte 700 maisons accueillant environ 7.000 seniors. Il a essaimé dans 15 autres pays. En Belgique, quatre maisons accueillent actuellement 34 seniors à Namur, Watermael-Boisfort, Etterbeek, Lixhe-Visé. Quatre autres projets sont en gestation (Leuven, Moustier-sur-Sambre, Perwez et Eupen). Et une maison est en voie de réouverture à Villers-la-Ville.

Une maison Abbeyfield est constituée d’une dizaine de logements individuels privatifs destinés à des personnes d’âge mûr qui, lors de leur entrée, ne sont pas dépendantes et recherchent plus de sécurité et de solidarité”, précise le vade-mecum édité par l’association Abbeyfield Belgium. Les habitants choisissent de participer à la gestion de la maison dans une ambiance conviviale. (…) Le rôle de l’asbl consiste à procurer à ses membres résidents, à prix coûtant, un logement privatif individuel avec coin cuisine et cabinet de toilette. Elle met à leur disposition des locaux et équipements à usage commun tels que: living, salle à manger, buanderie... Un repas de type familial est pris en commun régulièrement.

Au centre de Namur, une maison Abbeyfield – “Le tour de table” – a été inaugurée en 2008, après trois ans de démarches, en partenariat avec la Régie foncière, le CPAS de Namur, la Fondation Roi Baudouin, le Fonds du logement. Actuellement, huit personnes y résident, six femmes et deux hommes, dont l’âge varie entre 59 et 89 ans. Manifestement, la personnalité du l’initiateur, Paulin Duchesne, président de l’Université du troisième âge de Namur (UTAN) a permis de regrouper des personnes partageant une même vision de société. “Le problème de notre société, c’est que quatre générations y coexistent, dont seule la deuxième travaille: c’est intenable!”, affirme cet ancien professeur d’économie. “D’où la nécessité pour la troisième génération bien portante de contribuer à la société. D’être utile et de ne pas être ‘à charge’”.

Y a-t-il une place pour les personnes dépendantes dans ce type d’habitat groupé ? Pour les résidents namurois, la limite est claire. “Lors de l’admission, si on vient avec un problème (de dépendance ou de santé), on doit aussi venir avec sa solution”. La solution ne doit pas venir du groupe, on ne peut pas être à charge des autres habitants. Si le problème de dépendance se pose après l’admission, on cherche des solutions adaptées “exactement comme on le ferait dans une famille”. Un habitant ne sera jamais “exclu” à cause d’un problème de santé, l’entraide et la solidarité faisant partie des valeurs de base.

Concrètement, les habitants sont tous locataires de l’asbl autogérée dont ils sont membres. L’asbl a conclu un contrat de bail avec le CPAS de Namur, propriétaire du bâtiment. Les loyers se situent sous le prix du marché, ce qui rend la formule financièrement accessible, car il n’y a pas de capital à apporter au départ. Etant donné qu’il ne s’agit pas d’une institution hiérarchisée, le choix des habitants est particulièrement délicat et se fait par cooptation, au terme d’une procédure qui vérifie l’aptitude et la volonté de vivre en groupe et de partager les responsabilités.

>> Infos : www.abbeyfield.be

Des aînés accueillis dans des familles

En Région wallonne, un dispositif légal récent (2009), inspiré d’expériences similaires au Québec et en France a créé l’accueil familial. Il s’agit de “l’hébergement au domicile d’une personne physique de maximum trois résidents, de 60 ans au moins, n’appartenant pas à sa famille jusqu’au quatrième degré inclus. Le résident y reçoit l’hébergement, l’aide dans l’organisation des soins requis et l’aide à la réalisation des activités de la vie quotidienne dans le cadre d’une vie familiale”.

Concrètement, un contrat triangulaire est passé entre la famille, la personne accueillie et un service d’encadrement agréé par la Région wallonne. Actuellement, il existe un service agréé par province. Son rôle consiste à rencontrer et sélectionner les familles d’accueil et les aînés candidats, à analyser l’harmonie possible entre ceux-ci, à vérifier que l’infrastructure requise est disponible et à contrôler le respect des engagements mutuels. Un cahier des charges très précis est fixé par la Région wallonne (équipement, disponibilité des accueillants, qualité des repas, sécurité…). La famille accueillante bénéficie d’une formation, d’un suivi et d’une indemnité de 26 euros par jour. La motivation principale n’est donc pas financière mais basée sur le volontariat et la solidarité.

Si ce projet pilote peut paraître séduisant, force est de constater que les expériences concrètes tardent à démarrer. Une cinquantaine de dossiers sont “en cours d’analyse” au sein des services d’encadrement. La rencontre de l’offre et la demande semble plus difficile que prévu. La Ministre de l’action sociale Eliane Tillieux a d’ailleurs sollicité dernièrement une prolongation de deux ans de la phase pilote, en l’absence de résultats probants.

A notre connaissance, deux expériences ont démarré en région liégeoise, dont l’une, temporaire, est terminée. Les problèmes liés au statut fiscal et social de l’accueillant et de l’accueilli constituent le frein principal. En effet, pour les personnes âgées bénéficiant du statut Omnio ou de la Grapa, l’intégration à un ménage risque de leur faire perdre ces droits. Les allocataires sociaux qui étaient isolés risquent de devenir “cohabitants” et de voir leurs allocations diminuer. Pour l’accueillant, l’indemnité mensuelle perçue doit être déclarée comme revenu et est donc taxable alors que la philosophie du projet est le volontariat, contrairement aux expériences étrangères basée sur la professionnalisation des accueillants. Les frais exposés sont déductibles avec des pièces justificatives, ce qui est très fastidieux. Une solution juridique est à l’étude.

En principe, il s’agit de contrats à durée indéterminée avec un délai de préavis de trois mois. Mais certaines questions restent sans réponse : que se passe-t-il si la famille s’essouffle un jour? Quid en cas de conflit ou de changement majeur dans la famille d’accueil: séparation, déménagement…?

>> Infos : Région wallonne, 081/32.72.11 - http://socialsante.wallonie.be

Le court séjour en maison de repos pour souffler

Séjourner quelques jours ou semaines dans une maison de repos (et de soins) : la formule du court-séjour séduit de plus en plus. Elle permet aux plus de 60 ans qui vivent chez eux d’être accueillis temporairement. Les raisons et circonstances? Elles sont variées: reprendre des forces après une hospitalisation, bénéficier de soins ou d’une surveillance particulière pour consolider sa santé, offrir du répit à ses proches, permettre à son entourage de partir en vacances en toute quiétude, être hébergé dans de bonnes conditions le temps de l’hospitalisation de son conjoint ou de la réalisation de travaux d'aménagement dans son habitation... Le séjour temporaire ne peut dépasser trois mois cumulés par année civile et par personne.

L’Esplanade, à Ath, fait partie des maisons de repos (et de soins) qui, en Wallonie et en région bruxelloise, peuvent réserver des lits à l'accueil temporaire. Elle en possède 6 exactement. “Ce service rencontre un fier succès, se réjouit Jean- Marie Brooms, administrateur délégué de l’Esplanade. Certaines personnes réservent leur séjour plusieurs mois à l’avance. Le service est complet en permanence et on doit refuser régulièrement des demandes”. Il poursuit: “L’offre hôtelière et de services est identique à celle que nous proposons en maison de repos. Sauf qu’en séjour temporaire, la chambre est totalement équipée et meublée. Le prix est également le même : environ 40 euros par jour”. A l’Esplanade, la durée d’un séjour ne dépasse pas un mois consécutif pour éviter que le séjour temporaire ne devienne l’antichambre de l’entrée définitive.

A Tournai, 15 places de courts séjours devraient s’ouvrir dans un an à la “Résidence Vertefeuille”. Forte de l’expérience d’Ath, l’asbl Saint-Georges a en effet demandé et obtenu une subvention de la Région wallonne pour construire une extension aux bâtiments existants et compléter ainsi son offre de soins. Les travaux débuteront en novembre.

>> Infos :

De futures résidences-services sociales ?

A l’heure actuelle, les résidences-services offrent en location des logements individuels permettant aux résidents de mener une vie indépendante en recourant librement à des services quotidiens: repas, service entretien, service infirmier d’urgence, animations... Des équipements collectifs sont aussi mis à leur disposition.

Premier constat : vu les loyers pratiqués dans les résidences-services privées (le plus souvent au-delà de 800-900 euros par mois), les personnes à petits revenus ne peuvent y accéder. Second constat : nombre de seniors qui ont la chance d’occuper un logement social ne le quittent pas facilement, même s’ils doivent payer un supplément modeste pour les chambres inoccupées.

De ce double constat est née l’idée des résidences- services sociales. En Wallonie, un projet-pilote est sur les rails à l’initiative du CPAS de Namur et du Foyer jambois: 40 unités d'habitation d’une chambre seront construites à Jambes, à côté de la maison de repos et de soins (MRS) Les Chardonnerets. En complément aux logements, le projet intégrera toutes les fonctionnalités nécessaires à la résidence-services : espaces de vie communs, chambres pour visiteurs, liaison fonctionnelle vers la MRS et le restaurant... En outre, le projet intègre un espace destiné à l’accueil de la petite enfance par un duo d’accueillantes.

Les ménages désireux d’occuper ce type de logement doivent répondre à des conditions de revenus spécifiques”, explique Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur. Pour les 28 logements du Foyer jambois, priorité sera donnée à des locataires de logements sociaux situés à Namur. Le loyer est d’ores et déjà estimé à 380 euros par mois, charges et services compris.

Cette expérience-pilote doit permettre aux ministres Eliane Tillieux (action sociale) et Jean-Marc Nollet (logement) de pérenniser les dispositifs réglementaires et financiers pour permettre à d’autres de lancer des projets similaires.

>> Infos : www.cpasnamur.be - 081/33.70.11

© 1 toit 2 âges
Koter avec un senior, une alternative en or !

Habitat kangourou, bien au chaud chez soi !

Une personne âgée qui ouvre sa maison à un étudiant relève de l’habitat kangourou. Cette formule a vu le jour... en Australie et fonctionne bien dans les pays scandinaves et aux Pays-Bas. A l’image du petit du marsupial lové dans la poche de sa mère, le senior peut continuer à vivre dans un endroit qu’il connaît et où il sent bien, grâce à un entourage bienveillant.

Certains aînés consacrent un étage de leur maison à une famille. Ils cohabitent tout en gardant une autonomie et veillent réciproquement à leur bien-être. Ce type d’habitat reste malheureusement trop peu usité.

D’un côté, de grandes maisons presque vides, occupées par un senior seul ou en couple. D’un autre, des étudiants à la recherche – souvent laborieuse – d’un kot. Sur base de ce constat, l’asbl 1 toit, 2 âges a décidé de proposer à ces deux générations de vivre ensemble au sein d’un même logement. L’initiative remporte un franc succès depuis quelques années. A chaque rentrée scolaire, offres et demandes croissent. En septembre dernier, plusieurs villes wallonnes ont rejoint l’expérience bruxelloise: Charleroi, Mons, Liège, Namur et Louvain-la-Neuve.

Nous ne démarchons pas les seniors ni les étudiants, précise Claire de Kerautem, présidente de l’asbl. Nous nous faisons connaître par la presse ou le bouche-à-oreille… Il faut que, de part et d’autre, ce soit une démarche volontaire et motivée. C’est le secret de la réussite.

Mes enfants avaient quitté le nid. Ils vivent, pour certains, à l’étranger témoigne Brigitte, 66 ans. Depuis septembre, une présence bienveillante, celle de Marie-Alice, étudiante de 21 ans, a pris place dans une des chambres. Dans ce type d’hébergement, le jeune, comme le senior, trouvent également un avantage financier. Entre 100 et 300 euros maximum de loyer, ces kots présentent une alternative bon marché pour un étudiant et une petite rentrée d’argent pour le senior.

J’avais surtout besoin de prendre mon indépendance par rapport à ma famille, explique la jeune Marie- Alice. Vivre avec un senior me tentait car je savais qu’il serait d’une écoute attentive, qu’il pourrait me comprendre.” Leur binôme est une vraie réussite. “J’ai une vie bien remplie, confie l’étudiante. J’avais peur de me sentir ‘retenue moralement’ par mon binôme si elle comptait sur ma présence au quotidien. Mais ce n’est pas le cas. Je suis indépendante et elle aussi. Je la préviens de mes absences et allées et venues pour qu’elle ne s’inquiète pas. Evidemment, je veille à un certain équilibre pour partager quand même des moments avec elle.” La vie à deux s’organise en fonction des personnes et du contrat signé entre les deux parties. Pour la formule “éco” avec un loyer de 100 euros, l’étudiant est tenu de rendre des petits services. Par exemple : changer la litière du chat, faire quelques emplettes ou encore initier le senior à l’informatique. “1 toit, 2 âges privilégie le rapprochement entre les générations, insiste Claire de Kerautem. Nous mettons donc en contact deux personnes susceptibles de bien s’entendre.” Marie-Alice et Brigitte ont déjà partagé beaucoup de choses ensemble : repas, tâches ménagères, visite d’exposition. “Brigitte m’a appris à tricoter, s’enthousiasme Marie-Alice. De mon côté, je lui apprends à utiliser au mieux son GSM.

L’asbl opère une sélection des étudiants et des seniors sur base de leurs motivations. Elle vérifie également que le logement proposé n’est pas trop exigu et assure une intimité aux deux parties. Avant d’établir les binômes définitifs, l’étudiant et l’aîné se rencontrent et chacun doit donner un retour positif à l’asbl. “Si l’un des deux s’oppose au contrat, nous ne forçons pas les choses”.

Les échecs de cohabitation sont rares. Mais si c’est le cas, l’étudiant dispose d’un délai de préavis d’un mois pour trouver un autre logement. Ce laps de temps est identique en cas de décès de la personne âgée. “Cela n’est arrivé qu’une fois en quatre ans, rassure Claire de Kerautem. Nous avons trouvé un accord avec la famille du défunt pour que l’étudiant puisse finir l’année dans son kot.

A ce jour, 115 binômes vivent cette aventure commune. Autant d’histoires intergénérationnelles qui se tissent…

>> Infos : www.1toit2ages.be

Des “prêts intergénérationnels”

Afin d’aider les aînés à rester à domicile ou à résider dans leur famille, le Fonds du Logement Wallon permet aux familles de bénéficier de prêts hypothécaires à taux réduit pour le financement de travaux destinés à l'accueil d'un ou plusieurs parents âgés d'au moins 60 ans. Les travaux doivent être réalisés au sein du logement familial (aménagement ou création d'un espace spécifique) ou dans un logement de proximité sur la propriété des emprunteurs.

>> Infos : www.flw.be

Pour aller plus loin

  • Énéo, mouvement social des aînés, a publié deux dossiers spéciaux sur les habitats partagés pour les aînés : “Et si un jour votre maison devenait trop grande…?” et “Osons… le part’âges d’habitats” ?? Balises n° 31 et 35 (2010 et 2011). Disponibles sur www.eneo.be

  • Infor Homes Wallonie : 070/24.61.31 - www.inforhomeswallonie.be

  • Infor Homes Bruxelles : 02/219.56.88 - www.inforhomes-asbl.be

//CATHERINE DALOZE, JOELLE DELVAUX,
DOMINIQUE EVRARD, VIRGINIE TIBERGHIEN


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