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Médias (2 octobre 2003)

 

Tous égaux devant l’Internet?

Trois millions sept cent mille Belges (soit 44% de la population adulte (1), seraient des usagers réguliers de l’Internet. Au moins une fois par mois, un habitant sur trois consulte, joue, achète… sur le réseau. Avec un demi-million d’internautes de plus que l’an dernier, la progression semble irrésistible. Mais sommes-nous pour autant tous égaux devant l’Internet ?

 

Aujourd’hui, 44% de la population belge adulte (de plus de 15 ans) utilise les services de l’Internet. Selon la société InSites Consulting, la population Internet compterait en avril prochain 4,2 millions d’internautes, soit une progression de plus de 13%. Il est remarquable de constater que la croissance la plus rapide se situe parmi les couches les plus âgées de la population. Un peu plus de 190.000 mille des nouveaux internautes ont 55 ans ou plus, ce qui représente une augmentation de pas moins de 66% au sein de ce groupe alors que l’année précédente (2002) celle-ci ne comptait que 6% de surfeurs ! Le nombre de jeunes usagers (entre 15 et 24 ans) par contre a plutôt tendance à stagner. Mais il faut dire que les habitudes Internet sont déjà bien implantées dans cette tranche d’âge.

Si les seniors ne représentent encore que la moitié de la population des jeunes, les seniors qui ont découvert Internet utilisent ce media fréquemment et avec beaucoup d’efficacité. Ils constituent d’ailleurs pour l’e-commerce un groupe cible particulièrement intéressant (pour le secteur financier, les media, les produits pharmaceutiques, les cosmétiques, le secteur alimentaire et le secteur touristique).

 

Les entreprises utilisent de manière intensive des e-mails avec des objectifs de marketing : 80 % des internautes belges reçoivent régulièrement des messages commerciaux. S’il apparaît que si les gens sont relativement ouverts au marketing par e-mail les messages envoyés sans l’autorisation de la personne en question (ce qu’on appelle le spam), posent problème à 90 % des surfeurs. Ils sont huit sur dix à effacer les mails non sollicités sans les avoir lus. L’expéditeur peut en outre escompter avoir suscité une bonne dose d’irritation.

 

Trois défis majeurs

Au niveau mondial, la progression de l’Internet est proprement stupéfiante si l’on se souvient que dans les années 70, le réseau ne comptait que 25 ordinateurs. Au début des années 80, il était encore limité à 25 réseaux regroupant à peine quelques milliers d’utilisateurs. Aujourd’hui, l’Internet réunit la plupart des réseaux informatiques à travers le monde. En 2001, le nombre des usagers devait avoisiner les 700 millions… Mais “avec de lourdes inégalités”, précise Manuel Castells (2) : avec 15% de la population de la planète, les pays industrialisés comptent 88% d’utilisateurs. Seulement 2,4% de la population mondiale est connectée. Dont 28% en Finlande, 26,3 aux États-Unis et 6,9% dans le reste de l’OCDE.

Dans chaque pays, l’accès à l’Internet est également marqué par de profondes disparités, comme le montre, pour la Belgique, l’étude de Patricia Vendramin et Gérard Valenduc intitulée Internet et inégalités (3).

 

Les utilisateurs d’Internet sont répartis de manière inégale dans la population en fonction de l’âge, du sexe, de la composition familiale (avantage aux familles avec enfant), du niveau de revenu, de la catégorie professionnelle, entre régions, entre villes et campagnes… Entre tous ces groupes, la fracture numérique n’est pas très nette. Il s’agit plutôt d’une série de clivages qui se superposent, le facteur le plus discriminant étant évidemment celui lié au revenu. C’est toujours, dans tous les pays, dans les milieux les plus aisés que l’on trouve le plus d’internautes. Cette cartographie détaillée des usagers d’Internet aujourd’hui en Belgique ne se veut pourtant pas pessimiste. Au lieu de se contenter d’ajouter une nouvelle forme d’exclusion au passif des inégalités sociales, elle lance trois défis majeurs à ceux qui veulent combattre les inégalités dans la société de l’information :

 

- La liberté et la diversité. A l’heure où l’Internet investit tous les domaines de l’activité humaine (commerciale, culturelle, politique, familiale, loisirs, solidarité, maffieux…) décider à qui il appartient, qui en contrôle l’accès et qui détermine son avenir devient un enjeu crucial de défense des libertés et de la diversité, celui qui animait l’esprit des pionniers.

 

- L’exclusion. L’Internet renforce des inégalités préexistantes et creuse de nouveaux fossés, mais il ouvre aussi des perspectives à des groupes, des communautés, des régions exclus des grands mouvements politiques, culturels, économiques… La possibilité d’être inséré dans un réseau “connecté”, c’est souvent se sauver de l’oubli et de exclusion

 

- L’éducation. Naviguer sur Internet, s’exprimer sur Internet, cela s’apprend. Il ne s’agit pas seulement de maîtriser l’outil mais de se rendre capable à exprimer du savoir, à apprendre à aller chercher de l’information et la maîtriser afin de réaliser les objectifs que l’on s’est fixé.

 

Christian Van Rompaey

 

(1) Belges de plus de 15 ans.

Source : Belgian Internet Mapping (BIM), étude Internet semestrielle réalisée par InSites Consulting. Plus de 95.000 internautes belges ont rempli un questionnaire posté sur 50 sites bien connus, complétée d’une enquête téléphonique auprès de deux mille Belges.

Plus d’information : www.insites-consulting.com 

(2) La société en réseaux, Manuel Castells. Éditions Fayard 1996.

(3) Internet et Inégalités, Patricia Vendramin et Gérard Valenduc, Internet et inégalités. Collection Quartier Libre. Éditions Labor 2003.

 

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