Jeunes
(15 mars 2012)
Et après… ? Trouve ta voie
!
Témoignages |
Marilyn a
animé, pendant quelques mois, des groupes
d’enfants et d’adultes en difficulté en
visite dans une ferme de la région liégeoise
: “J’avais un diplôme de guide nature en
poche et j’avais suivi un cours de langue
des signes. Mais je ne savais pas trop quoi
en faire. Je me suis tournée vers une action
citoyenne qui était en rapport avec ma
formation première. Cette expérience m’a
plongée dans le concret de mes études. Elle
m’a confortée dans mes choix scolaires.
Grâce aux animations autour de la nature et
de la ferme que je réalisais, j’ai enrichi
mes connaissances. Comme je dormais sur
place, je me sentais comme dans une bulle.
J’ai profité pleinement de ces quelques
mois, qui m’ont permis d’acquérir une
expérience professionnelle et qui restent
très enrichissants humainement parlant. On
se sent utile et on sert à quelque chose.”
|
Ismaël
s’investit dans des projets de courte durée
pour donner un coup de main dans des
associations (repeindre un local, aménager
un terrain…) : “Cela fait deux à trois ans
que je suis en décrochage scolaire. Ce
projet m’aide à me réinsérer dans la
société. Aider les gens, sans rien attendre
en retour, me motive vraiment.” (Extrait
d’une interview réalisée par Solidarcité.
Infos : www.solidarcite.be) |
Emilie
est partie un an aux Etats-Unis avec un
programme d’échange pour apprendre l’anglais
: “A la fin de mes secondaires, je voulais
faire une pause et vivre une expérience en
solo. Je voulais montrer à ma famille et à
moi, également, que je pouvais relever des
défis. Je suis partie dans une famille
d’accueil de Caroline du Sud. Là, j’ai suivi
une deuxième rhéto et j’ai ainsi progressé
rapidement en anglais. Cette année à
l’étranger reste, pour moi, une expérience
formidable, riche en rencontres et
découvertes. Je crois que j’ai acquis des
compétences intéressantes à inscrire sur un
futur curriculum vitae.” |
Marie a
assumé une mission de cinq mois dans une
entreprise bruxelloise de travail adapté,
elle y développait des projets “nature” :
“En arrêtant mes études en janvier, je ne
savais pas vers quoi me diriger. M’investir
dans un tel projet m’a permis de me
découvrir une nouvelle orientation
professionnelle. Au niveau humain, cette
expérience m’a beaucoup appris : elle m’a
ouvert aux autres et à la différence.” |
Passer de
l’adolescence à la “vie adulte” est un moment charnière de la vie, qui peut
en déstabiliser plus d’un. A la sortie des études secondaires ou
supérieures, avec ou sans un diplôme en poche, certains jeunes ne savent pas
quoi faire de leur vie. Travailler? Etudier ? Voyager?... Des questions
auxquelles quelques-uns répondent par une année sabbatique pour faire le
point, se former ou encore donner de leur temps dans des projets de société.
|
© Chederros/Reporters |
“Et l’an prochain, tu vas
faire quoi?” Nombreux jeunes de la fin du secondaire
entendent cette question à longueur de journée à cette période de l’année.
Même si le parcours classique, avec la poursuite d’études supérieures ou le
début d’un métier, reste le plus courant, certains emprunteront des chemins
de traverse à la recherche d’eux-mêmes ou pour marquer un temps d’arrêt dans
une vie qui ne cesse de filer.
Savoir
s’orienter, pas inné!
“S’orienter,
cela s’apprend, explique Chantal Wouters, directrice du Centre
d’informations et d’orientation de l’Université catholique de Louvain(1).
L’école, comme la famille, doivent donner des balises d’orientation.”
Si, dans certains établissements scolaires ou certaines familles, cet
apprentissage est bien ancré, dans d’autres, aucune place n’est laissée à la
réflexion sur les choix futurs. Le jeune peut très vite se sentir perdu face
à la multitude de choix possibles à la sortie de ses études secondaires. Ou
mis sous pression, familiale ou sociale, de poursuivre absolument un
parcours scolaire.
Pourtant, continuer
d’étudier ne se présente pas comme la seule issue à cette indécision. Au
grand dam de certains parents… “Etudier ne doit pas être envisagé à tout
prix. Un parcours dans le supérieur demande beaucoup d’investissements, que
ce soit au niveau personnel ou financier. Il faut évaluer son degré de
motivation, poursuit Chantal Wouters. A quoi vont me servir mes
études? Pourquoi envisager d’en suivre?... Voilà les questions que se pose
le jeune. Les parents doivent l’accompagner au mieux dans ces réflexions. Il
faut prendre le temps dans ce processus qui amène à la décision finale. Et
souvent, la famille presse le jeune à aboutir à la décision finale en
délaissant la phase exploratoire, qui est extrêmement importante.”
Tous les
chemins mènent… à l’épanouissement
Trouver sa voie,
c’est d’abord et avant tout, privilégier son épanouissement personnel. “Je
me cherchais, personnellement”, “Je ne savais pas ce que je voulais
faire de ma vie”… confient certains jeunes qui ont emprunté d’autres
chemins que les voies classiques. Se lancer dans l’inconnu, entreprendre
quelque chose qui tient à cœur…, voilà des initiatives qui font grandir.
Nombre de possibilités existent : s’exiler à l’autre bout du monde pour
apprendre une langue, immergé dans une famille, dans un système scolaire ou
dans un chantier solidaire; aider des personnes dans le besoin ou des
associations en Belgique ; se lancer déjà dans la vie active ou poursuivre
une formation en cours du soir… “Le jeune peut trouver son bonheur loin
des sentiers classiques, continue la directrice du Centre
d’informations et d’orientation. Les parents angoissent souvent
lorsqu’ils constatent que leur enfant s’éloigne des voies traditionnelles.
Ils ont peur que celui-ci perde l’habitude d’étudier… Mais c’est comme le
vélo, ça ne s’oublie pas! Prendre une année sabbatique peut être bénéfique
pour le jeune : il regarde ainsi son futur, avec du recul, il mûrit, gère
son propre projet en autonomie, il acquiert de la confiance en lui…”
Que ce soit par la
voie classique ou par des petits sentiers de traverse, toute expérience
mûrement réfléchie est bonne à prendre. Construire son propre projet,
parfois éloigné du scolaire, peut ouvrir les yeux. Quitte à se réorienter
par la suite dans des chemins balisés plus traditionnels… Il ne sera jamais
trop tard.
// VIRGINIE
TIBERGHIEN
(1) Centre d’informations et d’orientation
(UCL) : www.uclouvain.be/cio -
010/47.27.06
Trucs et astuces |
La Communauté française a
mis sur pied un site internet pour aider les
jeunes à s’orienter. La plupart des métiers
y sont présentés. On y trouve également des
informations sur les trois volets que
peuvent envisager les élèves au sortir du
secondaire : étudier, partir ou travailler. |
>> Infos :
www.monmetiermonavenir.cfwb.be
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Comment choisir un
projet ?
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© Pascal Broze/Reporters |
La vie est faite de choix. A la fin des études secondaires, certains
apparaissent clairement. D’autres se dessineront au fil du temps. Bien se
connaître soi-même et se renseigner sur les projets envisagés sont les clés
d’un avenir serein.
“Plus tard, je voudrais devenir pilote…”. Des images de métiers, parfois,
bercent les rêves depuis la plus tendre enfance. A la veille de choix
importants, il semble incontournable de se renseigner sur les projets qu’on
voudrait entreprendre. Quitte à se rendre compte que les idées qu’on
entretenait depuis de nombreuses années étaient fausses. Rencontrer des
personnes qui ont suivi la voie que le jeune veut emprunter permet
d’appréhender certaines réalités, bien cachées parfois. Un métier avec des
horaires impossibles à concilier avec la vie de famille, un secteur bouché,
une formation jamais envisagée qui contient des cours sur des matières qui
passionnent, des projets à l’étranger diversifiés ou, au contraire, peu
convaincants… Faire la liste des pour et contre donne une vision globale et
plus fine.
“Je ne suis pas fait pour passer des heures sur les bancs de
l’université”, “partir seul, j’en ai toujours rêvé”, “je suis bon en math,
des études d’ingénieur me conviendraient”… Bien se connaître facilite les
moments décisifs. Les points forts et les faiblesses, les motivations
profondes à entreprendre un projet… sont les clés de la réussite. Inutile de
s’entêter dans une voie qui est loin de la personnalité. C’est pour cela
qu’il est important de faire des choix pour soi. L’avis de l’entourage reste
bien sûr très important pour tempérer ou, parfois, ouvrir les yeux. Mais il
faut savoir au fond de soi, ce que l’on veut vraiment. A 18 ans, lorsque le
jeune arrive à la majorité, l’avenir lui appartient. Certains étudiants ou
parents pensent que leur choix d’études après le secondaire conditionne
toute la vie future, sans la moindre porte de sortie vers d’autres voies.
Faux ! De nombreuses passerelles existent entre les différents parcours
scolaires. Continuer à se former petit à petit permet également de se
réorienter quand on le souhaite. L’expérience professionnelle va aussi
enrichir les compétences de chacun et développer de nouvelles capacités.
Même si l’avenir ne se joue pas complètement à la sortie du secondaire, les
choix que poseront les jeunes sont très importants. Etre à l’écoute de ses
envies, de ses motivations… l’aidera à envisager un avenir réussi!
// VT
>>
Informations recueillies dans la brochure “Choisir après la rhéto” • éditée
par PsyCampus (ULB) • Disponible gratuitement en ligne sur
www.ulb.ac.be ou
sur demande (contre 1,56EUR en timbres pour les frais d’envoi) au
02/650.20.25.
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