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Handicaps (4 septembre 2014)

Des bricoleurs qui ont du cœur

© Alexandra Bertels/Handicap International

Depuis onze ans, Handicap international met à l'honneur de malins bricoleurs. Des personnes qui, un jour, concrétisent une idée ingénieuse pour faciliter le quotidien d'un proche moins valide.

Dans le hall du Centre hospitalier Valida (Berchem-Ste-Agathe), de grandes affiches donnent à voir un enfant africain portant, à la jambe, une prothèse et, au visage, un sourire franc. Un logo : Handicap international. L’association est en effet à l’initiative de Bricoleurs du cœur, un concours initié en 2003. Voici venue l’heure de la remise des prix de l’édition 2014. Ici des journalistes, là les lauréats et leurs familles. Devant, un groupe d'étudiants et, derrière, quelques ergothérapeutes de l’ASBL Solival, étroitement associée au con cours(1). Sous les regards amusés de l'assemblée, la petite Mona, trois ans, se joint aux oratrices à l'aide de son déambulateur.

Cette année, un nombre record de participants est à souligner : "43 projets ont été déposés, explique Nicole Luyckx, coordinatrice de l'événement. C'est la première fois qu'on passe le cap des quarante." Les projets ? Des aménagements, des idées, des "trucs" sortis de l'imagination et des mains d'une personne pour faciliter la vie d'une autre. Parfois un parent pour aider son enfant. Ou une personne âgée pour faciliter la vie de son conjoint… "Les solutions sur le marché ne sont pas toujours adaptées et s’avèrent souvent coûteuses, ajoute Nicole Luyckx. Un des objectifs du concours est de donner de la visibilité à ceux qui inventent dans leur coin des choses géniales et pas chères." Le site Internet d'Handicap international présente d'ailleurs toutes les astuces réalisées à ce jour par des bricoleurs du cœur(2).

Mona sourit…

… parce que son papa, face à l'assemblée, prend la parole. Jos raconte les difficultés qu'avait sa fille, atteinte d’infirmité motrice cérébrale (IMC) à se déplacer avec un déambulateur "classique". "Celui-ci était trop lourd, trop grand pour circuler à l'aise. Jouer avec les enfants de son âge n'était pas facile." Du coup, le papa a conçu un déambulateur adapté et personnalisé : rose, décoré du portrait d'un chat bien connu des petites filles, mobile sur ses roues pivotantes et fabriqué avec des matériaux de récup’. Pour cela, Jos mérite le premier prix : un généreux bon d'achat dans un magasin d'outillage. Mona découvre aussi une surprise dans le bac de son déambulateur : un tigre en peluche. Elle sourit : "Mag ik die mee naar huis nemen ?"(3).

Les 2e et 3e prix vont à deux projets réalisés par des étudiants de l'Université de Gand, section design industriel, en collaboration avec des étudiants en ergothérapie. L'un pour "Eclips", un support d'interrupteur équipé d'une cordelette que tire le chien d'assistance de Julie pour éteindre la lumière une fois sa maîtresse au lit. L'autre pour "Zip aid", un système permettant de fermer la tirette de vêtements à l'aide d'une seule main. Joli, l'objet est réalisé à l'aide d'aimants, d'un morceau de cuir et d'une lanière en tissu. Simple et astucieux.

Enfin, le dernier prix est attribué à Valérie pour le sac original adaptable sur déambulateur qu'elle a réalisé. Un vieux jean, du fil à coudre, un peu d'imagination… Pratique et pas cher.

Un jury d'experts

Sélectionner les lauréats est l'affaire de professionnels de la santé (kinés, infirmiers, ergothérapeutes…) et du bricolage. Plusieurs critères ont permis au jury de départager les gagnants : la facilité d'utilisation, l'aboutissement du projet, l'hygiène et la sécurité de l'objet, son efficacité, l'innovation… "C'est difficile de se limiter à quatre gagnants, confie Sophie Hubot, ergothérapeute chez Solival. Un des critères les plus importants, selon moi, c'est l'adaptation de l'invention aux difficultés vécues par la personne qui l'utilisera".

Pour le projet "Zip aid", Steffi, étudiante, explique que six rencontres ont été nécessaires avec Fabien, la personne hémiplégique qu'elle entendait aider. "Il fallait être sûr de bien comprendre ce qu'il ne parvenait pas à faire. On a demandé aussi l'aide de testeurs." Aujourd'hui, Steffi a rendu un homme heureux. Il y en aura d'autres puisque "Zip aid" intéresse déjà des institutions pour personnes âgées et des écoles maternelles.

//MATTHIEU CORNÉLIS

(1) L'ASBL Solival, partenaire de la MC, apporte des conseils et pistes de solution favorisant l'autonomie des personnes moins valides.

(2) www.handicapinternational.be

(3) Traduction : "Puis-je le reprendre à la maison ?"

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