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Handicaps (4 avril 2013)

Et si tu te mettais dans mon corps ?

© Florence Lallemand

Etre âgé, avoir un handicap physique. A moins d’être directement concerné, nous ne savons pas ce que cela représente vraiment. Des combinaisons spéciales permettent de ressentir physiquement les difficultés ou limitations induites par la vieillesse ou le handicap. Reportage lors d’ateliers de simulation animés par l’ASBL Solival auprès d’élèves du secondaire.

Le soleil éclaire timidement les vitres du réfectoire de l’Institut Notre-Dame de Bertrix. A l’intérieur, Donatienne Jacquiez, ergothérapeute à l’ASBL Solival, s’affaire. Elle plie et range sur des tables plusieurs combinaisons de simulation. Tout au long de la journée, des groupes d’élèves se succèdent à l’atelier de perception de la vieillesse ou du handicap, qu’elle anime avec ces outils pédagogiques et d’apprentissages. L’animation se déroule dans le cadre de la journée “Sport, santé et solidarité” organisée par l’école secondaire à l’attention de ses quelque 540 élèves (lire ci-dessous).

C’est au tour de la classe de 5ème professionnelle, section aide familiale, de participer à l’atelier. L’ergothérapeute accueille les jeunes filles et leur professeure de soins. Elle explique : “Tout le monde sait ce que c’est d’être vieux ou d’avoir un handicap… Mais les connaissances théoriques ne suffisent pas pour se mettre à la place de l’autre et comprendre ses difficultés au quotidien. Lors de cet atelier, vous allez enfiler successivement deux combinaisons spéciales qui simulent de telles situations. Vous pourrez ainsi expérimenter ce que l’on ressent physiquement”.

Donatienne Jacquiez interpelle le petit groupe : “Quelles sont, selon vous, les caractéristiques d’une personne âgée sur le plan physique?” Timidement, l’une ou l’autre élève ébauche des réponses : “Les articulations sont usées”, “L’ouïe et la vue baissent”, “On n’a plus de forces”. “On risque de tomber ; on n’a plus le même équilibre”... L’ergothérapeute complète et synthétise par ces mots : “La vieillesse n’est pas une pathologie ; c’est un processus normal. Aujourd’hui, vous allez anticiper les choses avec la combinaison qui simule le vieillissement”. Elle enchaîne : “La combinaison de simulation du handicap, quant à elle, va vous mettre en situation d’hémiplégie. Savez- vous ce que c’est, quelles en sont les causes?”. “C’est une paralysie de la partie gauche ou droite du corps”, avance une élève. “C’est suite à un problème dans le cerveau et cela dépend de quel côté il a été atteint”, ajoute une autre. Dans des termes simples, Donatienne Jacquiez décrit brièvement l’hémiplégie, ses causes, ses manifestations, les troubles qui peuvent y être associés, les possibilités de récupération des limitations...

L’épreuve des escaliers

Cette petite introduction théorique achevée, l’ergothérapeute invite les élèves à enfiler chacune une combinaison spéciale. Sous l’œil amusé de la professeure, les jeunes filles commencent par déplier et soupeser les combinaisons. “Celle qui simule le vieillissement est particulièrement lourde, confie Florence Lallemand, également ergothérapeute à l’ASBL Solival. C’est une sorte de ‘bleu de travail’ auquel ont été ajoutés des accessoires: des attelles qui simulent l’arthrose, des lanières pour limiter l’amplitude articulaire, des gants qui entraînent des difficultés de préhension, des poids pour gêner la coordination des mouvements. On fait aussi porter à la personne une minerve réduisant la mobilité de la tête, un masque spécial qui rétrécit le champ visuel et fait baisser l’acuité visuelle, et enfin, un casque diminuant l’audition… Bien entendu, dans la réalité, chaque individu âgé ne présente pas l’ensemble de ces limitations. Mais la combinaison cumule tous les problèmes que peuvent rencontrer les personnes âgées”.

La deuxième combinaison simulant l’hémiplégie est moins imposante. Une fois enfilée, un bras est immobilisé contre le buste par des velcros, et la jambe correspondante est enraidie grâce à des lanières et attelles.

Entre petits rires et cris d’étonnement, Alicia, Hélène, Sarah et Ludivine se vêtissent avec l’aide des ergothérapeutes et de la professeure. Les voilà transformées, méconnaissables. “Je vous propose maintenant de vous déplacer dans le réfectoire et de monter le grand escalier qui se trouve à son extrémité”. Amusées, les élèves s’exécutent. Les “plus âgées” se plient sous le poids de leur combinaison, s’aident de leur canne, progressent comme dans le blizzard. Les autres se déplacent plus aisément. Mais la montée et la descente des escaliers sont nettement plus périlleuses pour celles dont la main et la jambe sont bloquées. “C’est justement la partie gauche qu’on a immobilisée alors que je suis gauchère”, s’exclame Sarah, paniquée à l’idée de rater ou dévaler les marches. Donatienne Jacquiez la rassure, lui donne des conseils pour sécuriser ses pas.

Se relever ? Pas si simple

L’une après l’autre, vous allez maintenant simuler que vous tombez par terre. Essayez de vous relever seule”. L’exercice est loin d’être facile. Pas évident de se remettre sur ses pieds quand on est alourdi par le poids des années et qu’on manque de points d’appui. Comment s’y prendre quand une jambe est raidie et qu’on ne peut pas compter sur ses deux bras? “C’est dingue”, lance une élève. “C’est impossible”, renchérit une autre qui tend la main pour recevoir l’aide de sa professeure. “Confronté à ses limitations, l’expérimentateur peut ressentir toutes sortes de sentiments : insécurité, frustration, irritation, anxiété, peur, découragement”, nous fait remarquer Florence Lallemand.

On peut imaginer, dans ces situations, les difficultés rencontrées au quotidien : se relever d’une chaise, s’allonger, préparer un repas, manger, faire le nettoyage, se laver, s’habiller... des gestes qui peuvent être expérimentés, une fois la combinaison enfilée, avec quelques ustensiles simples : des couverts, un balai, un gant de toilette... “Lors des ateliers que nous animons pour des professionnels de la santé ou des étudiants dans nos salles d’essais et d’apprentissages (à Mont- Godinne et Thuin - ndlr), nous les invitons à utiliser des solutions d’aide (barres d’appui, déambulateur, siège de bain…) pour leur faire prendre conscience de l’importance de l’adaptation de l’environnement”, précise Florence Lallemand. Qui ajoute : “Ces combinaisons de simulation peuvent également aider les entreprises à concevoir des produits adaptés dans les domaines de l’ergonomie, de l’architecture, des nouvelles technologies…

Dans le réfectoire de l’Institut Notre-Dame, l’animation s’achève. Les élèves et leur professeure se montrent enthousiastes. “C’est une chouette expérience. On ne regrette vraiment pas de l’avoir vécue. En plus, ça nous sera sûrement utile dans notre futur métier d’aide familiale”, lance avec entrain l’une des élèves. Assurément, un autre regard sur la vieillesse et le handicap.

// JOËLLE DELVAUX

>> Pour plus d’informations ou pour organiser un atelier de perception de la vieillesse ou du handicap, contacter Solival au 070/221.220.

Sport, santé et solidarité à l’école

© Florence Lallemand
Le vendredi 22 mars dernier, les locaux et la cour de l’Institut Notre-Dame de Bertrix, se sont transformés en vaste théâtre d’actions de solidarité et d’animations d’éducation à la santé. Tous les deux ans, en effet, cette école secondaire organise une grande journée de sensibilisation qui se veut ludique, pratique et participative. “Nous avons initié le projet en 2005, à la suite du décès d’un élève atteint de la leucémie, explique Johan Labbe, professeur d’éducation physique et coordinateur de cette manifestation. Nous avions alors organisé une marche parrainée au profit de la Fondation contre le cancer, ainsi que des actions de sensibilisation au don de sang, à la prévention santé de manière générale. D’édition en édition, le programme s’est étoffé : vie sexuelle et affective, assuétudes, nuisances sonores, sécurité routière, éco-consommation, internet...

Ce vendredi-là, la journée a débuté, pour les élèves du 1er degré, par un buffet “déjeuners-malins”. Pendant ce temps, un premier groupe d’élèves a lancé le coup d’envoi de la grande marche-relais symbolisant “la course de la recherche contre le cancer”. Enfin de journée, le compteur affichait 4.480 kilomètres et plus de 5.800 euros récoltés. Une belle action de solidarité menée... tout en faisant du sport!

A lire le programme de cette journée scolaire pas comme les autres, et à prendre le pouls lors des activités, on mesure l’ambition du projet, la diversité des thèmes abordés et la richesse des collaborations menées avec des partenaires extérieurs. Parmi eux, figure en bonne place la Mutualité chrétienne de la province de Luxembourg et plus particulièrement le Centre mutualiste de santé (CMS) de la région de Libramont. “C’est la troisième fois que nous collaborons à ce projet”, s’enthousiasme Isabel le Roiseux, coordinatrice du CMS. Cette année, outre les ateliers de simulation (lire ci-dessus), la MC et ses mouvements ont réalisé plusieurs autres activités. Ainsi, Isabelle Lekeux, diététicienne, a animé des ateliers sur les dangers des boissons énergisantes et de leur combinaison avec l’alcool. Par ailleurs, Laetitia Jean, animatrice à Jeunesse & Santé, et Carine Petitjean, conseillère mutualiste, ont donné l’occasion aux élèves du 3ème degré de découvrir les piliers de la solidarité à travers le jeu de société éducatif “Sécuons-nous” (créé par J&S avec la MC de Liège). Accompagnés de Pierre-Yves Mury, animateur Altéo, Daniel et Alycia, bénévoles au sein du mouvement, ont témoigné des difficultés qu’ils vivent au quotidien en raison de leur handicap et ont “mis à l’épreuve” des élèves pour expérimenter des situations précises. Enfin, Sandrine Walhin, chargée de projet Interreg sur les maladies cardiovasculaires, a livré des conseils sur la manière de gérer le stress. “La participation à cette journée est enrichissante pour tout le monde, estime Isabelle Roiseux. De notre point de vue, elle montre que la Mutualité chrétienne n’est pas seulement un organisme de paiement mais aussi une institution qui porte un projet de société solidaire et est active sur le terrain de la prévention”.

C’est certain, l’Institut Notre-Dame de Bertrix reconduira cette manifestation dans deux ans. D’ici là, le projet ne demande qu’à être copié par d’autres écoles. L’appel est lancé.

//JD


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