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Famille (16 juin 2005)


 

Halte à la violence conjugale

La violence au sein du couple touche une femme sur cinq en Europe. On retrouve des actes de violences conjugales dans toutes les classes sociales et quel que soit le niveau de formation des auteurs et des victimes. Dans le cadre de sa campagne “Halte à la violence à l’encontre des femmes”, Amnesty international a réalisé un guide pratique à destination des victimes et de l’entourage susceptible d’aider une femme en détresse.

 

Cela commence sournoisement, sans crier gare. Votre conjoint vous lance des petites piques, des remarques désobligeantes. Oh! rien de bien méchant mais c’est suffisamment blessant pour vous atteindre psychologiquement. Il vous tourne en ridicule devant d’autres personnes, dit du mal de votre famille, de vos amis; il critique vos actes et décisions et vous culpabilise… autant de signaux d’alarme qui surgissent petit à petit. La violence verbale pourra ensuite monter d’un cran : cris, injures, menaces jaillissent tout à coup, parfois pour un rien. En l’absence de dialogue, de confrontation des points de vue de chacun suite à ces “sautes d’humeur”, les tensions s’accroissent… jusqu’à l’explosion. La violence va alors se manifester à l’encontre du vase tant apprécié, de la vaisselle et autres objets qui traînent aux alentours, des photos souvenirs… Puis, si l’escalade continue, c’est contre vous que cette violence va s’exprimer ou contre vos enfants. La violence se fait physique : il vous frappe, donne des coups de poings… Elle pourra être aussi d’ordre sexuel : il vous viole.

Après l’explosion, vous vous sentez mal et tentez de comprendre. Lui s’excusera, justifiera ses gestes malheureux par des problèmes extérieurs (stress au travail, alcool, chômage, fatigue nerveuse…). Il regrette, se sent mal, implore votre pardon, promet de ne jamais recommencer. La violence conjugale passe alors par une phase que l’on appelle la “lune de miel”. Tout est beau dans le meilleur des mondes. Votre conjoint vous couvre de cadeaux et d’attentions diverses… Le doute s’installe en vous, victime. “Ne l’ai-je pas cherché finalement?” Vous culpabilisez, votre estime de vous dégringole. Vous pensez avoir une responsabilité dans cet acte aussi démesuré et inhabituel. Jusqu’au jour où tout recommence. Comme la première fois, le cycle de la violence reprend ces mêmes repères ! Au fil du temps, les explosions de violences sont de plus en plus fréquentes, jusqu’à devenir insupportables.

 

Il faut en parler !

La violence au sein du couple s’installe de manière lente et insidieuse aussi bien dans des couples tout frais moulus qu’après de longues années de vie commune. Cette violence peut être physique ou psychologique, mais aussi sexuelle ou économique. “Si nous ne faisons rien, nos mères, partenaires, filles, sœurs, amies et collègues continueront à souffrir à la fois sous la violence et sous le poids de notre silence”, dénonce Amnesty international dans son guide pratique.

Que faire alors ? Parler d’abord et avant tout. Parler pour sortir de l’isolement, connaître ses droits et faire le point. A qui ? A un membre de sa famille, à une amie, une collègue, bref parler à une personne de confiance qui ne jugera pas et ne cherchera pas à vous culpabiliser. Si vous ne trouvez personne à qui parler il existe une ligne d’écoute disponible 24h/24 : il s’agit du 107.

Il est utile de parler de votre situation à des professionnels aussi. Dans un Centre d’accueil spécialisé en violence conjugale (cfr. Contacts utiles), on vous proposera une aide administrative, sociale, juridique et psychologique ainsi qu’un hébergement en maison d’accueil avec adresse confidentielle si vous vous sentez en danger. Les Services d’Aide aux Victimes offrent sur simple demande une aide psychologique et une aide dans les démarches d’ordre administratif, social et juridique. Les centres de planning familial offrent une écoute et une aide psychologique et médicale. Un médecin vous offrira un cadre de confiance, et délivrera un certificat médical attestant votre état physique et psychologique suite aux violences subies. Vous pouvez aussi contacter la police : il existe dans chaque zone de police un service d’assistance aux victimes, dont le personnel a suivi une formation spécialisée pour répondre à vos questions.

 

Partir ou rester ?

Et puis que faire ? Partir ou rester? La décision vous appartient. De nombreux facteurs entrent en jeu : l’amour pour votre conjoint, les enfants, le logement, votre situation économique… Quelle que soit votre décision, n’oubliez jamais que vous ne méritez pas d’être battue ou maltraitée et que la violence n’est pas acceptable, même en période de crise. Les mauvais traitements constituent presque toujours des actes répréhensibles aux yeux de la loi.

Si vous choisissez de rester, il est indispensable que votre partenaire reconnaisse ses torts et accepte qu’il ait besoin d’aide.

Si vous désirez partir, il est important de préparer sa fuite. Dans son guide pratique, Amnesty décrit de manière détaillée un “plan de sortie”. Comment partir, ce qu’il ne faut pas oublier de prendre avec soi, qui prévenir…

Il est important de savoir que si votre conjoint est violent, partir est un droit. Vous garderez vos droits par rapport aux enfants, à votre logement et à vos biens.

 

Comment aider ?

D’après un sondage réalisé à la demande d’Amnesty par Dedicated Research, en collaboration avec Le Soir Magazine, en février 2005, 29% de Belges connaissent dans leur entourage immédiat un ou plusieurs couples vivant des faits de violence conjugale inacceptables. Que faire alors, lorsqu’on connaît une victime de violence? C’est à nouveau le dialogue qui doit primer.

Montrez-vous disponible. Allez vers cette amie, cette collègue ou cette voisine et dites-lui qu’elle n’est pas toute seule. Proposez-lui de raconter son histoire si elle en éprouve le besoin. Montrez surtout que vous la croyez sans pour autant renchérir et dire du mal de son partenaire. Car très souvent la victime l’aime et voudrait que la violence s’arrête mais pas la relation. Informez-la sur les aides qui existent mais sans prendre de décision à sa place. Il faut agir en douceur et laisser la personne maître de sa vie. Lui montrer les différentes options qui s’offrent à elle et l’aider à les évaluer est la meilleure manière de procéder. Dites-lui que vous resterez disponible, quelle que soit sa décision.

 

Assurer sa sécurité doit être votre première priorité. Si elle a été physiquement blessée, proposez-lui de l’accompagner chez un médecin. Si elle souhaite porter plainte, proposez-lui de l’accompagner ou de faire appel à une organisation spécialisée. Si elle souhaite quitter le domicile, aidez-la à trouver un endroit sécurisé où loger.

Aidez-la à prendre conscience qu’elle est la victime d’un système dont la responsabilité incombe à la personne violente et non à elle-même.

 

Rien ne justifie la violence et il ne faut pas l’accepter.

 

Françoise Robert

 

 

Contacts utiles

Centre de prévention des violences conjugales et familiales : 29, rue Blanche, 1060 Bruxelles. Tél : 02/539 27 44.

Solidarité femmes et Refuge pour femmes battues : 9, rue de Bouvy, 7100 La Louvière. Tél : 064/21 33 03.

Le Collectif contre les violences familiales et l’exclusion : 9, rue Sœurs de Hasques, 4000 Liège. Tél : 04/223 45 67.

Une liste plus complète se trouve dans le guide pratique d’Amnesty.

 


 

Guide pratique… Comment l’obtenir?

En s’adressant à Amnesty international, 9 rue Berckmans à 1060 Bruxelles, tél. : 02/538.81.77, fax : 02/537.37.29, aibf@aibf.be , www.amnesty.be


 

Interpeller les autorités belges

Dans le cadre de sa campagne “Halte à la violence à l’encontre des femmes”, Amnesty international, soutenu par de nombreuses autres associations dont la Mutualité chrétienne (1), a défini une série de principes et de priorités d’actions à mettre en œuvre dans le domaine des violences commises entre partenaires dans la sphère privée. Ceci afin que les autorités belges, quel que soit leur niveau de pouvoir, accordent les moyens nécessaires à la lutte contre ces violences et agissent de façon coordonnée, en évitant une dispersion des moyens disponibles ou à dégager. Une condition de base pour cela est une vision et une définition de la violence entre partenaires, claire et cohérente, partagée par tous les acteurs concernés et qui garantisse une approche globale.

Ce document est donc un appel pressant à nos responsables politiques afin que la Belgique fasse un pas décisif dans la bonne direction. De la prévention et de l’éducation jusqu’à l’aide aux victimes, les revendications de cet appel balaient tout le spectre des interventions nécessaires, en attirant chaque fois l’attention sur des priorités importantes. La formation des policiers, la politique judiciaire, le soutien dans certains régions aux associations d’aide aux victimes, ou encore l’information du public font ainsi l’objet de recommandations spécifiques.

L’intégralité de cet appel est disponible auprès d’Amnesty international, 9 rue Berckmans à 1060 Bruxelles, 02/538 81 77 - www.amnesty.be.

 

(1) Outre les Mutualités chrétiennes, d’autres associations soutiennent cette campagne contre les violences conjugales telles Vie Féminine, Le MOC, la Fédération des plannings familiaux, la CSC, La Ligue des familles, La Ligue des droits de l’homme, Les Mutualités socialistes, Les Femmes Prévoyantes socialistes, la FGTB, la CGSLB, la FEB, le CAL, le Réseau pour l’élimination des violences entre partenaires, le Centre de prévention, Solidarité femmes battues, Collectif femmes battues…

 

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