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Environnement (7 mars 2002)

 

Habitat en bois

Les maisons du soleil

Construire sa maison en bois devient de plus en plus courant aujourd’hui en Belgique. Le bois plaît au grand public car il est synonyme de chaleur et de convivialité. C’est une matière noble, naturelle et saine. La construction en bois s’inscrit aussi dans son temps pour ses qualités énergétiques. Bois et habitat lui consacre un salon à Namur, l’avant-dernier week-end du mois de mars.

Il était une fois trois petits cochons. Le premier construisît une maison en paille, le second une maison en bois et le troisième une maison en brique. L’histoire raconte que seule cette dernière résista au terrible souffle du grand méchant loup. Moralité : les constructions en brique sont faites pour résister à toutes les agressions extérieures. Si la fable est plus que centenaire, les croyances qu’elle véhicule perdurent. “Il y a encore dans la mentalité des gens, surtout dans les générations plus âgées, l’idée qu’une maison doit être construite en dur pour qu’elle puisse se transmettre de générations en générations. Mais les constructions en brique ne sont pas plus ou moins solides que les constructions en bois”, explique Etienne Bertrand, secrétaire général de l’asbl Bois et Habitat. Depuis 1997, cette association a pour objectif de sensibiliser le grand public et les professionnels à l’utilisation du bois dans la construction mais aussi dans la rénovation, avec l’aide de la Région wallonne. Elle organise pour ce faire le Salon “Bois et Habitat” qui en est à sa quatrième édition et se déroulera les 22, 23 et 24 mars prochain à Namur (lire ci-dessous).

Le Belge a une brique dans le ventre entend-on souvent dire. C’est vrai ! A la fin de l’hiver, le fameux Salon Batibouw et sa petite tortue de briques repointe son nez. Le marché des terrains à bâtir reprend de la vigueur et de nombreux ménages pensent à leur futur nid. Et aujourd’hui, ils mettent de plus en plus en balance leur choix entre la brique et le bois. Commencerait-on à avoir une ossature bois dans le ventre dans notre pays ? On estime que les constructions bois représentent aujourd’hui environ 15 % à 20 % du marché. Utiliser le bois dans la construction n’a rien d’une hérésie. Sinon pourquoi 90% des habitats nord-américains seraient-il fait de bois et rien que de bois ? Il en est de même dans les pays nordiques comme la Suède, la Norvège ou la Finlande. Ces contrées polaires connaissent des climats sévères et leurs maisons résistent très bien au temps.

 

Sacré chalet suisse

“Durant tout un temps, le bois était utilisé chez nous uniquement pour les secondes résidences, souvent sous la forme de chalets suisses d’ailleurs. Jusqu’au moment où l’administration de l’urbanisme a dit stop pour ne pas voir l’Ardenne se dénaturer complètement”, retrace Etienne Bertrand. “L’urbanisme est devenue du coup tout à fait opposé à la construction en bois.”

Dans les années 70 et 80, on assiste à un certain retour à l’habitat naturel. “Mais à cette époque, la construction en bois était liée à un habitat encore un peu trop expérimental. Il était le fait d’architectes un peu “fêlés” qui faisaient des maisons tellement particulières qu’eux seuls pouvaient y habiter.” Puis, viennent les années nonante où l’on commence à se soucier d’écologie, de santé, où l’on est sensible au confort de sa maison (le cocoon) que l’on veut agréable et chaleureuse. L’habitat en bois correspond à toutes ces valeurs nouvelles. Le temps est donc propice à son développement. Et fin 90, on assiste petit à petit à une augmentation de la demande et bien sûr de l’offre de telles constructions.

 

D’autant que les techniques évoluent ainsi que leur maîtrise, non seulement par les architectes, mais aussi par les constructeurs. La construction en bois est aujourd’hui de qualité et s’adapte tant aux architectures classiques qu’aux projets plus modernes et innovateurs. Les petits Carnets de route édités par Bois et Habitat (1) illustrent à merveille la diversité des habitats. Dans un format poche, ils présentent toute une série de réalisations principalement en Région wallonne mais aussi et à Bruxelles. Photos à l’appui, ces guides donnent le nom et les coordonnées de l’architecte. “Pour notre premier numéro qui date de 97, nous avons eu un peu de mal à trouver des exemples de réalisations. Pour le quatrième tome qui paraît à l’occasion du Salon, nous avons dû faire une sélection parmi tous les projets et nous avons fait le choix de présenter une architecture contemporaine”, souligne le secrétaire général. On est loin des chalets suisses…

 

Cette nouvelle richesse architecturale a eu le mérite de faire changer d’avis aussi l’urbanisme qui ne s’oppose plus, voire encourage la construction en bois en Wallonie. Parfois, entre encore en ligne de compte l’aspect extérieur. Dans certains lotissements, certains villages, on demande que celui-ci soit fait de briques. Il suffit alors de recouvrir la construction à ossature bois d’une demi-brique de parement en lieu et place du parement en bois.

 

De sérieux avantages

Un tel engouement ne s’explique pas seulement pas ce désir de chaleur que procure le bois ou celui de retrouver des matières naturelles, écologiques et saines. Il trouve ses fondements dans les nombreux avantages que la construction à ossature bois procure au candidat bâtisseur. Tout d’abord les économies d’énergie. À épaisseur égale, le bois se révèle 15 fois plus isolant que le béton, 6 fois plus que la brique. La rapidité de construction, environ trois mois au total, permet de diminuer au maximum la durée pendant laquelle le candidat bâtisseur paye un double loyer (sa location et le remboursement de l’emprunt). “Il y a aussi une garantie de respect des délais, étant donné que tout est préfabriqué en atelier à l’abri des intempéries. Seule la dalle dépend du temps. L’assemblage sur chantier se fait très rapidement. En deux-trois jours, le bâtiment est couvert et l’on peut alors commencer le second œuvre.” Sans compter que le placement de l’électricité ou du chauffage est plus aisé que quand on doit percer du béton.

Les maisons en bois sont aussi des constructions entièrement sèches. “Vous rentrez, vous peignez, vous tapissez. Dans une maison en dur, vous devez attendre 6 mois que les 15.000 litres d’eau qui ont été utilisés dans le béton, la maçonnerie… sèchent”, vante Etienne Bertrand. “Un autre atout : pouvoir construire sur des terrains de moindre portance car une maison en bois est beaucoup moins lourde. On peut donc utiliser des terrains qui peuvent être moins chers.”

 

Mais, hormis tous ces avantages, hormis les économies de chauffage que l’on pourra faire à posteriori construire en bois revient-il moins cher ? “Il ne faut pas s’attendre à des coûts faramineusement inférieurs à une construction traditionnelle”, répond le responsable de Bois et Habitat. “La construction en bois revient en général au même prix qu’une construction traditionnelle parce que le bois est onéreux et les systèmes d’isolation sont importants.” Et au niveau de la valeur immobilière ? “Elle dépend surtout de l’environnement dans lequel est située la maison et de la qualité de son architecture. Mais on peut dire que la construction en bois est aujourd’hui plutôt un atout.”

 

Bons points pour l’environnement

Pour les amoureux de dame nature, sachez encore que le bois est un mode de construction moins énergivore que la brique ou le béton. L’énergie consommée pour produire du bois d’œuvre est 6 à 9 fois moindre que pour produire des briques, et 20 fois moindre que pour le béton. Une petite maison en bois représente la charge d’un camion de 25 tonnes, une maison en brique nécessite quant à elle 6 camions. Lors de la démolition d’un bâtiment, les pièces de bois sont généralement récupérées pour une autre construction. Par ailleurs, le bois peut être recyclé en bois de chauffage. Il est aussi biodégradable. Et puis on l’oublie souvent, mais le bois est tout simplement un produit de l’énergie solaire. C’est le soleil qui fait grandir nos forêts. C’est assez réconfortant finalement, l’idée d’habiter une maison du soleil !

Françoise Robert

(1) Ces Carnets de route sont disponibles au Salon Bois et Habitat ainsi qu’à l’asbl au prix de 7,50 EUR pièce (Tome 1, 2 et 3) et 10 EUR pour le Tome 4. Infos : Bois et Habitat, 70 rue du Fraignat à 1325 Chaumont-Gistoux. Tél : 010/68 91 25 - fax : 010/68 96 94 -  info@bois-habitat.com  site Internet : www.bois-habitat.com


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