Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Environnement (15 mars 2001)


L’eau si précieuse

L’eau est menacée en qualité et en quantité. Il est dès lors indispensable de prendre soin de cette ressource vitale pour l’être humain. Des petits gestes quotidiens peuvent aider à avoir un comportement plus écologique et responsable.

Dire que notre bonne vieille Terre, surnommée la Planète bleue, manque d’eau semble à priori absurde. L’eau ne devrait pas manquer puisqu’elle couvre les trois-quarts de la surface du globe. On estime les réserves mondiales à 1,38 milliards de kilomètres cubes d’eau. Alors, où est le problème ? C’est principalement l’accès à l’eau potable qui inquiète aujourd’hui les spécialistes. Car 97,2 % de l’eau disponible est constitué d’eau de mer salée et impropre à la consommation. Si l’on retire encore environ 2,15 % d’eau douce piégée par les glaces et les neiges éternelles, Il ne nous reste qu’un tout petit 0,65 % du volume total d’eau. Si l’on sait encore que les trois-quarts de cette eau douce restante se trouvent dans les sols et le sous-sol à des profondeurs pouvant aller jusqu’à 4000 m… on se rend compte qu’il ne reste finalement qu’une portion congrue d’eau douce disponible pour la consommation de l’homme.

Tristes inégalités

Les quelques milliers de km3 restant ne se partagent malheureusement pas de manière équitable de part et d’autre de la planète et les proportions de son utilisation suivent les enjeux économiques mondiaux. Si la consommation moyenne du Belge s’élève à 120 litres d’eau par jour, l’Américain utilise, lui, 700 litres d’eau en moyenne ! Dans les pays en développement, on se contentera de bien peu (20 à 30 l). Un Haïtien par exemple consomme 20 l/eau quotidiennement. Aujourd’hui encore un habitant sur cinq n’a pas accès à l’eau potable. On considère qu’une qualité de vie normale demande 80 litres d’eau par jour et par personne.

Les principaux consommateurs de cette eau douce disponible ne sont pas encore directement la population. Septante pour cent de l’eau douce est utilisée par l’agriculture et vingt pour cent par l’industrie. Ne reste que 10 % pour notre usage domestique. Et là encore on va de surprise en surprise lorsque l’on constate que seul 4 % de l’eau que nous consommons par jour sert effectivement pour notre alimentation ou la boisson.

La pression démographique d’un côté, la qualité de l’eau de plus en plus polluée d’un autre côté font de l’eau un bien de plus en plus précieux et de plus en plus cher. L’Or bleu devient un enjeu économique et les sociétés privées s’en emparent petit à petit (1).

Mais l’eau est l’élément premier de la vie et elle doit rester le bien commun de l’humanité. Nous avons tous le droit de disposer d’eau individuellement et collectivement. Il est possible d’agir à une échelle mondiale en instaurant un Contrat mondial de l’eau dont l’objectif serait de garantir le droit à l’eau propre pour tous (2). Mais il nous est aussi possible d’agir de manière responsable à une plus petite échelle dans notre maison.

Des gouttes d’eau dans l’océan

A la cuisine, dans la salle de bain, aux toilettes, dans le jardin… bref dans chaque endroit de la maison, il est possible de faire attention non seulement à la quantité d’eau que l’on consomme mais aussi et surtout à la pollution que l’on rejette dans nos eaux usées tels les produits de nettoyage et les excréments. Des gestes simples qui ne sont peut-être qu’une petite goutte d’eau dans l’océan de la surconsommation et de la pollution de nos eaux, mais des gestes essentiels.

Ne pas gaspiller l’eau est une question de bon sens, une question évidente de respect, histoire de ne pas épuiser stupidement les nappes souterraines qui frôlent la surexploitation mais aussi histoire de contrôler sa facture d’eau qui ne cesse de grimper au fil des ans. Le coût de l’épuration des eaux usées explique largement l’augmentation du prix de l’eau.

Faire la chasse aux fuites d’eau dans la maison est une des premières étapes à entreprendre. On estime que 20 % de l’eau consommée par un ménage part en fuite ! Un robinet qui fuit goutte à goutte représente une perte de 4 litres par heures, une chasse d’eau qui fuit 25 litres par heure (3), soit plusieurs dizaines de milliers de francs par an. Le soir, avant de se coucher, il suffit d’aller vérifier le compteur d’eau en s’assurant qu’aucune machine ne va fonctionner la nuit et qu’aucun membre de la famille n’utilisera d’eau. Si le lendemain matin, l’index du compteur a évolué, les fuites sont là.

On peut ensuite commencer à changer quelques habitudes à la maison : prendre une douche (60 à 80 litres) au lieu d’un bain (150 à 200 litres), ne pas laisser couler l’eau pendant qu’on se lave les dents (et économiser ainsi une dizaine de litres), ne pas rincer la vaisselle sous l’eau courante (cela peut consommer jusqu’à 200 litres d’eau), réduire le volume d’eau de la chasse en remontant le levier pour ne pas envoyer l’entièreté du réservoir dans la toilette ou en installant un limitateur de débit (36 % de notre consommation journalière est consacré à la chasse d’eau), n’utiliser la machine à laver et le lave-vaisselle que lorsqu’ils sont remplis…

Au jardin, l’idéal est d’utiliser l’eau de pluie. Sans spécialement investir dans une citerne d’eau de pluie, il est cependant possible de raccorder un bidon aux gouttières pour ainsi récolter l’eau nécessaire à l’arrosage du jardin et des plantes. On conseillera aussi d’arroser le soir pour éviter l’inutile évaporation de la journée et moins souvent (un bon arrosage une fois par semaine plutôt qu’un petit tous les jours). Est-il vraiment nécessaire de nettoyer sa voiture au tuyau d’arrosage (200 litres) plutôt qu’avec un ou deux seaux d’eau (20 litres) ? Ne peut-on pas brosser la cour ou le trottoir plutôt que de déverser des litres d’eau au tuyau ? (et économiser 22 litres par minutes).

Moins polluer l’eau

“Pour sensibiliser à la protection de l’eau, la chasse au gaspi a toujours eu la cote précise Patricia Martin responsable de la Campagne “eau” des Amis de la Terre. Diminuer sa consommation d’eau ne change rien à la pollution rejetée par nos eaux usées. Que les polluants rejetés par nos maisons tels les produits d’entretien ou les excréments soient rejetés dans 50 ou dans 100 litres d’eau ne fait aucune différence : la quantité de polluant déversé dans nos rivières reste la même.” Il faut donc aller encore plus loin pour préserver l’eau de la planète. Comment ? En réduisant la quantité de tous les produits de nettoyage que nous utilisons, en utilisant des produits respectueux de l’environnement de plus en plus nombreux sur le marché. “L’utilisation de produits d’entretien qui contiennent des désinfectants n’est pas nécessaire dans nos maisons et ces produits sont très polluants et très dangereux”, explique encore Patricia Martin. Sus à l’eau de javel et aux lingettes désinfectantes de Mister méga Propre. Un pas en plus serait d’utiliser l’eau de pluie pour la machine à laver car c’est une eau très douce qui permet l’utilisation d’une quantité bien moindre de produit de lessive. Et que dire de l’utilisation de la toilette à litière bio-maîtrisée qui n’utilise pas d’eau du tout et suit le principe du compostage. Les solutions existent. Elles sont plus ou moins simples à appliquer et plus ou moins coûteuses mais chacune apporte un bienfait à nos sources et rivières, à notre eau si précieuse.

Françoise Robert

(15 mars  2001)

(1) On peut déjà tirer certaines leçons de la privatisation, par exemple au Royaume-Unis où le prix de l’eau a augmenté de 55 % entre 1990 et 1994 sans que les investissements des compagnies privées aient cru dans les mêmes proportions. In Le Monde Diplomatique, novembre 1997, Pour un contrat mondial.

(2) Le Contrat mondial de l’eau est proposé par Le Groupe de Lisbonne. Lire à ce sujet l’ouvrage de Riccardo Petrella Le Manifeste de l’eau, pour un contrat mondial. Edition Labor, 1998.

(3) De nombreuses Fiches éco-consommation du Réseau éco-consommation abordent la problématique de l’eau.

Fiche n° 7 : économiser l’eau, n° 73 : pourquoi une citerne d’eau de pluie ?, n° 83 : construire une citerne d’eau de pluie, n° 84 : distribution et tarification de l’eau du réseau public…

Nos conseils sont tirés en partie de ces fiches.

Elles sont disponibles : www.ecoconso.org/05lire/fiches-conseil/

 

Réagir à cet article

Retour à l'index

"Environnement"

haut de page