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Environnement (15 octobre 2009)

La chasse au gaspi: un “plus” pour le portefeuille

Utilisation rationnelle de l’énergie”: l’expression renvoie à l’idée de contrainte et de privation. Erreur! Consommer moins n’est pas nécessairement synonyme de sacrifice ni de perte de confort. On peut même s’y amuser ou faire des découvertes insolites. Bienvenue dans le kaléidoscope de la chasse au gaspi.  Petites dépenses et grosses économies garanties.

Ces dernières décennies, un souffle de modernité a envahi nos logements, entraînant une amélioration considérable de notre confort. Ce progrès incontestable n’en a pas moins eu un inconvénient qui apparaît aujourd’hui dans toute sa complexité: nous avons perdu notre rapport physique et tactile avec l’énergie. A part l’individu qui se chauffe intégralement au bois, qui peut encore “sentir” la charge réelle du combustible nécessaire pour subvenir à ses besoins de chaleur et d’électricité? Un simple clic, une simple pression sur une manette ou un bouton de thermostat et – magie! - quelque part une chaudière se met en  marche, consommant une quantité de gaz ou de mazout dont nous avons rarement une idée claire. Quant à l’électricité, sa “fabrication” est encore plus impersonnelle, noyée dans un réseau de transport à haute tension qui entremêle de lointaines productions d’origine nucléaire, conventionnelle (charbon, gaz) ou renouvelable (éolien, biomasse…).

© Belpress

Ce schéma-là est en train d’exploser. Le renchérissement inéluctable du prix du pétrole et du gaz, de même que la nécessité impérieuse de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de réduire notre dépendance géopolitique envers les fournisseurs d’énergie primaire (gaz, pétrole, charbon, uranium), nous contraignent à repenser en profondeur notre rapport à l’énergie. Tous les secteurs sont concernés par ce défi, y compris les ménages. Sans renoncer à notre confort, nous pouvons diminuer sensiblement notre consommation énergétique et utiliser l’énergie plus rationnellement. En calfeutrant nos logements? En installant des panneaux solaires sur les toits? En acquérant une chaudière aux granulés de bois?

Oui. “En Marche” a néanmoins choisi de délaisser provisoirement ces pistes d’économies - réelles mais coûteuses- et de privilégier une série de petits gestes et de micro-investissements qui, additionnés, présentent deux avantages. Primo, alléger sensiblement le poids des factures énergétiques. Secundo, nous interroger sur le sens de nos achats, par exemple les appareils électriques qui, malgré leurs substantielles améliorations techniques, restent souvent très énergivores. Et parfois superflus.

 

Le café hors de prix

Le saviez-vous? Certaines machines à café consomment de l’électricité pour l’équivalent de 12 à 16 euros par an sans produire la moindre goutte de café! C’est le cas des machines express qui, le plus souvent, abritent de petits transformateurs travaillant en permanence, même lorsque la veilleuse des appareils est éteinte. Certes, cette consommation cachée n’est pas ruineuse en soi. Mais, cumulée à celle d’autres appareils munis d’électronique, elle représente un budget non négligeable, dépensé en pure perte. Ainsi, pour autant que son alimentation électrique reste branchée en permanence, un PC familial (éteint !) coûte environ 30 euros par an. Une chaîne Hi-fi ou un appareil vidéo, 11 à 25 euros hors fonctionnement. Une machine à laver ou un sèche-linge, 10 à 25 euros.

Dans chaque habitation, de nombreux appareils électriques consomment de l’énergie même quand ils ne “travaillent” pas. Des dizaines d’euros à économiser, au bas mot.

Pas convaincu? Un simple wattmètre, acheté dans un magasin de bricolage (+/- 25 euros), permet de mesurer avec précision ces consommations clandestines. Tant qu’à faire, autant acquérir quelques petits interrupteurs individuels (+/- 5 euros pièce). Vite rentabilisés, ils permettent de vraiment “couper le courant” appareil par appareil (à éviter, toutefois, sur les modems et les appareils munis d’une horloge). Au total, ce genre de traque aux consommations clandestines rapporte 60 à 180 euros par an à un ménage moyen.

Ce montant est plus ou moins équivalent à celui que vous pouvez économiser en changeant de fournisseur de gaz et/ou d’électricité si vous êtes encore un client “passif”, c’est-à-dire si vous n’avez pas profité de la libéralisation des marchés intervenue le 1er janvier 2007. Mais le gain peut se révéler encore plus important. Dans la majorité des cas (et hormis des profils de consommation particuliers, comme de tout petits consommateurs ou les bénéficiaires du tarif social), rester client chez son fournisseur “par défaut” s’avère financièrement désavantageux.

Des organismes officiels, comme la Cwape (www.cwape.be, www.brugel.be) ou des organisations de défense des consommateurs (www.testachats.be) proposent des simulateurs de tarifs en ligne afin de choisir le meilleur fournisseur. D’autres réalisent – parfois gratuitement– un véritable travail de courtier en énergie, soit un accompagnement personnalisé de vos démarches (www.proenergie.be). Bonne nouvelle: Après avoir récemment questionné ses membres, Test-Achats estime que les tracasseries administratives liées au changement de fournisseur sont nettement moindres qu’à l’ouverture du marché.

Impossible, ici, de conseiller tel ou tel fournisseur. Chaque situation est un cas d’espèces, en fonction de la région (c’est-à-dire de l’intercommunale ou de la régie concernée), de la consommation, du type de compteurs, etc. Deux constantes, toutefois: le plus souvent, les spécialistes déconseillent d’opter pour des contrats annuels au profit de contrats étalés sur deux ou trois ans. Ils recommandent également les formules de tarif “vert” (écologique), généralement un peu moins chères pour le consommateur. Attention aux offres publicitaires, souvent trompeuses! Comparaison n’est pas (toujours) raison. Les tarifs des fournisseurs peuvent être adaptés tous les mois: les tarifs promotionnels sont donc parfois vite dépassés. Certains, alléchants pour l’électricité, ne sont proposés qu’avec l’obligation de se fournir au gaz chez le même fournisseur. En réalité, rien n’oblige le consommateur à acheter les deux énergies à la même société.

 

Des alternatives

qui font “tilt”

Les lampes économiques? Une bonne idée, évidemment, car elles consomment quatre à cinq fois moins d’électricité, pour une durée de vie bien plus longue que les ampoules à incandescence. Celles-ci vont d’ailleurs disparaître progressivement du marché. Encore faut-il utiliser prioritairement les ampoules économiques là où la durée de l’éclairage est longue (pièces de séjour) et choisir les bonnes puissances. Pour une ampoule classique de 60 W, mieux vaut privilégier une ampoule à basse consommation de 15 W. Et veiller, sous peine de déception, à ce que la lumière ainsi produite soit suffisamment “chaude” (consulter les emballages). En attendant l’avènement des ampoules “LED”, encore moins gourmandes mais chères et peu disponibles, il est possible d’acheter, dès aujourd’hui, des lampes halogènes économiques, 20 à 30% plus économes que leur version classique.

 

Linge et cuisinière

Tant qu’à parler de l’électricité au foyer, n’oublions pas les bons réflexes pour la cuisine et la lessive. Un couvercle sur une casserole, c’est 50% de consommation en moins. La casserole à pression: 40 à 70% d’économie. Le four à micro-ondes est souvent moins énergivore qu’un four classique. Une lessive à 40 degrés au lieu de 90 représente une économie de 70%. Il faut limiter, autant que possible, le recours au sèche-linge, trois fois plus gourmand que la machine à laver. Essorer plus rapidement (1.200 tours minutes) permet de gagner 20% d’électricité sur un essorage lent. Pour les frigos et les congélateurs, rechercher les appareils A+ ou A++ (les B, C ou D ont quasiment disparu du marché du neuf). Plus chers à l’achat, ils sont amortis en quelques mois. L’emplacement du réfrigérateur et, surtout, son entretien sont fondamentaux. Il doit être adapté au ménage (60 à 70 litres par personne), régulièrement dépoussiéré et dégivré: 1 centimètre de glace en trop, dans la partie congélation, entraîne une surconsommation de 50%. Le joint a toute son importance: si une feuille de papier coincée dans la porte tombe ou s’ôte facilement, c’est que le frigo est devenu un gouffre à énergie. Gare aux frigos trop bien encastrés: leur ventilation va en pâtir, ce qui entraînera une surconsommation. Bien ranger son frigo, c’est limiter le temps d’ouverture de la porte, et limiter la consommation. Bien ranger son frigo permet de limiter la durée d’ouverture de la porte, particulièrement pour les enfants, et de limiter la consommation d’électricité.

En matière de chauffage, il n’est pas nécessaire de se lancer dans de grands investissements pour réaliser de substantielles économies. Toujours bon à rappeler: le fait de porter un simple pull fait gagner une sensation d’1 degré, soit 7% de gaz ou de mazout économisé! Si votre logement est déjà correctement isolé, le recours à un thermostat d’ambiance, si possible couplé à des vannes thermostatiques bien utilisées (50 euros/pièce), permet une nouvelle économie de 10 à 25%. L’entretien annuel de la chaudière diminue sa consommation de 3 à 5%, voire plus, ce qui compense largement la note du chauffagiste. Une perte de rendement d’1% fait surconsommer celle-ci à raison de 25 litres de mazout par an. L’isolation de l’arrière des radiateurs (par exemple par une fine couche d’aluminium) permet de gagner 10 à 15 litres de mazout par mètre carré isolé. Un divan collé à un radiateur fait perdre à celui-ci 10% de son effet thermique. Il faut aussi penser à dégager les livres et autres objets qui empêchent la diffusion optimale de la chaleur. L’isolation d’un tuyau d’eau chaude passant dans une pièce non-chauffée permet d’économiser 6 à 10 litres annuels de mazout par mètre de conduit. Ne pas oublier: fermer les tentures et, si vous en avez, les volets en période hivernale.

 

L’oubli classique : aérer

Cumulées, toutes ces “mesurettes” vous permettront d’apprécier la différence. Les chauffages électriques sont à éviter, sauf utilisés brièvement dans les pièces très petites. En cas de besoin, privilégier les radiateurs électriques avec fluide caloporteur. Eviter la climatisation, très énergivore. Et aérer tout le logis, cinq minutes par jour, à grandes brassées d’air frais, même en hiver.

 

Pour aller plus loin

Dès lors qu’on décide de dépasser ces multiples applications de la chasse au gaspi (détaillées sur www.ecoconsommation.be ou 081/730 730, également www.greenbazar.be ) et de passer à la vitesse supérieure, il est conseillé de soumettre son logement à un audit énergétique. Plus encore que les achats de matériel “lourd” qui peuvent résulter de celui-ci (isolants, chaudières, sondes, panneaux solaires...), ces audits sont largement subventionnés par les primes régionales (http://energie.wallonie.be ou www.bruxellesenvironnement.be) et les réductions d’impôts fédérales (http://economie.fgov.be ou 0800/120 33). La liste des guichets wallons de l’énergie, fournisseurs de conseils en la matière, est disponible au 078/15 15 40. Il est également possible de faire partie d’un groupement d’achat d’énergie (www.power4u.be ) . Quant aux ménages précaires, ils peuvent bénéficier de diverses formes d’aide (Fonds chauffage –voir article ci-contre, guidances énergétiques des CPAS, Fonds Marpol, etc.). A consulter aussi: www.monenergie.be.

 

Philippe Lamotte 


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