Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Enseignement (1er janvier 2004)

Réaliser l’école en santé

Toutes les écoles sont invitées à intégrer un projet-santé dans leur projet d’établissement. Cela figure dans le décret “Promotion de la Santé à l’école” de 2001. Le moment est venu de passer à l’action. L’idéal est de conjuguer objectifs pédagogiques et objectif-santé.

Lire également ci-dessous :

La participation, clé d’un bon projet-santé

“N’oubliez pas de vous laver les mains quand vous êtes allés aux toilettes”.

- “Veillez à aller dormir tôt. Vous aurez une journée bien remplie demain”.

- “Cette semaine, je propose que chacun de nous apporte un fruit pour sa collation”.

 

Tous les jours, dans leur classe, les enseignants font face à des problèmes de santé multiples et variés : problèmes d’alimentation, problèmes de poids, manque d’exercices physiques, manque de sommeil, mais aussi problèmes de communication, d’angoisse, conflits... Tous ces enseignants, tantôt de manière intuitive, tantôt dans des projets mûrement élaborés, tentent de prendre en considération les habitudes de vie de leurs élèves et essayent d’agir de manière adéquate pour les améliorer.

 

En première ligne

Désormais, ce qu’ils réalisent ainsi, de manière spontanée, les enseignants sont invités à le faire de manière plus systématique et plus concertée. C’est ce que leur demande le décret “ Promotion de la santé à l’école “ (dit décret PSE) adopté en décembre 2001 à l’initiative de la ministre de la Santé, Nicole Maréchal. Entré en vigueur en septembre 2002, le décret prévoyait une période de transition de deux ans qui vient lentement à son terme. Dès la prochaine rentrée, tous les établissements scolaires (dans tous les réseaux d’enseignement) devront inclure un projet-santé dans leur projet-éducatif.

Les enseignants ne vont évidemment pas hériter des missions de l’ancienne inspection médicale scolaire et devoir prendre en charge la santé de leurs élèves ! De même que la direction de l’établissement, l’ensemble du personnel de l’école, les élèves eux-mêmes et leurs parents, ils sont invités à signaler les besoins qu’ils perçoivent dans l’école pour élaborer un projet qui réponde aux besoins des élèves. Les enseignants se trouvent évidemment en première ligne pour constater ce qui affecte le plus particulièrement leurs élèves et ce qui leur est particulièrement nécessaire.

Blouses blanches et tableau vert

Le décret PSE repose sur le concept d’école en santé qui vise à favoriser l’adoption par tous les élèves d’un mode de vie sain en leur offrant un cadre favorable à la santé. Il s’inspire directement de l’expérience menée depuis plus de dix ans au sein du Réseau européen des écoles en santé (REES). Les enseignants y ont un rôle de référence : ils sont les mieux placés pour détectés les besoins de leurs élèves et pour les relayer. Et, surtout, ils sont des modèles dont le comportement influence directement les élèves. Ainsi, les études ont prouvé que dans les écoles où les enseignants ne fument pas en présence des élèves (c’est-à-dire dans l’école et dans ses abords), il y a moins d’élèves fumeurs que dans les autres établissements !

Mais bien entendu, les enseignants ne sont pas, ne peuvent pas être seuls concernés. Le projet-santé doit être le fruit d’une démarche commune coordonnée par une équipe-santé. Celle-ci bénéficiera de différents appuis. Tout d’abord, elle pourra compter sur le soutien de l’ex-inspection médicale scolaire devenue services PSE. Le décret de 2001, qui remplace la loi de 1964 sur l’IMS, a sensiblement étendu le rôle de ces services. Comme par le passé, ils jouent un rôle préventif grâce aux multiples bilans de santé dont bénéficient les élèves tout au long de leur scolarité. Mais le nombre des bilans a été diminué et les services doivent assurer aussi une présence dans les écoles pour collaborer à l’établissement du projet-santé.

 

Au coeur des apprentissages

Les enseignants et les équipes-santé peuvent également compter sur l’appui des centres locaux de promotion de la santé (CLPS) répartis dans toute la Communauté française. Composés d’équipes pluridisciplinaires, ils peuvent aider les écoles à construire leur projet-santé et à en assurer le suivi (1). Le programme est ambitieux et il fait peur à certains. Mais les écoles qui vont se lancer dans l’aventure ne sont pas démunies: elles peuvent bénéficier des acquis engrangés par leurs collègues qui, depuis plus de dix ans, participent au réseau européen des écoles en santé. Plusieurs écoles maternelles, primaires et secondaires des différents réseaux y ont participé. D’autres écoles ont instauré des projets, poussés par la nécessité et pour répondre à des besoins urgents.

Les projets-santé seront donc très différents d’une école à l’autre : ici, la priorité ira à une alimentation saine, là, à la lutte contre le bruit, ailleurs à la résolution pacifique des conflits... Les thématiques possibles sont très diverses. En effet, “la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social et pas seulement l’absence de maladie“ selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais, s’ils sont différents, tous les projets-santé aboutis s’inscrivent au coeur des apprentissages. Ils s’articulent sur les compétences à acquérir au fil de la scolarité, les connaissances, les savoir-être et les savoir-faire.

 

Anne-Marie Pirard

(1) Les coordonnées des CLPS se trouvent Web de la Communauté française : http://www.cfwb.be/sante/

 


 

La participation, clé d’un bon projet-santé

L’approbation du projet-santé de l’établissement scolaire est confiée au Conseil de Participation. Une exigence à prendre en compte en ce mois de janvier où l’on renouvelle les délégations des représentants des parents.

 

Pas de projet-santé réussi sans participation du maximum de personnes concernées ! Les écoles impliquées dans le réseau des écoles en santé (REES) en ont fait l’expérience de même que toutes celles qui se sont lancées spontanément dans l’aventure. Leurs conclusions rejoignent celles des spécialistes mondiaux de la santé à l’origine de la Charte d’Ottawa (1981) : en analysant les causes de l’échec de nombreuses campagnes de prévention, ils ont constaté que la prévention n’est pas efficace là où les gens ne sont pas les acteurs de leur projet de santé. C’est pourquoi il est nécessaire que chaque école définisse son projet en fonction des demandes de ses propres usagers et réussisse à les impliquer tous, élèves, enseignants, personnel, parents d’élèves.

Cela ne se fait pas en trois coups de cuillère à pot mais demande un travail de longue haleine, bien préparé, bien évalué. L’idéal est d’avoir une équipe-santé, composée d’enseignants, de parents et d’élèves volontaires, soutenue par la direction et épaulée par des partenaires extérieurs. Ceux-ci peuvent changer au fil des projets.

 

“Lorsque le projet a démarré, nous avons commencé par le commencement : une enquête de base sur les besoins de nos élèves. La demande qui a émergé alors était l’amélioration de la communication entre élèves, entre enseignants, entre élèves et enseignants. A l’époque, ce n’était pas encore évident” se souvient Chantal Nadin, enseignante et coordinatrice de projets, enthousiaste depuis plus de dix ans. “On a commencé par le réfectoire : on en a fait un espace où il est agréable de s’arrêter pour manger et pour bavarder. Puis, dans un espace inoccupé, on a créé une sorte de “salle de dialogue”. De là est née l’idée de créer une structure de délégués-santé. Cela a bien marché durant un certain temps puis la structure s’est effilochée et a été relayée par les conseils de classe. En revanche, d’autres projets ont émergé: journées sportives, tantôt dans l’école et tantôt en-dehors grâce aux infrastructures sportives des environs, élaboration de spectacles - l’un consacré à la femme, l’autre intitulé “Une soupe pas comme les autres”, l’élaboration d’un parcours-préjugés...

 

Une école communale primaire de Saint-Josse a élaboré un merveilleux projet “ Alimentation “ basé sur la découverte des herbes aromatiques: les élèves ont demandé à leur maman quelles herbes elles utilisaient dans la cuisine familiale. Selon les origines multiples des élèves, cela a donné un large éventail de plantes, goûts et saveurs. Des personnes âgées d’une association du quartier sont venues parler des plantes que l’on connaissait de leur temps et le pharmacien, des plantes utilisées dans la pharmacopée. Une grande exposition, ouverte aux familles et au quartier, a couronné le projet.

 

Ces initiatives font partie d’un projet d’ensemble où chacun prend sa part : les élèves et les enseignants en classe, l’école en coordonnant ses décisions de manière cohérente (servir à la cantine des collations et repas sains et pas des frites tous les jours par exemple) et en impliquant les parents. D’où l’intérêt de soumettre le projet au Conseil de Participation et d’y solliciter des idées et des appuis. Au cours de ce mois de janvier 2004, les conseils de participation vont renouveler leurs délégations de parents. C’est donc le moment opportun pour attirer l’attention sur cette dimension nouvelle et susciter déjà des volontaires pour la cellule-santé.

 

AMP

Réagir à cet article

Retour à l'index

"Enseignement"

haut de page