Enseignement
(6 octobre 2005)
Des écoles de devoirs pour aider les
élèves
Des élèves et des étudiant(e)s volontaires pour
travailler davantage leurs cours, revoir leurs leçons, approfondir les
matières scolaires… Vous en trouverez des dizaines dans chacune des 400
écoles de devoirs de Bruxelles et de Wallonie.
Depuis
trente ans, des initiatives citoyennes ont créé des écoles de devoirs dans
les quartiers urbains sensibles, un peu partout en Communauté française. Il
s’agissait, et il s’agit encore, d’aider les enfants en âge d’école à suivre
les cours. Malgré toute sa disponibilité, l’instituteur ou la maîtresse
d’école n’a pas toujours la possibilité de vérifier que chacun(e) ait bien
saisi les nuances du cours. Cela est particulièrement vrai pour ceux qui ne
maîtrisent pas bien la langue française, surtout quand elle n’est pas parlée
habituellement à la maison. Or, chacun sait qu’il est nécessaire de bien
comprendre une matière pour l’assimiler. Les écoles de devoirs, c’est un
vrai coup de main pour faire les devoirs et apprendre les leçons. Elles
ouvrent leurs portes quand l’école obligatoire classique ferme les siennes !
Certains élèves éprouvent beaucoup de difficultés à travailler à domicile
avec les petits frères et les sœurs qui jouent, la TV qui marche, le manque
de place pour étaler les cahiers et les livres. Un minimum d’espace et de
calme est bien nécessaire pour comprendre les matières enseignées la
journée. L’école de devoirs du quartier est cet espace ouvert en fin d’après
midi où l’élève peut travailler en paix et bénéficier de l’assistance
d’adultes compétents et disponibles pour surmonter tous ces obstacles et
proposer des explications en langage simple, adapté à la connaissance de ces
jeunes qui parlent une langue différente en famille.
Il existe deux publics distincts des écoles de devoirs. Dans la majorité des
cas, ce sont des élèves du primaire confrontés au travail quotidien du lundi
au vendredi. En outre, certaines écoles de devoirs accueillent aussi les
étudiant(e)s du secondaire qui ont besoin d’un coup de main pour une matière
spécifique : les maths, les sciences ou les langues, par exemple.
Des centaines de bénévoles collaborent à cet effort. Ce sont notamment des
pensionnés, des diplômés qui ont une activité professionnelle ou des
étudiants d’écoles sociales ou normales qui effectuent leur stage. Chaque
bénévole consacre deux heures par semaine avec un étudiant dans une matière
spécifique. Il s’agit d’encourager et d’assister l’étudiant(e) volontaire
pour ce travail additionnel.
Un décret de la Communauté française d’avril 2004 a finalement reconnu les
écoles de devoirs à partir du premier septembre de la même année. Depuis un
an, environ, les deux tiers des écoles de devoirs existantes ont été
reconnues par les pouvoirs publics… Mais les subsides accordés, de mille à
six mille euros par école de devoirs, sont dérisoires. Le nombre d’étudiants
volontaires pour participer aux activités d’une écoles de devoirs dépasse
singulièrement les capacités d’accueil de ces mêmes associations.
Graines de génie
Une école de devoirs (EDD) accueille des élèves de trois écoles au moins
afin d’assurer le pluralisme et compter un minimum de dix participants.
Elles sont largement ouvertes sur tous les milieux sociaux et culturels
présents aujourd’hui dans chaque ville ou commune du pays.
Les jeunes, enfants ou adolescents qui fréquentent les EDD doivent assimiler
simultanément plusieurs langues: celle qui est parlée par leur famille, le
français enseigné à l’école et une ou deux langues qui sont l’objet du
cours. Il faut être une “graine de génie” (1) pour réussir ce parcours
d’obstacles et maîtriser toutes ces matières enseignées.
Les EDD sont totalement gratuites : c’est une condition évidente vu leur
public socialement modeste. Elles ne sont riches que de l’enthousiasme des
animateurs et des participants. C’est le règne de la débrouille. Il faut
tirer son plan avec des bouts de ficelle pour se procurer le matériel
pédagogique. Le personnel employé par les EDD travaille sous des formes de
contrats provisoire et davantage comme chômeurs occupés dans le secteur non
marchand.
Durant les congés scolaires, plusieurs EDD accueillent les jeunes qui ne
partent pas en vacances ou ne disposent pas des moyens financiers pour
participer à des loisirs payants. Des activités créatives ou sportives sont
proposées aussi les mercredis après midi afin de développer les capacités
intellectuelles et physiques de ces jeunes.
Les écoles de devoirs font un travail remarquable, déterminant. Pourtant, ni
elles, ni les associations d’alphabétisation ne sont citées dans le document
“Contrat pour l’école” de la ministre Marie Arena. La vingtaine d’assemblées
baptisées “Assises de la culture” et lancées par la ministre Fadila Lalaan
n’ont pu aborder ces questions de l’accès des jeunes enfants de milieux
défavorisés à la culture démocratique par le biais des écoles de devoirs. En
trente ans d’activités, celles-ci ont pourtant accumulé, sur le terrain
extrascolaire et culturel, des expériences utiles à tout qui veut développer
la vie démocratique en communauté française. Il serait grand temps d’en
tenir compte dans l’intérêt même de chacun et de tous les enfants.
Jean-Paul Lebas
(1) Graines de Génie est le nom de l’école de devoirs à Seraing soutenue
par le CIEP- MOC, rue Collard Trouillet 23 - Tél : 04/385 03 63.
Adresses utiles
Vous chercher une école de devoirs pour vos enfants? Ou vous désirez
collaborer à une de celles-ci? Contactez les associations suivantes pour
obtenir l’adresse de l’école de devoirs la plus proche de chez vous.
• -La Fédération francophone des Ecoles de Devoirs
- rue des Relis Namurwes, 1, 5000 Namur - fax : 081/747.250 -
ffedd@swing.be -
www.ffedd.be
• -La Coordination des Ecoles de devoirs de
Bruxelles - rue d’Alost, 7, 1000 Bruxelles -
tél. 02/213.3706 - fax : 02/21337.01 -
cedd-bxl@yahoo.fr
• -L’Association des écoles de devoirs de la
province de Liège - rue Stephany, 7, 4000
Liège - fax : 04/223.69.07 -
edd.liege@win.be -
http://users.win.be/eddliege/
• -La Coordination des Ecoles de devoirs du Hainaut
- rue de la Brasserie, 5 - 7100 La Louvière - fax :
064/21.46.56 -
coordo-edd-hainaut@skynet.bf
|
|