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Enseignement (20 mai 2010)

 

Chers “supporters” des étudiants en blocus

Il y a un peu de tensions dans l'air, ils sont plus soucieux que d'habitude les étudiants croisés en ce moment. Ils parlent d'examens, de cours à potasser, du temps – trop bref – qui les sépare des “épreuves”. La concentration va crescendo. Elle se marque dans les conversations, dans les corps aussi aux allures soucieuses, fatiguées, focalisées sur l'objectif…

Le stress se fait de plus en plus palpable dans l'entourage des étudiants. S'il rappelle à certains proches des angoisses vécues du temps de leur scolarité, il confronte aussi à une impression d'impuissance. Comment aider “le petit” qui bloque? Que dire à la grande qui étudie? Que faire pour soutenir le copain ou la sœur qui révise?

Doser l'exhortation

Voyons ce que les premiers concernés en disent. Lors d'un atelier "blocus" animé par l'asbl Jeunesse & Santé avec Infor Santé (1), des étudiants se sont pris au jeu de rédiger un message à l'attention de leur entourage (parent, co-koteur, conjoint), un conseil pour cette période bien particulière. Pas de recettes, les souhaits ont des aspects bigarrés. De “Encourage-moi, j'en ai besoin” à “Lâchez-moi la grappe, je sais ce que je fais…”. De “Mon organisation et mon alimentation, je m'en occupe” à “STP, maman, pas de chicons”. De “Merci pour votre patience” à “J'ai pas le temps de faire le ménage”. De “Calme les petits, je révise” à “Je sais que tu m'aimes alors garde juste confiance”. 

L'idéal est de ne pas supporter tout le stress de l'étudiant, en stressant soi-même. Si l'environnement a son importance, les études – et leurs contraintes – c'est d'abord l'affaire de l'étudiant. Des professionnels aguerris dans l'accompagnement des étudiants conseillent d'éviter de trop materner, tout en restant à l'écoute, de montrer sa confiance, de maintenir une présence discrète sans “harceler”, de rester vigilant pour intervenir en cas de coup dur. Un véritable dosage donc de présence et de distance.

 

Vivre un stress inévitable

Quoi qu'il en soit le stress fait partie du blocus. Plus les examens approchent, plus la pression monte. Et parmi les pressions ressenties par l'étudiant, il y a celles qu'il perçoit dans son entourage. Les parents qui financent les études, les condisciples qui évoquent de plus en plus les matières, les professeurs qui multiplient les références aux examens, les ateliers blocus qui commencent…  Ces sources de stress ne sont pas un mal en soi, à moins de tomber dans l'excès, de les subir exagérément. Elles peuvent être vécues comme des menaces lorsqu'un parent dira: “Si tu ne réussis pas, c'est terminé les sorties”. Elles peuvent renforcer l'impression d'une montagne impossible à franchir lorsqu'un copain de cours affirme: “Le cours de stat, c'est de la folie, ça fait trois jours que je suis dessus et j'ai pas encore vu le quart de la matière”. Elles peuvent donner l'impression d'une trop grande attente, lorsqu'un parent dira: “Tu vas réussir facilement, intelligent comme tu l'es”.

“On distingue en général deux pôles au stress, précise le site d'Univers Santé (UCL)(2). D’une part, le stress positif qui stimule et d’autre part, le stress négatif, angoissant, qui ‘freine’. Les réponses à ces deux types de stress sont différentes. Les stimulations sont indispensables à la vie. Le stress positif engendre la lutte, incite à évoluer, à réagir aux nouvelles situations. Être amoureux provoque un stress intense qui donne de l’énergie! Alors que le stress négatif provoque la fuite, la paralysie. Il peut donner le sentiment d’être agressé ou nous rendre anormalement agressif”.

Les moments de panique sont presqu'inévitables, et la tension, même s'il est relève davantage d'un stress positif, devra être prise en compte. Se détendre, faire des pauses, s'aérer participent de l'essentiel. Ils ne sont pas du temps perdu. Les étudiants devraient en être convaincus, les parents aussi. Mauvaise idée que d'enfermer jour et nuit son “petit protégé” dans sa chambre, de le réveiller d'office à 6 heures du matin pour qu'il travaille. Tout d'abord, “7 à 8 heures par jour d'étude sont plus qu'honorables”. Ensuite, il faut tenir compte du rythme propre à chacun: “certains préfèrent commencer tôt le matin, d'autres travailler en soirée”. Sans négliger les pauses (toutes les 20 à 40 minutes), alors que l’attention commence à s’essouffler.

“Ne lui proposez ni tranquillisant s'il est inquiet, ni somnifère s'il a du mal à s'endormir. Il arrive qu'il passe par des moments de doute et d'angoisse difficiles à vivre. Exprimez-lui votre affection, votre confiance en lui et en ses capacités. Proposez-lui de se changer les idées! Un étudiant régulièrement épaulé par ses supporters, parents et amis, vivra mieux la bloque que s'il ne trouve personne à qui parler de ses difficultés”. Tels sont les conseils dispensés à l'entourage par Jeunesse&Santé sur le site “starting bloque” (voir “Un outil bien utile”). Et de souhaiter bonne bloque aussi aux parents, frères, sœurs, conjoint, co-koteur qui, eux aussi, vivent ces moments un peu particuliers.

// Catherine Daloze

(1) J&S – 02/246.49.81 – www.jeunesseetsante.be

(2) www.univers-sante.be/

 

 

 

 Des dérives…

Les nuits blanches

Travailler jour et nuit en s’octroyant généreusement quatre heures de sommeil n’est pas la solution pour bien apprendre. Tout d'abord, blocus et examens constituent un marathon de plusieurs semaines et il est important de respecter le rythme biologique pour tenir la longueur et ne pas s'épuiser.

Par ailleurs, la phase de sommeil semble propice à la mémorisation à long terme de ce qui a été appris en éveil. Lorsque l'on acquiert une nouvelle information, elle ne va pas être fixée de manière définitive dans l'instant. Il y a une période transitoire, un laps de temps pendant lequel cette information va être renforcée mais peut être perdue, perturbée par l'arrivée de nouvelles informations par exemple. On a donc besoin d'une étape de consolidation, explique le professeur Philippe Peigneux au micro de Véronique Thyberghien(1). Le sommeil est une des périodes pendant lesquelles la fixation va se renforcer. Cela ne veut pas dire que l'on ne consolide pas en éveil, précise le spécialiste. Mais que l'on a besoin de se ménager des pauses entre deux apprentissages, des moments de détente où l'on laisse ce que l'on a appris se réorganiser, s'intégrer au sein de nos réseaux corticaux.

Encore quelques conseils avisés pour bénéficier d'un sommeil serein:

Ne pas se mettre au lit tout de suite après avoir refermé ses syllabus.

Eviter toute activité qui “excite” avant d'aller dormir: jeux à l'ordinateur, thriller, activité sportive…

Se détendre au moins une demi- heure entre l'étude et le moment du coucher.

Dormir dans un endroit calme et silencieux.

Respecter les heures de sommeil nécessaire (en fonction de chacun, mais minimum 6 heures).

Eviter la sieste trop longue (+/- 20 min) pour ré-émerger sans trop de difficulté, et rassembler son énergie.

(1) Emission radio “Tout autre chose” sur la “La Première”, 4 mai 2010. www.rtbf.be

 

Les stimulants artificiels

La tentation de recourir à des moyens artificiels pour surmonter les difficultés peut être grande. Mais gare aux promesses de miracles, au marketing trompeur. Si le café, le thé ou le coca peuvent être de bons alliés en les utilisant avec parcimonie, les “energy drink” contiennent beaucoup plus de caféine (5 à 7 fois) et posent bien plus de questions quant à leur consommation. Les effets indésirables peuvent être non négligeables, rappelle le Conseil supérieur de la santé: accélération du rythme cardiaque, tremblements, crises d’angoisse, troubles du sommeil… Inutile de les tester en cette période…

Quant aux médicaments pour la concentration, perçus comme des remèdes miracles, ils sont plutôt une mine d’or pour les industries pharmaceutiques. Bien souvent, ils n’ont aucun effet si ce n’est l’effet placebo. Mieux vaut s'adresser à son médecin qui pourra conseiller sans nécessairement prescrire un médicament.

 

Une drôle de culture

Comme le fait remarquer l'animateur d'un atelier blocus aux jeunes qui l'écoutent, “le blocus, ce n'est pas naturel. Cela tient à notre système d'enseignement, au mode d'évaluation qu'il organise”. D'autres pratiquent autrement, ne concentrant pas de la même manière le temps de l'évaluation, évaluant différemment les acquis par des travaux personnels au long cours notamment. Une dimension qui n'est pas, précisons-le, absente des universités et Hautes écoles belges.

Si l’on peut difficilement imaginer un système d'enseignement supérieur dans lequel on ne demande pas à un moment de rassembler ses connaissances, remarque Anne Chevalier, secrétaire générale de CGE(1), se posent les questions du "comment on évalue", de "ce qu'on évalue", de la place donnée à l'étudiant pour montrer ses compétences. La culture de la quantification est bien ancrée dans notre société, constate-t-elle. Dès l'enseignement primaire, nombre de parents ressentent de l'insécurité s'il n'y pas de points. Les sessions de contrôle seraient-elles rassurantes pour l'avenir des jeunes enfants?

Là où, en la matière, l'école manque à son devoir, insiste Anne Chevalier, c'est en lâchant des jeunes élèves de 12-13 ans pour l'après-midi après les examens du matin. Ne sont-ils pas trop jeunes pour entrer de plein pied sur les chemins de l'autonomie? N'ont-ils pas bien besoin d'un accompagnement rapproché avant d'expérimenter des sessions à l'image de leurs aînés?

On le voit, au-delà des aspects concrets dans le soutien aux étudiants, il y a de quoi s'interroger davantage en profondeur.

(1) Changement pour l'égalité, mouvement socio-pédagogique - www.changement-egalite.be

 

Un outil bien utile

L’asbl Jeunesse & Santé, et la Mutualité chrétienne diffusent un kit “Starting Bloque” comme compagnon de blocus idéal pour les étudiants de première année en baccalauréat. Planning d’étude, livret “ Ta bloque, mode d’emploi", post-it®, carton à accrocher à la porte avec les inscriptions "je bloque" ou "je débloque"… sont autant d'outils que le kit contient.

Le site www.startingbloque.be prolonge la version papier et vient l'enrichir. Aux étudiants, il propose des recommandations à garder en tête la veille des examens, un espace détente avec des idées recettes faciles, une série de liens sur la bloque, la possibilité d’envoyer un e-mail d’encouragement à ses amis, mais aussi des conseils pour bien négocier l’arrivée des résultats. Aux parents, il donne une foule de conseils bien utiles (dans la partie intitulée "Et nous parents").

Infos: les étudiants en baccalauréat et masters qui souhaitent se procurer le kit “Starting Bloque” peuvent l’obtenir sur simple demande sur le site www.startingbloque.be ou au 0800 10 9 8 7 (numéro d’appel gratuit de la MC).

 


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