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Enseignement (3 septembre 2009)

 

Mobilité et enseignement

A l’école à pied, à vélo, en bus ou en auto...

En cette période de rentrée scolaire, d’aucuns appréhendent déjà le stress et les énervements liés au transport des enfants vers l’école. Et si l’on réfléchissait aux manières de se déplacer, aux modes de transport et combinaisons possibles avec le souci de rendre autonomes nos enfants?

© Jürgen Doom

 

 

En primaire,

un enfant

sur deux se fait conduire en voiture

à l’école,

même quand

il habite tout près.

 

Mercredi 2 septembre, Madeleine va reprendre le chemin de l’école. Alerte quinquagénaire, toujours active, elle a opté pour un 4/5 temps et consacre son mercredi après-midi à ses deux petites-filles, Chloé (2ème primaire) et Lola (3ème maternelle), qu’elle va chercher à l’école à midi. Régulièrement, elle embarque Benjamin, un petit voisin, car les deux familles ont des accords de covoiturage. «A leur âge, j’habitais un village et j’allais à l’école à pied. Le trajet était court et les voisins me connaissaient bien. C’était sans danger. J’avais une impression de liberté et j’aimais cela, se souvient Madeleine. Mes petites-filles ne pourraient pas aller seules à l’école. Le trajet est trop long et trop dangereux. Le mercredi midi, j’arrive un peu en avance et je me gare dans les environs de l’école. On marche en papotant jusqu’à la voiture. Quand elles seront en secondaire, elles pourront prendre le bus....»

Ce témoignage est significatif de la situation de nombreuses familles. En effet, les déplacements scolaires représentent près de la moitié de ceux effectués à l’heure de pointe du matin. Et, à l’école primaire, d’après le ministère de l’équipement et des transports, plus d’un enfant sur deux se fait conduire en voiture même quand il habite à moins d’un kilomètre.

 

La sécurité, souci majeur

De nombreux parents, inquiets pour la sécurité de leurs jeunes enfants, hésitent en effet à les laisser aller à l’école à pied, plus encore à vélo notamment en l’absence de pistes cyclables sécurisées. Les petits, quant à eux, n’aiment guère les transports en commun, estimant les trajets trop longs, trop compliqués ou dangereux: carrefours difficiles à traverser, trottoirs trop étroits, etc. Il est vrai que, chaque année, plusieurs dizaines d’enfants sont blessés ou tués sur le chemin de l’école. La crainte que les enfants soient victimes de violences ou d’intimidations de la part de plus grands joue également. Bref, la voiture reste un moyen jugé sûr par de nombreux parents, surtout quand l’école est relativement éloignée du domicile – qu’elle ait été choisie pour son projet pédagogique, son offre d’enseignement (l’immersion, par exemple) ou sa proximité avec le lieu de travail de l’un des parents pour harmoniser les horaires et réduire le temps de «garderie» .

Dans le secondaire, en revanche, les transports en commun ont la cote. Cette année, la Communauté française intervient pour moitié dans le coût de l’abonnement scolaire du Tec et de la Stib. C’était déjà le cas l’an passé mais le remboursement se faisait a posteriori (et très tard...). Cette année, la réduction s’applique directement lors de l’achat de l’abonnement. Cela étant, en régions rurales, l’abonnement scolaire ne dispense pas totalement de navettes en auto, certains villages étant peu desservis par les TEC...

 

“Domestiquer” la circulation

La circulation automobile aux abords des écoles reste donc extrêmement importante. Et pas toujours dans le respect des règles de sécurité routière et d’autrui. «Si certains parents pouvaient entrer dans l’école en voiture, ils n’hésiteraient pas, soupire une directrice d’école primaire. Certains s’arrêtent pile devant la porte de l’école et déchargent leur contingent d’enfants, sans se presser, en bloquant toute la file. D’autres se parquent carrément sur les trottoirs. C’est un vrai cauchemar. Et les grossièretés fusent si vous risquez une remarque!»

Les écoles et groupes de parents qui le souhaitent  peuvent bénéficier d’une aide pour établir des plans de déplacements scolaires.

De nombreux établissements scolaires ont donc fait aménager leurs abords de manière à interdire ce genre d’arrêts sauvages ou, au contraire, en tentant de les “domestiquer”. Ainsi, des aires de débarquement rapide (appelées parfois “kiss and drive”) ont été créées pour permettre aux enfants de descendre de l’auto avec l’aide de bénévoles ou d’agents de sécurité. Mais ce n’est pas possible partout. L’insécurité aux abords des écoles incite donc les parents à y amener eux-mêmes leurs enfants et, comme le remarque le Mouvement pour les piétons, c’est donc un cercle vicieux. Le mouvement a donc créé le plan Octopus: «Tous ensemble pour des abords d’école plus sûrs» (1). Le B-A, BA est bien sûr d’enseigner les règles de base aux enfants, de les aider à identifier les obstacles et de respecter soi-même les règles! Pour diminuer le trafic, certaines écoles favorisent le covoiturage entre familles soit en suscitant le recours à cette formule, soit en faisant appel aux formules scolaires de Taxistop (2).

Certains établissements scolaires organisent un ramassage en car. C’est le cas bien sûr dans l’enseignement spécialisé où la santé des enfants le rend nécessaire. C’est le cas aussi dans certaines écoles, généralement privilégiées, où le recrutement est géographiquement assez large.

 

PédiBus et VéloBus

Reste que la solution la plus raisonnable est de réfléchir à d’autres modes de déplacements. Soucieuses de l’intérêt général et de l’environnement, de plus en plus d’écoles prennent des initiatives intéressantes. C’est ainsi que l’on voit renaître les bons vieux rangs d’antan, parfois sous des formes et appellations nouvelles. Ainsi, le projet PédiBus mis au point par le Gamah (Groupe d’action pour une meilleure accessibilité aux personnes handicapées) et utilisé aussi par des écoles de l’enseignement ordinaire(3). Le ramassage scolaire se fait à pied, les enfants étant accueillis en différents endroits d’un itinéraire prédéfini, selon un horaire fixe. C’est bon pour la santé, la sécurité, la socialisation...Mais cela nécessite des personnes prêtes à s’investir, une coordination efficace, une bonne information. La collaboration avec les associations de parents ou la Ligue des familles est également indispensable.

Les trajets à vélo commencent eux aussi à se développer. Les déplacements des jeunes de 5 à 15 ans représentent d’ailleurs 25% du nombre total des déplacements à vélo. Certains parents conduisent leurs enfants à l’école à bicyclette. Et le ramassage scolaire à vélo – souvent à partir de la 4ème année primaire - prend de l’ampleur sous la houlette de Pro Vélo (4) et du Gracq (5).

 

Des mesures concertées

Les écoles et groupes de parents qui souhaitent favoriser les solutions alternatives peuvent bénéficier d’une aide pour établir des plans de déplacements scolaires (PDS): il s’agit d’un ensemble de mesures concertées pour améliorer les conditions de sécurité sur le chemin et aux abords de l’école mais aussi pour renforcer l’apprentissage des élèves à être autonomes dans leurs déplacements. Les Régions wallonne et bruxelloise y apportent leur soutien. La Coordination environnement (Coren), active dans les deux régions, aide les établissements scolaires et associations qui le souhaitent à analyser la situation existante et à établir un plan d’action efficace. Elle leur fournit un accompagnement méthodologique, organise des campagnes et animations. 

Bref, l’école peut devenir accessible non seulement en voiture et en transports en commun mais aussi à pied et à vélo, quitte à les combiner entre eux. Reste le cheval! Mais cela, c’est une autre paire de manches!

Anne-Marie Pirard 

(1) Plan Octopus du Mouvement pour les piétons - www.planoctopus.be

(2) Taxistop: 070/22.22.92. - www.taxistop.be

(3) Gamah a publié une brochure qui fournit informations et conseils pour mettre des ramassages PédiBus sur pied. 081/24.19.37.: www.gamah.be/pedibus.htm

(4) Pro vélo a édité un guide du ramassage scolaire à vélo très bien fait. Infos: 02/502.73.55 et 081/81.38.23. - www.provelo.org 

(5) Le Gracq (Groupe de recherche et d’action des cyclistes quotidiens) forme des accompagnateurs patentés. Infos: 02/502.61.30. - www.gracq.org

(6) Coren - 02/640.53.23 - www.coren.be

 

 

Transport scolaire gratuit

pour les écoles spéciales

Se rendre à l’école à pied, voire à vélo, cela peut concerner aussi les élèves qui fréquentent un enseignement spécialisé. Certains de ces établissements organisent d’ailleurs des actions ponctuelles de sensibilisation comme des promenades à vélo. Mais l’état de santé de nombreux élèves ne leur permet pas d’avoir accès à de telles activités et nécessite au contraire une prise en charge spécifique pour les déplacements. Les élèves qui fréquentent l’enseignement spécialisé ont donc droit au transport scolaire gratuit.

En effet, la Communauté française prend en charge tous les frais liés à la scolarité dans l’enseignement spécialisé, notamment le transport adapté aux besoins des élèves. Dans certains cas, elle intervient dans les frais de déplacement des familles voire même du taxi. Ces dispositions ont été prises pour favoriser au maximum la scolarisation de tous les enfants, quel que soit leur handicap. On peut s’en féliciter. Pourtant, elles ne concernent pas les enfants et les jeunes qui souffrent d’un handicap mais fréquentent l’enseignement ordinaire. Ceci peut d’ailleurs constituer un frein à certaines expériences d’intégration, ce qui est regrettable.

Les parents d’un enfant qui fréquente une école de l’enseignement spécialisé peuvent introduire une demande de prise en charge pour le transport scolaire quotidien. Une fois la demande acceptée, le secteur du transport scolaire détermine le circuit sur lequel l’élève sera pris en charge. Il le communique à l’école, au convoyeur et au transporteur.

Les modalités de prise en charge sont un peu différentes selon le type de handicap. Dans tous les cas, la distance entre le domicile et le point d’embarquement des élèves est réduite au maximum. Mais elle est souvent plus longue en Wallonie (notamment dans les zones rurales) pour ne pas trop augmenter la durée des circuits.

Car c’est bien là que le bât blesse: à Bruxelles, la durée d’un circuit varie de 20 minutes à 2 heures. En Wallonie, le circuit le plus long dure 3 heures. C’est le cas, notamment, lorsque l’école adaptée au handicap de l’enfant se trouve très éloignée. Ainsi, certains enfants doivent supporter plusieurs heures de trajet quotidien en plus de la fatigue que génèrent normalement les activités scolaires. Ce problème est connu et identifié depuis des décennies mais, à ce jour, n’a pu obtenir de solution satisfaisante.

AMP

 

Pour en savoir plus, consulter l’Awiph (Agence wallonne d’intégration de la personne handicapée)-  0800/16.061 (numéro vert) - www.awiph.be ou le secteur du transport scolaire à Bruxelles. 02/800.8000. - www.cocof.irisnet.be

 


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