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Enseignement  (18 décembre 2014)

Apprendre pour transformer le monde

© Fopes

L'enthousiasme rayonne dans l'auditoire, ce samedi. La soif de comprendre, d'échanger est palpable. Tout comme la solidarité qu'entretiennent ces étudiants un peu plus âgés que ceux qu'on aperçoit d'habitude en de tels lieux. Tous sont réunis pour saluer les quarante ans de la Fopes, une faculté ouverte, au dynamisme contagieux.

Entre eux, ils s'appellent "fopésiens". Ce qui les caractérise : avoir entamé un master en politique économique et sociale, alors qu'ils étaient déjà engagés dans la vie professionnelle pour la plupart. Certains sont porteurs d'un baccalauréat, d'autres pas. La valorisation des acquis de l'expérience leur permet à eux aussi d'entamer un master universitaire étalé sur trois ans et qui se terminera par l'apothéose du mémoire. Le tout suivant un horaire décalé : une soirée par semaine et le samedi en journée ou le jeudi (selon les groupes choisis). Pour ces adultes qui reprennent des études, l'investissement en temps est de taille. Mais le jeu en vaut la chan delle, de toute évidence.

Ancrés dans l'actualité économique et sociale

Économie, sociologie, sciences politiques, philosophie, psychologie sociale… l'interdisciplinarité est mobilisée, afin de conduire les étudiants à renforcer leurs capacités d'analyse et d'action sur la société. Devenir ou continuer à être des changeurs de monde, voilà en quelque sorte la perspective dans laquelle ils s'inscrivent. Progressivement, ils seront amenés à affiner leurs analyses pour agir sur les transformations sociales auxquelles ils ont à faire face. "Relier et articuler les questions posées par les étudiants et les apports des recherches universitaires sur les transformations des politiques économiques et sociales est un défi permanent", explique le directeur de la Fopes, Pierre Reman.

En effet, "la société s'est fortement transformée durant les quarante dernières années. De nouvelles idées sont apparues, de nouveaux courants de pensées se sont manifestés, de nouveaux acteurs ont émergé, et, pour reprendre une expression du sociologue Robert Castel, on assiste à des métamorphoses de la question sociale." Avec ses étudiants, la Fopes s'inscrit volontairement dans cette actualité sociale.

Savoirs et expériences

Dès son origine, en 1974, la Fopes allie deux forces : la caution d'un cursus universitaire grâce à l'UCL et la volonté du Mouvement ouvrier chrétien de rendre accessible une licence universitaire à des adultes n'ayant pas nécessairement suivi un parcours de formation classique. La Fopes est, ainsi, née de cet accord entre l'UCL et le MOC. Aujourd'hui encore, les deux organismes pilotent conjointement la Faculté. "À l'époque, valoriser des acquis de l'expérience et établir un partenariat université-société civile fut une véritable innovation qui, par la suite, a fait des émules dans d'autres facultés", observe Pierre Reman, en toute humilité. Ce n'est pourtant pas le seul avant-gardisme dont la Faculté ouverte peut s'enorgueillir, par rapport à ses comparses universitaires.

Les méthodes d'enseignement mises en œuvre au sein de la Fopes ont eu elles aussi des accents précurseurs. Actives et participatives, elles s'appuient sur des apprentissages collaboratifs où groupes et sous-groupes constituent le noyau du trajet de formation. En choisissant de fêter ses quarante ans par un colloque "délibératif" sur le thème de la démocratie participative, la Fopes semble toujours s'inscrire dans cette volonté d'innovation. Votes au moyen de codes barres, dispositifs de participation et d'élaboration collective d'argumentaires… tout était réuni lors de l'anniversaire pour expérimenter de nouvelles manières de délibérer. De quoi rassurer peut-être ceux qui voient poindre de la résignation chez les citoyens.

À entretenir

"Le projet 'utopique' de la Fopes est une vraie réussite", avance le banc académique par la voix de son prorecteur à l'enseignement et la formation, Marc Lits. Il n'empêche pas de rester vigilant. Ainsi, le président du MOC, Christian Kunsch, attire l'attention sur l'avenir incertain du "congé éducation payé". Ce dispositif, en cours de transfert du Fédéral vers les Régions et Communautés, facilite la participation de travailleurs à des formations. Sans lui, nombre de "fopésiens" n’auraient pu envisager un tel cursus. Par ailleurs, avec les modifications à venir dans le paysage de l'enseignement supérieur, la Fopes devra aussi s'adapter.

//CATHERINE DALOZE

Séances d'informations

> à Bruxelles : MOC, rue Plétinckx, 19 (salle 3) 1000 BXL • mercredi 21 janvier à 18h, jeudi 12 février à 18h, mercredi 22 avril à 18h • Site UCL-Woluwe, Jardin Martin V, 42 (salle 42C) 1200 BXL : samedi 21 mars à 18h.

> à Louvain-la-Neuve : Fopes, rue de la Lanterne Magique, 32 (Local D144) • jeudi 15 janvier à 18h, mardi 10 février à 18h, samedi 14 mars à 10h, mardi 19 mai à 18h, mardi 18 août à 18h.

> à Nivelles : MOC-Ciep Brabant wallon, bd Fleur de Lys, 25 • mardi 28 avril à 18h, mardi 30 juin à 18h.

> à Tournai : "Notre maison", av. des États-Unis, 10 (Salle 1/3) • mardi 20 janvier à 18h, jeudi 23 avril à 18h.

> à Mouscron : CSC, place Charles de Gaule, 3 Salle 1 (Parking des arts) • jeudi 12 février à 18h.

> à Ath : Ciep, rue de Gand, 28 • mardi 17 mars à 18h.

>> Plus d’infos : www.uclouvain.be/opes • 010/47.39.08 ou secretariat-opes@uclouvain.be

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