Enfance
(19 mai 2011)
Etre de bons parents? Yapaka!
Un
proverbe affirme qu’il faut un village pour élever un enfant. Le programme
Yapaka contribue à la construction de ce village. Notamment en produisant
une collection de petits livres qui participent à la réflexion sur la
bientraitance des enfants.
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Philippe Turpin
-BELPRESS |
La Communauté française a mis en place un programme pour aider nos
enfants à grandir.
Son nom : Yapaka.
Parce qu’effectivement “Yapaka” vouloir être de “bons” parents.
Encore faut-il être informé ou soutenu par de “bons” professionnels.
Les livres de la collection “Temps d’arrêt” ont cette ambition
d’accompagner les parents dans leurs tâches éducatives. “Il ne
s’agit pas de volumes prodigues en conseils, mais dédiés à la
réflexion sur ce qui peut favoriser le développement des
nourrissons, des enfants et des adolescents ou au contraire sur ce
qui peut nuire à leur épanouissement, explique Vincent Magos,
responsable de Yapaka. Ce qui est important quand on parle de
maltraitance ou de bientraitance, c’est de ne pas se focaliser sur,
d’un côté, ceux qui seraient les bons, et de l’autre, les méchants.
Péter les plombs peut arriver à tout le monde. La réflexion, le
soutien, la solidarité doivent faire partie d’un processus
permanent. On atteindra bien mieux la bientraitance de cette façon
qu’en dépistant la maltraitance ou en incitant à la dénonciation”.
Le bien-être des enfants
est lié à une série de questions que tout adulte peut utilement se poser :
Quel adulte suis-je? Quel exemple je montre? De quelle manière je pense et
organise ma vie? Par quoi suis-je déterminé? Comment en suis-je arrivé là?
Comment changer? Une approche plus sociétale est utile aussi. Quel est
l’état de la réflexion sur telle ou telle question, sur les jeunes et
Internet, sur la sexualité des ados, sur l’hyperactivité des enfants?
Envie de réfléchir dans
ce brouhaha et cette précipitation qui, parfois, caractérisent nos vies:
alors en route pour tourner les pages de la collection “Temps d’arrêt”.
Parmi les bijoux qu’on y découvre : “La Souffrance des marâtres” (par
Susann Heenen-Wolff). Le terme existe depuis le 13ème siècle. Et
déjà il était péjoratif. Autrement dit, même à l’époque où les belles-mères
faisaient figure maternelle auprès de veufs, elles avaient du fil à retordre
dans leur fonction ! Et c’est vrai qu’il ne va pas de soi, aujourd’hui de
trouver sa place et de s’épanouir comme belle-mère dans une famille dite
recomposée. Pas facile de composer avec des pères parfois laxistes, qui
culpabilisent de n’avoir pas réussi leur premier couple et lâchent la bride,
au risque de la laisser reprendre par leur nouvelle compagne qui, dès lors,
risque de passer pour… la marâtre!
On pointera aussi un
ouvrage comme “A l’écoute des fantômes” (par Claude Nachin). Ces fantômes
sont des traumatismes (deuil, accident, échec) mal vécus, refoulés, ou des
secrets de famille qui peuvent venir pourrir la vie des adultes et de leurs
enfants. Des fantômes qui peuvent se transmettre de génération en
génération. Leur expression? Des états dépressifs, des malaises physiques,
divers troubles mentaux… Un exemple parlant? Un enfant avait cessé de
travailler à l’école quelques mois après que son père fut licencié. Ce
licenciement lui a été caché mais l’enfant a deviné la situation et ressenti
la honte de son père. En n’investissant plus dans son travail scolaire, le
message sous-jacent du fils à son père est le suivant : “Tu ne dois pas
avoir honte de ne pas travailler ni de m’en parler. Moi non plus, je ne
travaille pas!”. Cet exemple illustre bien l’importance du dialogue vrai
entre parents et enfants pour éviter des souffrances lourdes de conséquences
pour les uns comme pour les autres.
// Véronique Janzyk
>> “La souffrance des
marâtres”
et “A l’écoute
des fantômes”
font
partie des dizaines de titres de la Collection “Temps d’arrêt” de Yapaka
(Ed. Fabert). Ils sont tous téléchargeables gratuitement sur le site
www.yapaka.be et désormais disponibles au
modeste prix de 3,90 euros le livre en librairie.
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