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Droits (5 juin 2008)


 

 

Temps de vacances: temps de mariage?

La majorité des jeunes rêvent d’amour, de couple, de famille. Mais quelques-uns voient leur rêve brisé par un mariage contraint, forcé. Une brochure de sensibilisation, d’information et de prévention vise à empêcher que le rêve tourne au cauchemar.

 

 

 

En Belgique,

le consentement des deux époux est

une condition indispensable pour que le mariage soit valide.

 

 

"97% des jeunes espèrent vivre un jour en couple. Parmi eux, 62% imaginent qu’ils se marieront après une période de cohabitation, 21% sont opposés à la cohabitation et veulent se marier directement et 13,5% disent qu’ils cohabiteront sans se marier. Les raisons qui poussent les jeunes à se marier sont prioritairement: s’engager avec l’être aimé et avoir des enfants”. Tels étaient les résultats d’une recherche commandée par la Direction de l’égalité des chances de la Communauté française à l’UCL et publiée en 2004. Quatre ans plus tard, les résultats ne devraient pas être bien différents. La majorité des jeunes rêvent d’un couple, d’enfants et d’amour, quels que soient leur origine sociale et culturelle, leurs convictions… Toutefois, la manière dont ce rêve se réalise peut revêtir des tonalités diverses et même, quelquefois, virer au cauchemar. Il arrive, en effet, que le mariage «avec un être cher» se transforme en mariage forcé. Dans l’enquête de 2004, 37% des jeunes ont répondu ne connaître personne ayant été forcé de se marier, 40% disaient en avoir entendu parler et 23% signalaient des cas de mariages forcés soit chez des connaissances (16%), soit dans la famille (7%). C’est loin d’être insignifiant.

 

Des réalités diverses

En Belgique, le consentement des deux époux est une condition indispensable pour que le mariage soit valide. C’est précisé dans l’article 146 du Code civil. Chaque année, des familles issues de l’immigration rentrent dans leur pays d’origine à l’occasion des vacances d’été. Pour nombre d’entre elles, c’est aussi l’occasion de célébrer des mariages: mariages d’amour, mariage arrangés avec le consentement des futurs époux, en quelque sorte mariages de raison donc, parfois aussi mariages contraints. Depuis plusieurs années, le Groupe santé Josaphat, centre de planning familial, est confronté à ces réalités multiples. Implanté à Schaerbeek, il propose un travail de proximité dans le domaine médico-social aux habitants de la commune et des communes avoisinantes. Il s’agit essentiellement de populations d’origine étrangère, majoritairement issue de l’immigration marocaine et turque, mais aussi de primo-arrivants des nouvelles migrations sub-saharienne et de l’Europe de l’Est.

En 2006, le Groupe santé a élaboré un outil de prévention: “Mariage: aller-retour”, un film de Mustafa Balci montre les témoignages de personnes de différentes générations issues de la communauté turque. Cet outil a servi de base aux psychologues du Centre pour travailler dans les écoles.

“Nous faisons des animations sur le couple, le mariage et la famille dans des classes de  4e, 5e et 6e années, explique Fanny Koykis, psychologue au Groupe santé. Quand nous abordons ce sujet, les réactions sont essentiellement de trois ordres: quasi tous les parents des jeunes filles que nous côtoyons ont connu des mariages arrangés, mais, pour certaines filles, c’est du passé et elles ne se sentent pas concernées; pour d’autres, c’est une menace dans le cas où ‘elles ne marchent pas droit’; enfin, pour une minorité, c’est une réalité redoutée car c’est arrivé déjà à une ou plusieurs sœurs”. Que faire dans pareil cas? “Beaucoup disent qu’elles ne se laisseront pas faire, qu’elles ne se présenteront pas au jour dit. Mais ce n’est pas simple, rétorque Fanny Koykis. Ces jeunes filles sont déchirées entre leurs propres rêves et leur attachement à leur famille et à leur communauté. Elles craignent de se séparer de leur famille si leur choix est différent du choix de leurs parents. C’est normal, tout le monde a envie de se marier de manière harmonieuse, avec l’approbation des siens”. Cette réalité, relevée par maints témoignages et études, a incité la Fondation Roi Baudouin à éditer une brochure d’information et de sensibilisation, “Temps des vacances: temps de mariage?”.   

 

Partir de la réalité des jeunes

Destinée prioritairement aux jeunes de 15 à 18 ans, elle est largement distribuée dans les écoles sur recommandation du ministre de l’Enseignement. Elle s’adresse directement aux jeunes et se base principalement sur les mariages entre la Belgique et le Maroc ou la Turquie parce qu’ils représentent la majorité des mariages de vacances. Mais les conseils proposés peuvent être utiles pour les jeunes de toutes nationalités et de toutes origines.

Ayant subsidié le projet “Mariage aller-retour”, la Fondation s’est naturellement tournée vers le Groupe santé Josaphat pour réaliser ce travail. Le Steunpunt allochtone meisjes en vrouwen, le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes y ont également collaboré.

L’approche est à la fois juridique et pratique: elle dit la loi en partant des questions des jeunes, dans une optique respectueuse de leur réalité et de leurs familles. Le dialogue avec les parents est favorisé. Toutefois, en cas de problème grave, des adresses où les jeunes filles peuvent demander aide et protection sont mentionnées en Belgique, au Maroc et en Turquie.

De son côté, la communauté musulmane s’est également attaquée à cette délicate question au départ du travail mené par SPIOR (Stichting plateform islamitische organisaties rijnmond) à Rotterdam. Le but est de montrer que le mariage forcé est une pratique culturelle, mais n’est en aucun cas une prescription de l’Islam, tout au contraire.  

A.M.P.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus d’infos: la brochure “Temps de vacances: temps de mariage?” est téléchargeable gratuitement sur le site de la Fondation Roi Baudouin: www.kbs-frb.be  Elle peut aussi être commandée gratuitement par courriel:

publi@kbs-frb.be , par tél.: 070/23.37.28 ou fax: 070/23.37.27.


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