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Société : Consommation (16 décembre 2010)

 

© Julien Fotolia

Gaz, mazout, électricité:

des biens communs?

Ces dernières années, notre rapport à l'énergie a considérablement changé. A cause des grands défis climatiques et énergétiques, mais aussi parce que nous vivons dans un marché (du gaz et de l'électricité) libéralisé. Dans ce contexte, la nouvelle campagne du Ciep-Moc souligne le risque d'assister à la création ou à l'exacerbation d'inégalités.

D’une part, notre relation à l’énergie est inégale en fonction de notre situation socioéconomique. Certaines personnes sont menées à la précarité énergétique, ne pouvant payer toutes leurs factures, quand d’autres ne regardent pas à la dépense. Et comme cette énergie permet de remplir des besoins souvent vitaux, la précarité énergétique peut engendrer des situations dramatiques (1). Les difficultés de chauffage, d’éclairage (fragilisant la santé et le bien-être) ou de déplacements (restreignant les opportunités en termes d’emploi ou de découvertes culturelles) ne sont que quelques exemples.

Les inégalités énergétiques sont généralement la conséquence d’autres inégalités face à l’emploi, à la répartition des richesses, à la capacité de profiter de la libéralisation des marchés ou d’investir dans des équipements basse énergie. Ces inégalités se reproduisent ici, chez nous, comme à l’échelle mondiale entre les pays du Nord et du Sud.

D’autre part, les industries ont un tout autre rapport à l’énergie. Elles s’inscrivent généralement dans une logique de marché qui incite à produire et à consommer “toujours plus”. Grosses consommatrices, elles bénéficient de tarifs préférentiels, alors que les consommateurs individuels sont appelés à économiser, à travers des discours souvent culpabilisants.

Ces incitations du système sont à interroger dans une logique réellement collective d’utilisation de l’énergie. De même, les choix de production d’énergie et les priorités quant à ses différentes formes d’affectation doivent être l’objet de débats publics et pas seulement d’arbitrages financiers. En effet, ces choix mériteraient d’être posés plus démocratiquement vu la nécessité de disposer d’un minimum d’énergie pour satisfaire les besoins de base de chacun. De plus, divers défis qui nous concernent tous sont étroitement liés à cette consommation d’énergie.

Les changements climatiques, bien sûr, nous toucheront tous mais ils pénaliseront d’abord le Sud, créant de la sorte de nouvelles inégalités. L’épuisement des ressources fossiles est également un défi auquel nous devons faire face dès aujourd’hui, tant pour utiliser au mieux ces sources d’énergie que pour éviter de trop grandes inégalités entre les générations, contrairement à la logique à court terme du marché. En effet, certaines énergies non renouvelables, comme le gaz et le pétrole, sont utilisées comme matières premières pour la fabrication de produits chimiques de la vie courante.

L’énergie gagnerait donc à être sortie d’une logique de marché pour accéder au statut de bien commun. Un bien qui devrait être géré collectivement en arbitrant démocratiquement les besoins des uns et des autres.

// Ciep-Moc, 

 avec Benoit Dassy,

du Service formation CSC

 

 

>> Plus d’infos sur la campagne du Ciep (Centre d’information et d’éducation populaire du Moc) intitulée “Que la course au profit expire pour que la planète respire” et les différents enjeux énergétiques : www.ciep.be , onglet “campagne” ou Ciep, chaussée de Haecht, 579 à 1030 Bruxelles.

(1) Lire, en page 2, les articles relatifs à l'allocation de chauffage et à l'échelonnement du paiement des factures de mazout de chauffage.

 

Economiser l'énergie:

comment s'y prendre concrètement?

Consommer moins ne veut pas dire vivre plus mal. Quelques conseils pour vivre dans le confort sans vider son portefeuille ni piller nos ressources collectives. Bien-être et santé en sortiront gagnants.

© Philippe Turpin/BELPRESS

Isoler son logement, c'est bien. Aérer en plus, c'est encore mieux et nullement contradictoire.

Connaissez-vous les Cladosporium, Penicillium et autres Stachybotris? Ces noms pleins de poésie ne sont rien d'autre que les dénominations de champignons microscopiques qui, par milliards, envahissent les habitations trop humides et créent – ou exacerbent – les allergies. A eux seuls, ils constituent déjà une bonne raison d'aérer un maximum nos logements.

Aérer? Oui! Le hic, c’est que l'on confond trop souvent isolation et calfeutrement. Aérer son logement est indispensable d'abord pour des raisons d'économies d'énergie: l'essentiel de l'humidité présente à l'intérieur de nos logis provient des cuisines, des salles de bains et… de notre respiration. Or, l'air humide coûte plus cher à chauffer que l'air sec. Il convient donc d'aérer les pièces au moins une fois par jour, y compris en hiver, à grandes brassées d'air frais. Cinq à dix minutes suffisent. Même s'il gèle, la circulation d'air ne suffira pas à refroidir les murs; la chaleur souhaitée reviendra rapidement dans la pièce. Réduire l’humidité contribue à lutter contre les moisissures, mais aussi les acariens, autres allergènes très répandus.

Ventiler son habitation permet également d'évacuer une série impressionnante de polluants. On pense évidemment au monoxyde de carbone, lié à des systèmes de chauffage mal réglés, et parfois mortel. Mais aussi  aux substances chimiques, particulièrement les composés organiques volatils (C.O.V.), qui imprègnent tant de matériaux en bois, de meubles, de colles et de peintures, mais aussi de matériaux… isolants(!). On oublie souvent que les produits d'entretien les plus banals contiennent aussi des parfums dont la composition chimique peut entraîner dans les environnements confinés, au “mieux”, des symptômes de gêne (maux de gorge ou de tête, fatigue, nausées, etc.) et, au pire, des intoxications graves.

Exit, donc, toutes ces molécules suspectes! Et, par la même occasion, tous les allergènes liés à certaines plantes d'intérieurs peu conseillées chez les personnes fragiles, particulièrement les enfants (yucas, ficus, “Roses de Noël”) et à certains bouquets de fleurs séchées…

Les sceptiques diront que l'air extérieur amène d'autres polluants à l'intérieur de l’habitat, surtout les  particules fines liées au trafic et aux chauffages. L'argument plaide donc en faveur d’une lutte contre la pollution intérieure mais aussi de l’environnement. Cela dit, entre ces particules fines et les dizaines de composés toxiques liés à la présence d'un fumeur régulier dans la pièce, on aurait tort d'hésiter. Le mieux serait de se passer de la cigarette.

// Philippe Lamotte

  

D’autres bons plans

De manière générale, appliquez la règle des 3 R: “Réduire, Réutiliser, Recycler”

Privilégiez les modes de transports respectueux de l’environnement: transports en commun, vélo, marche et covoiturage.

En moyenne, le chauffage intervient pour 75% dans la consommation énergétique d’un ménage. Or, chauffer un degré en trop peut augmenter la facture de 8%! Evitez donc les courants d’air et rappelez-vous que la température idéale est de 19°C dans les pièces de vie en journée, et de 15 à 16°C ailleurs et la nuit.

Lorsqu’ils ne sont pas utilisés, éteignez complètement les appareils électriques via l’interrupteur (on/off) ou débranchez-les s’il n’y en a pas, car le mode veille peut représenter 10% de la facture d’électricité.

Placez le frigo et le congélateur loin de toute source de chaleur, pour éviter une surconsommation, et réglez la température sur 5°C pour le frigo et sur –18°C pour le congélateur. Bon à savoir : 1 cm de givre réduit sensiblement le rendement de l’appareil.

Vous disposez d’un compteur électrique bi-horaire? Faites la vaisselle, la lessive, la cuisson électrique,… de préférence pendant les heures creuses (généralement du lundi au vendredi entre 22h et 7h et le week-end).

Economisez de 40 à 70% de temps et d’énergie en utilisant une marmite à pression. Mettez toujours un couvercle sur vos casseroles, vérifiez que le fond est plat et que le diamètre est adapté à celui de la plaque de cuisson.

Pensez à l’énergie gratuite. Par exemple, le soleil vous apporte chaleur et lumière; les radiateurs et plaques électriques chauffent encore quelque temps après avoir été éteints; le linge peut sécher sur des cordes à linge à l’extérieur ou dans un local bien ventilé; les aliments peuvent être décongelés à l’avance dans le frigo...

Suivez les mêmes conseils sur votre lieu de travail, et partagez-les avec vos collègues. De plus, utilisez une tasse pour le café et non un gobelet jetable, imprimez moins, en recto-verso, et réutilisez les feuilles comme papier brouillon, débranchez les ordinateurs et périphériques en partant…


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