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Santé publique - Consommation (5 décembre 2013)

Parfums d'intérieur : bien plus qu'une odeur

© Richard Viladon/BELPRESS

Encens, brûle-parfum, diffuseur, désodorisant… Des produits destinés à masquer les mauvaises odeurs ou à créer une atmosphère zen sont bien moins inoffensifs qu'on ne le pense. Les volutes parfumées qu'ils dégagent peuvent polluer l'intérieur et représenter un danger pour la santé.

Patchouli, santal, rose… Les goûts ne manquent pas. Mais dans cette variété de plaisirs olfactifs se cachent diverses substances nocives. C'est ce qui ressort d'une enquête européenne à laquelle Test-Achats a participé en analysant 23 produits de ce type. Pour certains d'entre eux, les résultats sont alarmants. Composés organiques volatils (COV), substances cancérigènes ou autres particules fines sont lâchés sans le savoir dans les maisons.

Potentiellement allergènes

Naturelles ou synthétiques, certaines substances contenues dans les parfums d'ambiance peuvent provoquer des réactions allergiques. C'est le cas des bâtonnets baignant dans une solution parfumée et des huiles parfumées. Un simple contact avec ces liquides peut provoquer chez une personne sensible des irritations cutanées telles que démangeaisons, rougeurs ou enflures. Dans la gamme des produits nécessitant une combustion pour diffuser leur parfum, des allergènes ont surtout été décelés dans les émissions des encens et des diffuseurs d'huiles essentielles. Le produit le moins mauvais en termes d'allergies serait la bougie parfumée car celle-ci n'émet que très peu d'allergènes.

Polluer l'air intérieur

Certains produits libèrent plus que des allergènes. Il s'agit également de particules fines, de polluants chimiques (COV), de substances cancérigènes comme le benzène et le formaldéhyde et des substances irritantes. Alors que la Région flamande a fixé à 200 nano-grammes de COV la valeur guide d'un air intérieur de qualité, les émissions de cônes d'encens mesurées par Test-Achats vont de 341 à 6.740 nano-grammes. Du côté des substances cancérigènes, benzène et formaldéhyde sont tous deux remarqués en nombre. Un cône d'encens dégage 490 nano-grammes de benzène pour un mètre cube d'air. Soit huit cigarettes allumées!

Sur l'étiquette de ces produits figure aujourd'hui leur mode d'emploi. C'est tout. Aucune législation ne régit l'étiquetage des désodorisants. Tout au plus existe-t-il des normes européennes – non obligatoires – pour l'étiquetage des bougies. Aucune règle n'impose aux fabricants de signaler sur l’étiquetage la présence éventuelle de produits allergènes ou irritants.

Précautions

Les résultats de l'enquête menée dans quatre pays européens (Italie, Espagne, Portugal, Belgique), sont sans appel et inquiètent l'association de consommateurs belge. Celle-ci demandant des mesures de la part des autorités européennes et nationales. Il s'agit d'abord d'établir des règles prévoyant des plafonds maxima d'émissions de COV et de particules fines pour les parfums d'ambiance. Ensuite, selon Test- Achats, il faudra compléter leur étiquetage en indiquant les allergènes et en précisant leurs conditions d'utilisation. Last but not least : contrôler les produits mis sur le marché avec une attention particulière à ceux nécessitant une combustion et retirer immédiatement les produits testés par l'association lors de l'enquête puisqu'il a été démontré qu'ils nuisent à la santé.

A l'heure actuelle, 95% des règles européennes relatives à l'air couvrent l'extérieur. L’air intérieur est le parent pauvre de la législation alors que le citoyen passe 80% de son temps à l'intérieur. Avant que des mesures concrètes soient mises en place, le bon sens poussera à utiliser les parfums d'intérieur avec parcimonie, à penser à la sensibilité de tous les habitants de la maison avant d'en faire usage et à aérer régulièrement les pièces de la maison.

// MATTHIEU CORNÉLIS


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