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Consommation (3 octobre 2013)

Vent de fraîcheur sur les pictos chimiques

© En Marche

Véritable bestiaire du danger de tous les jours dans nos logis et lieux de travail, la liste des pictogrammes apposés sur les produits dont il faut se méfier vient d’être modifiée. Il va falloir changer quelques habitudes !

La bonne vieille croix de Saint André apposée sur la bouteille d’eau de Javel n’en a plus pour longtemps à vivre. Avec son fond orange et ses gros traits noirs, elle a longtemps joué, avec les autres pictogrammes liés aux dangers des produits chimiques, un rôle important d’appel à la vigilance de l’utilisateur : dans les cuisines, les garages, les hôpitaux, les ateliers, les commerces, etc. Le but des Nations- Unies, qui sont à la manœuvre de cette réforme, consiste à harmoniser à l’échelle de la planète toute entière (excusez du peu…) les petits symboles censés nous avertir des risques associés aux produits explosifs, corrosifs, toxiques, inflammables, etc.

Concrètement, les sept pictos oranges en vigueur jusqu’à présent vont progressivement laisser la place à neuf pictos. Seuls trois d’entre eux seront réellement nouveaux. Citons d’abord la silhouette humaine (picto 1) avec une étoile sur le sternum. Ce pictogramme signalera divers dangers pour la santé : mutagénicité(1) sur les cellules germinales (à l’origine des ovules et des spermatozoïdes), cancérogénicité, toxicité pour la reproduction et pour certaines organes cibles (tant en exposition unique qu’en exposition répétée), etc. Le deuxième nouveau logo (picto 5) représente une sorte de pompe à vélo, attirant l’attention sur les dangers physiques liés aux gaz sous pression (bombonnes, aérosols, etc.). Enfin, troisième nouveauté (picto 7) : un gros point d’exclamation, exprimant la possibilité d’une toxicité aiguë, d’une irritation cutanée ou oculaire, etc.

Rouges et blancs

Mais il y a aussi les statu quo. On continuera à trouver le petit dessin avec un arbre et un poisson morts, signalant un danger pour l’environnement (picto 8).

De même que la tête de mort, avertissant du risque de décès rapide en raison d’une toxicité aiguë (picto 6). Ou encore la petite flamme stylisée, apposée sur les aérosols et d’autres produits liquides et solides inflammables, auto-échauffants et pyrophoriques (s’enflammant spontanément au contact de l’air) (picto 3). Subsistent également les deux éprouvettes avec des gouttes, signalant une matière hautement corrosive (picto 9).

Au lieu d’être oranges, noirs et carrés, l’ensemble des nouveaux pictos seront blancs cernés de rouge et en forme de losange. Jusqu’en juin 2015, on pourra encore croiser les anciens pictogrammes. Leur remplacement se déroulera progressivement. Il a déjà commencé sur les produits biocides et va se poursuivre avec les matières chimiques simples.

Des étiquettes instructives

Au Service public fédéral (SPF) Santé et Environnement, on précise trois choses sur ce petit surcroît de complexité. Primo, les pictos continueront à être parfois complétés par des mentions de danger (“toxique en cas d’inhalation”, etc.) et des conseils de prudence (“ne pas fumer en cas d’utilisation”, etc.). Curieusement, la phrase “toxique pour les abeilles” disparaît du nouveau lexique…

Secundo, modulée plus finement, cette nouvelle gamme d’appels à la prudence reflète mieux qu’autrefois les avancées scientifiques récentes, mais aussi les inconnues sur certains produits. Par exemple, les nouveaux dessins élargissent mieux la vigilance sur les produits de type perturbateurs endocriniens, de mieux en mieux connus (ceux-ci sont susceptibles d’entraîner des effets à de très faibles doses et après de très longues expositions, imitant l’action d’hormones). Dans ce sens, ils constituent un appel à la responsabilisation du consommateur, l’invitant à s’informer d’une manière plus précise qu’autrefois. Par exemple en lisant toute l’étiquette apposée sur le produit !

Tertio, le SPF insiste sur la variété des situations à risque. L’ingestion d’un produit toxique par un enfant dans une cuisine est, certes, un grand classique du genre. Mais d’autres scénarios sont aussi possibles. Ainsi, s’il est mal rincé, un gel désinfectant pour les mains, riche en alcool, peut donner lieu à de graves brûlures par un fumeur un peu distrait. Cuisiniers et infirmiers amateurs de clopes, à bon entendeur…

// PhL

(1) Mutagène : susceptible de produire des effets génétiques héréditaires (sur l’ADN ou les chromosomes) chez les personnes exposées.


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