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 Bouger (7 février 2002)

 

En piste pour la glisse !

 

Chaque année de plus en plus de personnes partent aux sports d’hiver. La pratique d’une activité sportive associée au bon air des montagnes rend ces vacances, réputées saines pour le corps et l’esprit, particulièrement attirantes. Mais, on ne s’improvise pas skieur. Une petite préparation avant le départ et le respect de quelques règles simples s’imposent… pour une glisse en toute sécurité !

 

Pour beaucoup, la sacro-sainte semaine de ski est l’unique occasion de se déverrouiller un peu les articulations. Métro (ou voiture) – boulot – dodo, le sport n’a pas beaucoup de place dans une vie au milieu des buildings, du stress et de la circulation. C’est donc bien souvent un peu rouillé qu’on se lance sur les pistes. Une rupture aussi brutale entre un mode de vie sédentaire et un effort physique intense pendant une courte durée peut provoquer une fatigue excessive, avec à la clé son cortège de blessures et d’accidents. Pour éviter cela, une petite préparation physique s’impose. Avoir une bonne endurance est déjà un bon départ. En skiant en altitude, 4 à 6 heures par jour, on respire un air appauvri en oxygène. Si on ne veut pas haleter au moindre effort, un peu de jogging, de vélo, de natation ou de la marche à pied donneront au corps une bonne condition générale. Que l’on pratique du ski (alpin ou de fond), du snowboard ou de la raquette, ce sont principalement les muscles des jambes qui sont sollicités. Si vous habitez ou travaillez dans un immeuble à étage, empruntez les escaliers plutôt que l’ascenseur. Ce petit truc simple et pas cher prépare déjà un peu votre corps. Autre solution : faites quelques séances préparatoires adaptées dans une salle de gymnastique.

Où sont mes gants ?

Après l’entretien du corps, il s’agit de vérifier son matériel. Il est important de faire contrôler chaque année les fixations de ses skis. Elles sont réglées en fonction du poids, de la pointure et du niveau du skieur. Rien ne sert de tricher sur votre poids, mesdames, le technicien vous le demande pour votre sécurité. Un bon réglage des fixations réduit les risques de fractures et les entorses du genou. Skier avec du matériel récent (ski Carving (1), fixations à ouvertures multiples…) est également un gage de sécurité. “Dans les stations, nous sommes au top en ce qui concerne l’équipement. Les gens qui skient une fois par an achètent leur matériel dans leur pays et parfois celui-ci n’est plus au point”, constate Kilian Lochmatter, directeur de l’école de ski suisse de Zinal. “A Intersoc, ils ont changé tout leur matériel et on voit l’évolution. Les enfants et les adultes font plus de progrès, plus rapidement.”

Prendre le temps de bien choisir ses chaussures lors de l’achat ou chez le loueur est aussi très important. Il faut prévoir une paire de chaussettes chaudes et bien hautes mais il ne sert à rien de les superposer car cela retarde la commande du pied dans le mouvement. Le pied doit être à l’aise dans la chaussure et le talon bien fixe. Les semelles ne doivent pas être trop usées car cela peut retarder le déclenchement des fixations.

Pour skier dans de bonnes conditions, il faut aussi choisir des vêtements chauds et étanches. La laine et les nouvelles matières comme le Gore-tex sont bien adaptées. Évitez les jeans qui ne protègent ni du froid ni de l’humidité. Pour les tout-petits, la combinaison intégrale s’avère assez pratique. Quelles que soient les conditions météo, prévoyez un bonnet ou un bandeau et surtout des gants ou moufles imperméables qui vous protégeront également en cas de chute.

A l’ombre du soleil, une sécheresse torride

Autre accessoire indispensable : les lunettes de soleil. La réverbération du soleil sur la neige blanche est très forte en montagne et il est dangereux de ne pas protéger ses yeux. Par mauvais temps, les larges lunettes de ski de type masque protégeront les yeux du froid, de la neige et du vent.

Même par temps gris et quel que soit votre type de peau, il est indispensable de vous protéger des rayons ultraviolets en mettant une crème solaire d’indice élevé dont on renouvellera l’application toutes les deux heures. Les lèvres méritent aussi une protection régulière en y appliquant du beurre de cacao.

L’air de la montagne est très sec. N’oubliez pas de vous hydrater régulièrement en buvant au moins un litre et demi d’eau par jour.

Avant de commencer votre journée sportive, n’hésitez pas à prendre un solide petit-déjeuner. Le froid, le grand air, l’effort demandent de l’énergie au corps. Munissez-vous de barre de céréales, de pâte de fruit ou autre petit en-cas pour manger sur les pistes en cas de coup de pompe. La faim et la déshydratation sont les pires ennemis. Elles entraînent souvent la fatigue et par voie de conséquence les accidents.

 

Tout schuss

Vous avez bien respecté les consignes ? Vous êtes prêts à dévaler les pentes enneigées en toute confiance et dans de bonnes conditions ? Vous êtes prêts à respecter les règles de sécurité sur les pistes, de rester prudent et courtois envers les autres skieurs ? Que vous conseiller de plus? “Il est important de ne pas se faire peur. Le ski est un sport tellement magnifique. On profite du bon air des montagnes, du silence. C’est un sport déstressant dans lequel on trouve tous les jours une motivation différente”, conclut simplement le directeur de l’école de ski de Zinal avec son bel accent suisse.

Françoise Robert

(7 février 2002)

 

 

(1) Carving : skis taillés plus larges dans le haut que l’on prend plus petit que sa taille. Ces skis paraboliques permettent d’améliorer la stabilité du ski et de faciliter sa pratique quel que soit le niveau du skieur.

 


Les enfants et le ski

“On peut skier, je dirais, de 4 à 84 ans!”, s’exclame Kilian Lochmatter, directeur de l’école de ski suisse de Zinal. “Nous commençons les cours avec les enfants à partir de 4 ans, parfois 3 ans et demi. Cela dépend un peu de l’enfant, s’il a de la force, s’il est téméraire… Mais, en dessous de 4 ans, les enfants sont moins attentifs, ils comprennent moins bien les explications”, continue le directeur (1). Et puis suivre 4 heures de cours par jour, c’est beaucoup pour les bouts de chou. Il faut garder une approche ludique avec les petits, leur laisser l’occasion de jouer avec la neige.

“Ce qu’il faut d’abord et avant tout c’est que l’enfant ait envie de se lancer. Cela ne sert à rien de le forcer car on risque, au contraire, de le dégoûter”, explique Raphaël, moniteur à l’école de ski suisse de Zinal.

 

Un danger pour la santé ?

Certains se sont inquiétés de savoir si le ski était dangereux pour le développement de l’enfant, pour ses genoux par exemple. Il est vrai que, comme pour les adultes, les jambes et plus particulièrement les genoux sont fort sollicités. Mais skier pendant quelques heures par jour, une semaine ou 10 jours par an ne peut nuire à l’enfant. “Nous devons faire attention au matériel qu’utilisent les enfants”, développe Kilian. “Le problème avec les familles nombreuses, c’est que les parents achètent les skis pour le premier et les trois autres qui suivent en héritent. Un petit peut alors avoir un ski trop long, mal adapté. Depuis quelques années on a maintenant le Carving que l’on prend quelques centimètres en dessous de la taille de l’enfant. Avec ce matériel, les débutants tournent plus facilement, apprennent beaucoup plus vite et nous n’avons pratiquement plus d’accident.”

 

Porter un casque

Il faut aussi veiller à ce que les enfants soient bien équipés : gants, bonnet, écharpe, lunettes de soleil… et casque. Les médecins de montagne Français recommandent le port du casque pour les enfants de 4 à 12 ans. Après une première campagne de sensibilisation menée en 1993, les français ont constaté une sensible diminution des traumatismes crâniens en ski alpin chez les enfants en dessous de 16 ans. Pourquoi un casque uniquement pour les enfants ? Tout simplement parce qu’on a observé que les lésions de la face et du crâne sont beaucoup plus fréquentes chez les jeunes enfants que chez l’adulte. Le casque constitué d’une coque monobloc avec garnitures intérieures permettant d’absorber les chocs semble le mieux adapté aux enfants.

FR

(1) Contrairement à l’école de ski suisse qui donne des cours des ski aux tout jeunes, Intersoc commence les cours de ski avec les enfants nés en 97 cette année. Les moniteurs Intersoc habituent les enfants aux multiples plaisirs de la neige. Il ne s’agit pas seulement de cours de ski mais aussi d’animations diverses qui laissent de la place aux plaisirs du jeu dans la neige.

 


 

La leçon de ski

“Les clients considèrent que c’est un luxe de prendre des cours. Les sports d’hiver sont des vacances qui ne sont pas bon marché et les gens n’investissent en général dans les cours que s’il leur reste un peu d’argent”, explique Kilian Lochmatter, directeur de l’école de ski suisse de Zinal.

Simon et Gaëlle ont passé la trentaine et n’ont jamais skié. Ils ont pris la sage décision de prendre des leçons de ski. Avant de commencer, Raphaël, leur professeur, fait faire au jeune couple quelques mouvements de gymnastique. Petits moulinets avec les bras, quelques mouvements de jambes, deux trois petits sauts… Juste histoire de ne pas commencer “à froid”. Avant d’entamer une petite descente, Raphaël explique à ses élèves comment se débarrasser de ses skis, comment se mouvoir avec ces deux grandes lattes aux pieds. Viennent ensuite les premières sensations de glisse sur une toute petite dénivellation.

“Souvent les gens profitent d’un ami ou d’un membre de la famille pour leur apprendre à skier. Mais ce dernier n’est pas formé pour donner des leçons. En règle générale, il fait l’erreur d’emmener trop rapidement le débutant sur des pistes difficiles. C’est alors la peur qui domine, on se contracte, on se fatigue et cela dégoûte du ski.”

“L’important ce n’est pas la vitesse mais de savoir contrôler ses skis. On doit parfois un peu freiner certains ados qui n’ont qu’un seul but : foncer”, explique Raphaël. “Vouloir aller au-delà de ses limites est la meilleure façon d’augmenter les risques d’accident. Je préfère pêcher par excès de prudence.”

Rapidement, le professeur montre les bases du chasse-neige. Simon patauge un peu. Il glisse (parfois à l’envers !), s’emmêle les skis, perd le contrôle, tombe, tente de se relever. Ah ! mais c’est toute une technique de se relever. Pour terminer la matinée, Raphaël emmène les deux débutants au “baby tire-fesses” pour une pente toujours bien douce mais un peu plus longue.

“Je conseille toujours aux débutants qui ne prennent qu’une demi-journée de cours de rester sur la pente sur laquelle ils se sont entraînés le matin. Cela ne sert à rien d’aller essayer de suivre son mari ou son copain sur des pentes trop difficiles”, maintient le directeur.

Simon et Gaëlle ont descendu des dizaines de fois la “baby pente” en progressant de descente en descente. A la fin de leur première journée, ils goûtaient enfin à l’incroyable sensation de liberté que procure la glisse.

“L’objectif est qu’un débutant puisse descendre seul une piste en toute sécurité après une petite semaine et qu’il sache utiliser les téléskis”, indique Kilian. “Surtout, ajoute Raphaël, le ski doit rester un plaisir !”

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