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Bénévolat (19 mars 2009)

 

 

Tapis rouge pour les jeunes volontaires

Les faits de violence ou de délinquance commis par des jeunes sont surmédiatisés. On parle beaucoup moins de l’engagement bénévole de tous ces jeunes qui se mettent au service d’un projet ou d’autres personnes. Le Conseil de la jeunesse catholique braque un coup de projecteur sur ces CRACS, citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires.

 

@ Archives J&S

Animer des enfants, apporter une aide scolaire dans une école de devoirs, participer aux jeunes magasins du monde à l’école, apporter un soutien aux patients en clinique, monter un projet avec les jeunes du quartier, soutenir des causes sociales ou humanitaires, organiser des séjours avec des personnes handicapées, nettoyer les réserves naturelles, organiser un magazine on-line, participer à des chantiers internationaux, entraîner des enfants dans des activités sportives, animer une troupe de théâtre, organiser des ateliers d’écriture… Il y a autant de manières de s’engager qu’il y a de volontaires. Le volontariat est une pratique riche qui reflète la diversité de la société: diversité des centres d’intérêt, des personnalités, des sensibilités idéologiques, philosophiques, sociales…

Malgré son importance, tant par ses actions concrètes que par les valeurs ou évolutions qui s’y jouent, le volontariat est souvent méconnu du grand public, peu pris en considération dans les programmes politiques, les médias ou les analyses scientifiques. Et quand il s’agit des jeunes, le constat est bien plus mitigé encore. Comme si les jeunes ne s’engageaient plus…

A la suite de ce constat, le Conseil de la jeunesse catholique, coordination d’organisations de jeunesse (1), a décidé de mettre à l’honneur, trois années durant, les 100.000 volontaires qui composent ses 15 organisations membres. Le 13 mars dernier, un colloque en constituait le point d’orgue, avec pour objectif de croiser les expériences et points de vue des jeunes, des professionnels du secteur jeunesse et des experts pour mieux comprendre ce qui fait bouger les jeunes dans les organisations de jeunesse.

 

Epanouissement

et rencontre

Lorsqu’on demande aux volontaires en organisations de jeunesse ce qui les a motivés à s’y engager, ils répondent l’épanouissement personnel, la rencontre avec d’autres, le plaisir et l’expérience de vie en groupe (2). L’aspect relationnel est donc déterminant. Beaucoup parlent également d’un engagement naturel, d’un prolongement logique, passant du rôle d’animé à celui d’animateur, comme pour rendre ce qu’on a pu recevoir au sein de son mouvement de jeunesse. D’autres disent s’être engagé via leur entourage. Beaucoup évoquent une certaine tradition de bénévolat dans la famille, les proches servant d’exemples à suivre.

L’intérêt du défi et le goût de l’action sont également manifestes chez les jeunes volontaires. Ils veulent ainsi se prouver qu’ils sont capables de prendre des responsabilités, de gérer une équipe, de coordonner des actions…

La découverte de choses nouvelles, la rencontre de gens intéressants, l’apprentissage personnel, le développement des compétences et connaissances sont également déterminants dans la motivation à poursuivre l’engagement. Le volontariat s’accompagne de temps de formations perçus comme des bagages intéressants pour l’avenir, dans le cadre professionnel par exemple.

Au fur et à mesure de l’engagement, les jeunes prennent davantage conscience du sens de celui-ci. Ils s’identifient au projet, adhèrent aux valeurs de l’organisation et plus largement à un projet de société, parfois dans une perspective plus militante, même si beaucoup de jeunes sont rétifs à ce vocable. Les actions de terrain peuvent ainsi devenir plus rares pour permettre l’investissement dans des tâches de formation, de représentation et de gestion dans les organisations.

 

Des multi-engagés

Le volontariat peut occuper une place importante dans le quotidien de ces jeunes. La plupart s’investissent dans des activités régulières (animations, formations…) pour une période plus ou moins longue mais les actions et projets “one shot” ont également la cote car ils permettent aux jeunes de centrer leur engagement sur une durée limitée et de prendre plus facilement leur place dans un groupe constitué pour une action spécifique. Ceci ne signifie pas que leur engagement ne s’inscrit que dans le court terme. Les jeunes sont bien souvent des multi-engagés qui s’investissent dans plusieurs projets les uns à la suite des autres, dans une certaine continuité. Cela leur permet de mieux concilier leur engagement avec toutes les obligations qui jalonnent leur vie d’étudiant ou de jeune travailleur. Avec aussi toutes les autres sollicitations qui s’offrent à eux (jobs, loisirs, sorties, internet…).

 

Un avenir serein

“La mentalité ambiante pressée, individualiste, matérialiste où prédominent les rapports marchands pourrait pousser à envisager le futur du volontariat de manière assez pessimiste”, observe le CJC. S’engager n’a jamais été facile, il est vrai. Néanmoins, nombreuses sont les associations, vieilles parfois de dizaines d’années, voire centenaires, qui évoluent et se réinventent perpétuellement. Toutes ces associations ne pourraient coexister ni perdurer si les jeunes volontaires qui portent leurs nombreuses actions n’y trouvaient pas un épanouissement personnel, une reconnaissance, un sens. Ce sens qui, partagé ou co-construit par le groupe, garantit finalement la pérennisation de l’engagement volontaire et, au-delà, la réalisation de projets de société solidaires. Dans les organisations de jeunesse, oui, on voit l’avenir avec optimisme.

 

Joëlle Delvaux

(1) Parmi les 15 organisations membres, citons les jeunes CSC, la JOC, la JEC, les Patros, Jeunesse & Santé, Gratte, les Guides catholiques, Entraide et Amitié, le CBTJ, le SIAJ, l’ACMJ. Rens.: 02/230.32.83 - cjc@cjc.be

(2) Le CJC a réalisé un sondage et des soirées-rencontres régionales avec des jeunes volontaires. Croisés avec des réflexions d’experts, les résultats de cette étude intitulée “l’engagement volontaire des jeunes” sont consultables sur le site www.tapis-rouge.be (rubrique presse – documents généraux).

 

 

Témoignages

Anh, volontaire en clinique

«A la question “en quoi la vie est-elle si riche?”, ma réponse première serait: les relations humaines. Et c’est pour cette simple raison que je me suis lancée dans le volontariat. Mes attentes n’étaient pas clairement définies, seule la sensation de vouloir vivre aussi un peu pour les autres me stimulait. Je me suis mise en contact avec “Volontariat d’Entraide et Amitié”. Bien que n’ayant aucune expérience avec les enfants, j’ai opté pour le service de pédiatrie à la Clinique de l’espérance. L’accueil des éducatrices ainsi que celui des enfants y sont extrêmement chaleureux, doux et pleins de vie. Le contact avec les enfants est privilégié, tellement joyeux et enrichissant. A présent, mon regard n’est définitivement plus le même, il s’est ouvert autrement, merveilleusement».

Anh, étudiante

Esteban, animateur d’enfants

«Au départ, j’étais animateur au Patro. Etant nouvel animateur, je cherchais une formation. Lorsque j’ai reçu le dépliant présentant celle de Jeunesse & Santé, le programme et les dates me convenaient. Je m’y suis donc engagé. Cet investissement m’apporte beaucoup de satisfaction. J’y trouve une richesse incroyable dans les rencontres avec les autres animateurs, avec les enfants de même qu’une plus grande connaissance de moi-même. Je suis aussi engagé dans la plate-forme RESPACT qui milite pour la gratuité des études. Mon engagement volontaire est principalement restreint par manque de temps et par mes études. Toutefois la possibilité de rencontrer des personnes, de découvrir de nouvelles possibilités et de faire vivre un mouvement m’incitent à m’engager davantage».

Esteban, animateur volontaire

à Jeunesse & Santé Brabant wallon

Noémie, les loisirs et l’accessibilité

«Je connais Altéo depuis que je suis toute petite car j’accompagnais mes grands-parents aux fêtes que l’association organisait près de chez nous (ACIH à l’époque). J’ai aussi fait plusieurs excursions et minitrips. En 2005, on m’a invité à rejoindre le centre de rencontres pour participer aux activités du mercredi après-midi. Petit à petit, je me suis investie dans le mouvement. Je vais à des réunions, participe aux loisirs, prends des responsabilités et m’implique dans des actions comme par exemple celles que l’on mène pour sensibiliser les gens et les politiques aux problèmes d’accessibilité des bâtiments. On a du mal à recruter des jeunes bénévoles dans le mouvement mais j’ai pas mal d’affinités avec les plus âgés et je me sens bien dans le groupe. Cet engagement m’apporte beaucoup. J’arrive à passer au-dessus de mon handicap physique et je suis mieux dans ma peau. Je cherche du travail comme secrétaire mais je voudrais pouvoir le concilier avec mon engagement».

Noémie, 30 ans,

volontaire à Altéo

Philippe, rap et sans-papiers

«Je connaissais la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) par ma sœur qui en était membre mais j’ai commencé à m’y engager lorsqu’on m’a demandé d’animer un groupe de jeunes qui voulaient faire du rap. J’avais déjà fait cela bénévolement à la maison de jeunes. J’anime toujours ce groupe et aussi un atelier d’écriture. Je participe aussi à des actions de sensibilisation sur la situation des sans-papiers. Un jeune sans-papiers était venu à la JOC et on a voulu l’aider. C’est comme cela qu’on a décidé de mener cette action, en utilisant chacun ses compétences. Ca me prend du temps mais j’aime bien. Je suis soudeur mais je passe de petits boulots en petits boulots et j’ai décidé de reprendre des études d’éducateur. C’est grâce à la JOC que j’ai pris cette décision».

Philippe, 20 ans,

volontaire à la JOC

Noémie, travail et engagement

«J’ai commencé comme “animée” aux Patros à six ans et je suis devenue animatrice parce que je me sentais bien dans ce mouvement. Je me suis formée puis à mon tour, je suis devenue formatrice. J’étais aussi active dans des projets concrets à l’université et en maison de jeunes. Quand j’ai terminé mes études de sociologie, j’ai été engagée aux Patros comme responsable de la formation. Puis j’ai été élue comme Présidente. C’est donc mon travail professionnel mais aussi mon engagement. Je suis particulièrement attentive aux dispositifs mis en place pour faire en sorte que chacun participe aux décisions et partage les responsabilités. Je sais déjà que plus tard, je m’impliquerai dans l’école de mes enfants. Cela fait partie de moi, de mes choix.. »

Noémie, 27 ans, Présidente de

 la Fédération nationale des Patros féminins

 


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