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Enseignement - Volontariat (7 mars 2013)

Des enseignants au secours de jeunes malades

© Jürgen Doom

Soucieux de poursuivre une activité après la pension, ou désireux d’investir du temps libre auprès de jeunes en difficultés, certains enseignants se muent temporairement en bénévoles auprès d’élèves malades. L’association Ecole à l’hôpital et à domicile (EHD) leur fournit un cadre où s’engager.

Le principe est le suivant : donner aux enfants ou aux ados que la maladie éloigne de l’école les cours correspondant à leur niveau, afin de leur permettre de rester connectés à la sphère scolaire. A partir du moment où un certificat médical de longue durée est délivré, les professeurs de l’EHD sont mobilisables. Certes, des écoles spécialisées (dites de type 5, c’est-à-dire adaptées pour les enfants hospitalisés ou en traitement ambulatoire) organisent une prise en charge scolaire. Citons l’Ecole Robert Dubois qui dispose de plusieurs implantations (Hôpital des enfants Reine Fabiola, Centre hospitalier Jean Titeca...), l’école Escale présente notamment aux Cliniques universitaires Saint-Luc, ou encore l’Ecole Léopold Mottet à Liège. Mais ces écoles ne couvrent pas toutes les situations. Les associations comme EHD comblent une partie du vide.

Un réseau mobilisable

Professeur de français, de mathématiques, instituteurs du primaire…, c’est tout un réseau disséminé sur l’ensemble des provinces wallonnes et en région bruxelloise que l’EHD constitue pour accompagner les jeunes élèves le temps de la maladie ou de la convalescence. Comme l’explique la coordinatrice namuroise, “il faut jongler. De Beauraing à Vedrin, la province est étendue. On essaye d’éviter de longs trajets aux professeurs et de répartir les situations. En 2011, 600 heures de cours ont été données sur la province, pour 16 élèves. 27 professeurs sur les 30 volontaires ont donné cours à un moment donné.” Le dispositif se décline ainsi dans les différentes régions.

Pour un bout de chemin

La première chose à faire n’est pas de commencer ex abrupto à enseigner, explique un prof de math, mais d’établir le contact, de nouer une relation de confiance, de comprendre le contexte, de voir avec le jeune quelles sont ses aspirations, comment il voit ses perspectives.” Sans non plus s’appesantir sur les problèmes de santé. “Il faut rester très délicat par rapport au problème de santé”, précise-t-il. Certes la maladie est là, parfois elle est grave. Il n’est pas toujours évident pour le professeur de voir son élève changer physiquement, traverser des moments plus durs. Tout comme, il n’est pas simple d’être confronté à l’intimité des familles lorsqu’on se rend à domicile. Mais il s’agit de rester avec sa casquette de professeur, de ne pas endosser celle d’infirmier ou de psychologue. L’EHD est là pour conseiller et fournir les balises. Surtout, les cours structurent les rencontres.

En particulier pour les plus grands, les professeurs s’adapteront au programme suivi en classe. Ils s’inscriront le mieux possible dans le rythme scolaire, dans les échéances. Mais tout dépendra aussi du jeune. “Il s’agit d’être tout terrain, explique une enseignante. On s’adapte aux conditions de travail du jeune. Tous n’ont pas un bureau ou une pièce pour s’isoler. On découvre ce que peuvent vivre certains élèves, comme un médecin généraliste qui se rend au domicile de ses patients”.

Sans jugement, avec bienveillance et créativité, les enseignants pourront – plus facilement à domicile – développer une approche qu’ils ne pourraient mettre en pratique dans la vie scolaire. Une approche plus personnalisée, où capter l’attention d’une classe entière n’est plus de mise. Ainsi, ce professeur de langues raconte la manière dont elle a accompagné un jeune élève en proie à la “phobie scolaire”, ce trouble anxieux lié à l’école qui peut littéralement paralyser celui qui en souffre. Précisons que l’objectif dans ce genre de situation relève surtout du maintien du contact avec la sphère scolaire, afin de permettre un retour aussi rapide que possible dans la classe. Pour un élève passionné de jeux vidéo, elle s’est intéressée aux héros mis en scène dans les jeux qu’il affectionne. Elle s’est lancée dans des conversations nourries en néerlandais, avec son jeune élève. “Plutôt que de voir la matière en fonction d’un livre, je ramenais indirectement au programme par le biais de tous ces personnages”.

La vie qui continue

Lorsqu’ils acceptent d’accompagner un jeune, les professeurs s’engagent à être présents – sauf cas de force majeure – tout au long du trajet avec l’élève. Soit une fois par semaine pour les professeurs du secondaire mobilisés autour des quatre matières principales (français, math, langues, sciences), ou deux voire trois fois par semaine pour le primaire et le maternel. Mais il n’y a pas vraiment de règle. Selon la demande de l’élève, son état de santé et la disponibilité des professeurs, le dispositif sera adapté.

Les professeurs ne sont que “de passage”. “On fait partie de la maladie, explique l’un d’entre eux, Avec le retour à l’école, il y a comme une page qui se tourne. Les parents, les enfants eux-mêmes ont envie d’oublier.” Les professeurs se voient aussi comme porteurs d’espoir, de vie, comme “un petit phare dans la grisaille”, dit ce professeur de langues. Le temps des cours permet au jeune patient de penser à autre chose. Et, au gré de leurs venues, passent des messages sous-jacents : “On va te donner cours, on va préparer tes examens… On est là parce qu’on pense que tu vas guérir”. Leurs passages montrent que la vie continue malgré la maladie.

//CATHERINE DALOZE

Mille et une façons d’être volontaire

 Offre de services 

L'association Ecole à l’hôpital et à domicile recherche, pour les différentes régions du pays, des enseignants bénévoles prêts à donner quelques heures de leur temps pour le soutien scolaire d'enfants et de jeunes malades et cela, dans les différentes matières enseignées en primaire et en secondaire.

>> Plus d’infos : EHD – Ecole à l’hôpital et à domicile • www.ehd.be • auprès du siège social (aussi antenne de Bruxelles) : 02/770.71.17.
Permanences: lundi, mardi, mercredi et vendredi de 10h à 12h30.

© Plate-forme francophone du Volontariat
Parce que du temps libre se dégage, parce qu’on souhaite se rendre utile gracieusement, parce que l’on veut, avec d’autres, agir sur le monde qui nous entoure… il y a sans doute autant de raisons de s’engager bénévolement que de personnes qui s’y consacrent.

Les formes que le volontariat peut prendre semblent varier à l’infini. “Elles correspondent à la diversité des tempéraments, des compétences à offrir, du temps libre, des centres d’intérêt, de l’information dont on dispose... Elles dépendent également de la manière dont chacun perçoit le monde ainsi que des différents domaines de la vie associative”, rappelle la Plateforme pour le volontariat.

Loin de procédures type ou de parcours prédéfinis, l’entrée dans le volontariat relève bien souvent du bouche à oreille. Un ami, un voisin, une cousine connaît une association qui cherche des bénévoles, participe à un projet en mal de nouvelles recrues ou encore a bénéficié d’un service développé grâce à l’apport de volontaires…

Pour guider néanmoins le candidat volontaire, quelques pistes :

> La Plateforme pour le volontariat a mis sur pied un “facilitateur de rencontre entre volontaires et collectifs, groupes ou associations”. Cet assistant prend la forme virtuelle d’un site internet : www.yaquasengager.org. Il donne des pistes ou des exemples desquels s’inspirer, il permet de trouver les informations pratiques dont on a besoin pour se lancer comme volontaire et pour entrer en contact avec l’association de son choix. Le surfeur pourra orienter sa recherche selon certains critères comme le domaine d’activités qu’il vise (enseignement, solidarité internationale, famille, jeunesse, sport…), la région qui l’intéresse.

> L’Association pour le volontariat assure également cette mission d’orientation et d’information des candidats volontaires. En live, surtout. Auprès d’un des neuf centres que compte l’association sur l’ensemble du territoire wallon et bruxellois, le candidat en désir de volontariat peut prendre rendez-vous et glaner les informations utiles sur les associations proches. Surtout il pourra se renseigner sur les besoins de ces dernières. Car les centres, forts d’un panel de plus de mille associations – petites et moyennes – , sont tenus au courant des besoins de chacune. Le candidat repartira avec plusieurs possibilités et pourra prendre le temps de la maturation. L’association pour le volontariat publie également sur son site www.volontariat.be, les recherches urgentes de volontaires. (Coordonnées des centres sur www.volontariat.be ou 02/219.53.70).

Témoignages

Claudine est licenciée en philologie germanique. Elle est amenée, pour des raisons de santé, à arrêter son métier de professeur. Elle apprend alors l’existence de l’Ecole à l’hôpital et à domicile en feuilletant le magazine Prof, une publication à destination des enseignants, éditée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Souhaitant se rendre utile, enchantée de pouvoir continuer à mettre ses compétences et son enthousiasme au service de jeunes dans un cadre moins contraignant, elle s’engage à accompagner de jeunes malades dans leurs parcours scolaires chahutés par des questions de santé. Le hasard a ainsi mis sur son chemin des jeunes souvent confrontés à des difficultés psychologiques graves, qui les ont éloignés de l’école. On parle de “phobie scolaire” pour certains.

Jean a travaillé comme enseignant à temps plein, jusqu’à l’âge de 61 ans. Il avait entendu parler de l’Ecole à l’hôpital et à domicile par une amie, elle-même engagée dans l’association. Le jour où il a été pensionné, il prend contact. Il est accueilli à bras ouverts. “J’ai toujours aimé enseigner. J’aurais voulu travailler encore à mi-temps pour ménager une transition avec la pension, mais ce n’est légalement pas possible. Je suis en bonne santé et je trouve important de soutenir des jeunes qui n’ont pas cette chance.” Un accident de voiture, un traitement contre un cancer, un problème d’anorexie…, autant de difficultés de santé auxquelles les jeunes qu’il a rencontrés doivent faire face. Bénévole également dans un école d’enseignement spécialisé, engagé dans sa paroisse…, Jean consacre approximativement une demi-journée par semaine aux mathématiques avec le jeune qui lui est confié.


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