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Alimentation (21 janvier 2010) Les bienfaits de la soupe Elle peut se boire ou se manger, rafraîchir ou réchauffer, faire vivre toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et inventer mille goûts : c’est la soupe de légumes qui apporte des éléments nutritifs essentiels et se fait complice de la ligne.
Préparé avec 600 gr de légumes par litre d’eau, un bol de soupe (250 ml) apporte 150 gr de légumes, soit environ la moitié de la portion journalière recommandée. La soupe maison est donc une bonne manière de s’assurer une consommation quotidienne de légumes et de familiariser les enfants à leur goût quand ils rechignent à les manger. Ce sera d’autant plus vrai si l’on accommode les potages de diverses manières gourmandes et saines : rubans de crêpes aux herbes, boulettes de pommes de terre au persil, petites pâtes, œuf filé, croûtons frottés à l’ail, sauce fraîche à la tomate et au basilic...
La soupe fournit des vitamines, des minéraux, des fibres et des antioxydants. La cuisson des légumes permet de libérer certains éléments nutritifs et favorise leur assimilation par l’organisme. C’est le cas du bêta-carotène et du lycopène, deux antioxydants présents respectivement dans les carottes et les tomates. Pour ceux qui ont rarement soif, la soupe apporte également sa part des 2,5 litres de liquide qu’il faut absorber quotidiennement pour assurer une bonne hydratation du corps (1). Autres avantages de taille : la soupe aux légumes est peu énergétique et rassasiante. Ainsi, une portion de 250 ml n’apporte que 65 kcal. Comme les nombreuses fibres alimentaires qu’elle contient provoquent une sensation de satiété, la soupe aide à combattre les kilos superflus. Une assiette de soupe au moment où pointe une petite faim diminuera l’envie de grignoter. Et ceux qui prennent une soupe en entrée absorberaient sur la totalité du repas 1/5 de calories en moins que ceux qui s’en passent ! La soupe non mixée est encore plus efficace de ce point de vue. En effet, moins les légumes ont subi de transformations, plus grand est l’effet rassasiant de leurs fibres.
Attention cependant : ce n’est pas parce que la soupe aux légumes est rassasiante et peu calorique qu’elle doit constituer la base de régimes amincissants (hélas, la fameuse soupe aux choux trouve encore des adeptes). Manger une semaine sur deux principalement de la soupe n’atteint généralement qu’un objectif: la prise de poids. En effet, en reprenant une alimentation normale, même équilibrée, la semaine qui suit la diète-soupe, le corps emmagasine les calories en prévision des disettes à venir. Par ailleurs, ce « régime » n’apporte pas tous les éléments nutritifs nécessaires et est beaucoup trop peu calorique.
Le meilleur de la soupe Préparée avec des légumes frais de saison (compter au minimum 150 g de légumes par personne), la soupe sera particulièrement goûteuse, pleine de vitamines et à petit prix. Mais avoir en réserve un assortiment de légumes surgelés «nature» (certains sont déjà découpés) permet de préparer une soupe en un minimum de temps. Il suffit de les cuire avec du bouillon et de l’eau, dans un temps le plus court possible pour mieux préserver les vitamines. A cet égard l’utilisation de la casserole à pression a montré son efficacité. Un petit conseil : préparer une grande casserole de soupe pour en surgeler des petites portions à dégeler les jours où le temps est compté.
La soupe est l’alliée d’une taille fine à condition d’être économe en matières grasses. Crème, fromage, croûtons ou viande doivent donc être utilisés avec parcimonie. Si on utilise des bouillons cubes comme base du potage, mieux vaut les choisir dégraissés (et pauvres en sel). Si on prépare son bouillon soi-même en faisant pocher de la viande, on peut facilement éliminer la graisse, figée après refroidissement. On ajoute alors seulement les légumes et autres ingrédients. On peut utiliser un peu d’huile ou de beurre si on fait revenir les légumes. Les lipides, en petites quantités, sont nécessaires à une alimentation équilibrée. Les épices, bouillons et herbes aromatiques remplaceront avantageusement le sel (2) pour rehausser le goût des soupes. Petit truc si la soupe se révèle cependant trop salée : y plonger une pomme de terre crue qui absorbera une partie du sel, et la retirer avant qu’elle ne se désagrège. On peut aussi ajouter de nombreux restes de repas, comme le conseille l’Observatoire bruxellois de la consommation durable qui fournit des idées de recettes sur son site www.observ.be. Un dernier conseil : pour éviter le développement de bactéries et une intoxication alimentaire, il faut placer la soupe au frigo ou la congeler dès qu’elle a refroidi. De même, et pour limiter la perte de vitamines, il ne faut réchauffer que ce qu’on mange. // Isabelle Thirion
(1) Cfr M. Callens, I. Thirion, Boire, c’est vital, in «En Marche» n°1412, 2/7/2009. (2) Cfr I. Thirion, Trop de sel? Danger!, in «En Marche» n°1409 , 21/5/2009. A lire sur www.enmarche.be
De la soupe qui fait sens Aujourd’hui, les soupes populaires côtoient les bars à soupe très tendance. A priori aux antipodes l’un de l’autre, ces deux lieux se réconcilient lorsqu’ils sont le prétexte à la rencontre conviviale.
Au cœur de l’hiver, sur des parvis d’églises, dans les gares et métros, auprès d’associations, des milliers de bénévoles réchauffent quotidiennement les plus démunis de bols de soupe. Nées au lendemain du Krach économique de 1929 lorsque des millions de chômeurs aux Etats-Unis et en Europe ont été nourris pour ne pas mourir de faim ni de froid, les soupes populaires n’ont malheureusement pas perdu de leur utilité. Et si des esprits chagrins y voient une forme d’assistanat rétrograde, force est de constater que nombreux sont les citoyens à se mobiliser pour apporter bien plus qu’un bol de soupe aux personnes en situation de détresse et de précarité : du réconfort, de la chaleur, de l’entraide, sans condition ni jugement aucun… Aux antipodes des soupes populaires, notre société de consommation a produit, ces dernières années, les très fashion « bars à soupe ». Apparus à New York et en Angleterre à la fin des années 90, les Soup’bars répondent aux besoins croissants des gens qui cherchent avant tout une nourriture saine associée au plaisir et à la diététique. Présents au cœur de nos villes, les bars à soupe branchés rivalisent d’originalité pour proposer un choix varié de soupes de légumes de saison (parfois bio) associées à de multiples saveurs. Ils séduisent ainsi surtout les femmes, plus attentives à leur ligne, et les classes aisées. Est-ce à dire qu’entre les soupes populaires et les bars à soupe, il y aurait le même gouffre social que celui que l’histoire de la soupe nous a montré au cours des siècles qui précèdent ? C’est probable. Toujours est-il que la soupe offre du sens à chacun. A l’instar des soupes populaires, fêtes et bars sociaux de la soupe, organisés ici et là, la soupe est prétexte à la rencontre et à la convivialité. Elle renvoie aussi à nos traditions, aux saveurs et souvenirs de notre enfance, lorsque notre grand-mère nous invitait à manger sa bonne soupe pour grandir, ou que l’on se précipitait, casserole en main, vers la petite camionnette sillonnant les routes de la Côte belge pour la faire remplir de soupe fumante… Oui véritablement, la soupe, c’est bien plus qu’un potage de légumes. // JD
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