Alimentation
(2 avril 2009)
Des
plaisirs de la table…
équilibrés
L'alimentation est un élément essentiel de notre santé. Connaître les
aliments, leurs caractéristiques, leurs variétés, la manière de les
préparer… nous amène à soigner notre organisme et, au-delà, à veiller à
notre bien-être physique. Mais de nombreux facteurs influencent nos
comportements alimentaires et certains obstacles peuvent rendre plus
difficile le passage à une alimentation saine.
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TOMO/Amana/Corbis |
■ La faim
Que la faim et la satiété
déterminent en grande partie le comportement alimentaire n'est pas une
grande découverte. Et qu'elles soient influencées par la quantité de
nourriture absorbée semble tout aussi évident. Malheureusement, sans s’en
rendre compte, la plupart des gens ne savent plus ce qu’est une portion
normale et mangent trop et trop vite. Beaucoup ignorent aussi que la
composition des aliments joue un rôle dans la sensation de faim et de
satiété. Certains aliments donnent rapidement une sensation de satiété comme
par exemple les protéines ou les fibres. A l’inverse, les produits riches en
graisses ou en sucre contiennent peu de substances donnant cette sensation
de satiété, ce qui incite à en manger de trop.
■ Le goût
On fera d'autant plus
honneur à un repas qu'il “goûte”. On ne mange en effet pas que pour
survivre, mais aussi par plaisir. Le goût, l'odeur, la texture, l'aspect
rivalisent pour rendre les mets appétissants. Les aliments gras et sucrés
font souvent envie. Mais les préférences peuvent évoluer au cours du temps.
Les bébés aiment habituellement le sucré et pas ce qui est amer. Chez les
enfants, les préférences sont surtout déterminées génétiquement. Ils doivent
apprendre à vaincre leur répulsion pour certains goûts. Il revient ici aux
parents une tâche importante. Car lorsqu'on est habitué depuis le plus jeune
âge à des produits qui contiennent moins de graisses et de sucres (comme les
légumes), on les trouvera bons.
■ Les connaissances
Beaucoup de personnes ne
savent pas comment transposer dans la pratique leurs connaissances en
diététique. Parfois, les informations sont contradictoires ou paraissent peu
fiables, ce qui n'encourage pas un changement de comportement. A cet égard,
les emballages des produits alimentaires devraient comporter des
informations claires et correctes. Et les médias et professionnels de la
santé devraient diffuser des informations concordantes.
■ La culture
Le choix des aliments,
l'assaisonnement et les modes de préparation sont souvent liés à la culture
d'une population. Les expatriés empruntent généralement, en tout ou en
partie, les habitudes de leur pays d'accueil. Les influences culturelles
existent mais ne représentent pas un obstacle insurmontable pour adopter une
alimentation équilibrée.
■ L'accessibilité des magasins
L'accessibilité et
l'approvisionnement des magasins d'alimentation influencent également les
habitudes alimentaires. Dans les grandes villes, il y a généralement plus de
magasins de quartier mais leur choix en fruits et légumes est parfois
limité. A la campagne, il y a moins de magasins et les difficultés de
mobilité peuvent influencer le choix de l'alimentation.
■ Le prix
Les habitudes alimentaires
peuvent aussi dépendre du budget. Les fruits et légumes coûtent chers tout
comme les viandes maigres et poissons par exemple. Dès lors, les personnes
ayant de faibles revenus ont plus souvent une alimentation peu équilibrée.
Cela ne signifie pas que des revenus plus élevés garantissent pour autant
une alimentation saine.
■ L'entourage
L'entourage direct joue
aussi un rôle important, positif ou négatif, dans les habitudes
alimentaires. La famille et les amis proches, surtout, peuvent motiver
quelqu'un à changer durablement ses habitudes.
■ Les priorités personnelles
Une enquête européenne a
montré que le consommateur belge choisit les aliments d'abord en fonction de
leur qualité (76 %), ensuite de leur goût (46 %), de leur influence sur la
santé (37 %), de leur prix (34 %) et de ce qui plaît à leur famille (29 %).
Ce sont surtout les femmes, les personnes plus âgées et celles qui ont fait
des études supérieures qui tiennent compte de l'aspect santé. Les hommes
évoquent plus souvent le goût ou les habitudes. Pour les chômeurs et les
pensionnés, c'est le prix qui prime.
■ La perception des aliments
L'opinion courante qu'on
peut avoir sur certains produits influence la consommation. Avant, la
graisse était recommandée pour la santé, et le sucre était considéré comme
un produit de luxe. On voit ces substances actuellement sous un autre angle,
et, ces dernières années, la consommation de graisse a un peu diminué.
■ L'environnement
Bien que la plupart des
repas sont pris à la maison, de plus en plus de gens mangent à l'extérieur.
Malheureusement, les repas proposés dans de nombreux restaurants
d'entreprise ou dans les écoles ne sont pas équilibrés, ce qui complique
l'observation d'habitudes alimentaires saines.
■ Le stress
Dans les situations de
stress, on est généralement moins enclins à manger sainement. Et les
habitudes empirent souvent lorsque le stress se répète ou se prolonge.
Néanmoins, ses effets varient fort aussi d'une personne à l'autre. Certains
mangent plus, d'autres moins.
■ Les facteurs psychologiques
De nombreuses personnes ont
une attitude ambivalente vis-à-vis de la nourriture. D'un côté, elles
veulent bien manger, mais elles se rendent compte que leur conception du bon
repas contrevient aux principes d'une alimentation saine et elles se
culpabilisent. Ce qui est aussi étonnant, c'est que les tentatives pour
éviter certains aliments ne font qu'augmenter l'attirance qu'ils exercent.
Ce phénomène serait plus fréquent chez les femmes et les personnes à
tendance dépressive. L'état d'esprit a en effet aussi des répercussions sur
le comportement alimentaire.
■ La crainte de l'inconnu
Souvent, les nouveaux
produits ne sont pas essayés de crainte qu'ils ne plaisent pas au reste de
la famille. Ou parce qu'on ne les connaît pas et qu'on ne sait pas comment
les préparer. Des conseils simples et pratiques peuvent encourager à adopter
une cuisine saine sans coûts ou efforts supplémentaires.
■ L'ignorance
De nombreuses personnes
pensent qu'elles mangent sainement, alors que ce n'est pas le cas. Or, pour
changer ses habitudes, il faut d'abord en prendre conscience. Souvent, noter
ce qu'on mange est le seul moyen d'en avoir une idée réelle.
■ La force de l'habitude
Le mode d'alimentation est
aussi façonné par les habitudes. Ainsi, certains choisissent des sucreries
pour combler les petits creux ou grignotent devant la télé.
Michael
Callens
Traduction : Isabelle
Thirion
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