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Alimentation (7 avril 2005)

Au jardin et en cuisine

 

Occupons-nous de nos oignons !


Depuis des millénaires, oignons et échalotes relèvent nos plats de viandes et de poissons tout autant que nos salades. Ils ont leur place à la cuisine. Il convient de les semer ou de les planter maintenant au jardin afin d'en avoir toujours sous la main...


Un jour, ma mère qui aimait tant cuisiner à partir des légumes de son potager, envoya mon jeune frère au jardin pour y prendre quelques oignons destinés à accompagner le rôti du dimanche. Le brave garçon qui, du même coup, se sentit grandir, ramena fièrement quelques oignons… de tulipe avec leur verdure ! Le pauvre succomba sous les gentilles moqueries familiales. Et l’histoire fit le tour de la famille durant de longues années. Mais vint un jour où il prit sa revanche en nous expliquant que les bulbes de tulipes appartiennent à la même grande famille des liliacées que les oignons de cuisine et les échalotes !

L’amateur jardinier a du mal à comprendre que des plantes aussi différentes appartiennent à la même famille botanique. Comment les tulipes, dont les fleurs uniques ne tarderont pas à se pavaner dans nos jardins, sont-elles cousines des oignons à manger ? La fleur de l’oignon de tulipe se déploie et prend ses aises. Du jardin, elle passe au salon. Tandis que les fleurs de l'oignon, nombreuses mais minuscules, s’agglomèrent en centaines de consœurs pour former une ombelle parfaite. Du jardin, il passe à la cuisine. Comme l’explique le botaniste Jean-Marie Pelt (1) ces deux oignons ont bien “la même architecture florale. Et c’est sur les types d’architecture florale qu’ont été fondées les classiques botaniques. L'oignon possède la fleur type des liliacées, produite en modèle réduit et en série.”

 

Que serait donc notre cuisine quotidienne sans ces bulbes venus du Moyen et du Proche-Orient ? La culture de l'oignon est en effet très ancienne. Certains affirment que l'oignon se cultivait déjà en Egypte et en Mésopotamie, 3000 ans avant Jésus-Christ. Les Egyptiens réservaient à l’ail et l’oignon les honneurs destinés aux immortels. L’oignon gagne ensuite sans discontinuer l'ensemble du bassin méditerranéen et finalement l'Europe. Au Moyen Age, une table bien servie ne pouvait se concevoir sans un plat d’oignons, qui certes donnait une haleine forte, mais aussi force et ardeur aux soldats.

 

Des réelles qualités pour la santé

Il est vrai que l'oignon possède de réelles qualités nutritionnelles, bien qu'il ne soit pas conseillé aux personnes ayant des problèmes intestinaux car ses composés soufrés peuvent provoquer des ballonnements. Il peut aussi provoquer des migraines et des flatulences ainsi qu'une mauvaise haleine. A part ce défaut, l'oignon est apéritif, diurétique, tonique et vermifuge, reconstituant...

Peu énergétique, l’oignon est riche en soufre. Il contient 7 % de glucides, 1,3 % de protéines et pas de lipides. Il renferme aussi des vitamines (dont 7mg de vitamine C) et des sels minéraux. Il est une des meilleures sources en sélénium de notre alimentation (un antioxydant important dans la lutte contre le vieillissement). Il est diurétique, riche en potassium et pauvre en sodium.

On lui reconnaît également des effets positifs sur le système cardiovasculaire. Une étude bordelaise a ainsi démontré qu'une consommation quotidienne de 200g d’oignons crus est excellente. Encore faut-il y arriver ! L'oignon a également une action hypoglycémiante et est un bon pare-feu contre les attaques microbiennes. C'est pourquoi, paraît-il, que depuis des lustres, on met de l'oignon dans les marinades !
 

CVR

(1) Des légumes. Jean-Marie Pelt. Livre de Poche - N°30.136.


 

Pourquoi les oignons font-ils pleurer ?


L’œil humain est protégé de toute forme d’agression, poussières ou produits urticants, par de petits canaux qui ont pour rôle de l’humidifier à l’aide de larmes. En cas d’agression, la sécrétion continue des larmes s’accélère. Les larmes calment l’irritation et favorisent l’évacuation d'une poussière gênante, d'un insecte, d'un grain de pollen...

Lorsque la lame d’un couteau tranche l’oignon, elle provoque une réaction biologique des cellules. En réaction avec l’air, elles libèrent un composé soufré très volatile, le sulfate d’allyle, agressif pour la cornée et lacrymogène. Les yeux se mettent à piquer, puis, au contact des lames et de l’eau composant les larmes, le sulfate d’allyle se transforme en un liquide tout aussi urticant. Voilà pourquoi, au plus nous pleurons, au plus nos yeux nous piquent… jusqu’à ce que nous sauvions de la cuisine. Pour s'en protéger, on n’a toujours pas trouvé mieux que d’en appeler aux conseils de nos grands-mères qui conseillaient de manipuler les oignons sous un filet d’eau pour limiter le dégagement du sulfate d’allyle, ou de trancher l’oignon en le maintenant dans un sac en plastique transparent. Mais ce n’est pas très pratique. On peut aussi mettre les oignons pendant dix minutes au congélateur ou une heure dans le réfrigérateur. Refroidis, ils seront moins urticants. Si les larmes d’oignons vous sont vraiment insupportables, il ne reste qu'à recourir aux oignons surgelés prédécoupés.


 

Au jardin

 

Les marchands proposent des variétés plus ou moins rustiques d'oignons à mettre en terre au printemps ou en automne. Le jardinier amateur peut soit semer ses oignons soit planter des caïeux (petits oignons à planter). La culture à partir du semis est meilleur marché et résout certains problèmes de maladies des plantes.

 

La culture de l'oignon en est très simple. Les oignons se développent durant les longues journées d'été dans des sols moyens à légers. C'est pour cette raison qu'on les sème au plus tôt dans l'année afin d'éviter les pluies d'été dont l’humidité peut contrarier la conservation. Pour obtenir des graines, il faut replanter de gros oignons. Au printemps suivant, ils monteront à graines.

 

Marche à suivre

Il n'est pas nécessaire de travailler le terrain en profondeur. Mais le sol doit être bien aéré (15 à 20 cm). On sème de février à mars de préférence en suivant des lignes tracées au cordeau distantes de 20 cm. La lutte contre les mauvaises herbes et l'aération du sol est plus facile que si l'on sème à la volée. Les graines sont ensuite recouvertes légèrement de terre fine. La terre est plombée pour que les graines adhèrent bien au sol. Les bulbes sont simplement enfoncés dans la terre avec le doigt, la pointe en haut, à 3 cm de profondeur, en comptant 10 à 15 cm entre chaque bulbe sur des lignes distantes de 20 cm.

Enfin, il ne faut pas négliger d'arroser, même par temps humide.

La récolte intervient en juillet après le jaunissement du feuillage. Les bulbes sont levés à la fourche bêche et on les laisse

se ressuyer avec le feuillage au moins une journée au soleil avant de les mettre dans un lieu abrité et bien sec.

 

Une grande famille

Bien que nous en parlions au singulier, l’oignon et l’échalote existent dans une large gamme de variétés qui se distinguent par leur couleur et leur période de production.

 

- les oignons blancs, comme l'extra-hâtif de Malakoff ou le très rustique blanc de Paris, sont des primeurs récoltés avant complète maturité. Généralement vendus en botte, leur goût est plus doux parce qu’ils contiennent plus d'eau que les oignons séchés. Disponibles normalement d'avril à septembre, ils doivent se consommer rapidement.

- les petits oignons blancs, comme le précoce de Barletta sont vendus en bottes, d'avril à juillet ou au poids en septembre. Ils se mangent rapidement ou sont conservés dans le vinaigre.

A défaut de persil ou de ciboulette, la verdure des oignons blancs garnit agréablement les plats cuisinés ou les salades.

- les oignons jaunes, comme le bien nommé jaune paille des Vertus, de production estivale, sont récoltés en août et conservés, équeutés, au frais et au sec, pour la consommation hivernale. Ce sont les oignons de garde par excellence. Assez précoce et de longue conservation, il permet à bon nombre de jardiniers faire le pont entre les oignons d’une saison à l’autre.

- les oignons rouges, comme le rouge de Brunswick, sont ronds ou allongés. Leur goût est moins fort, plus sucré. Ils inspirent de nombreuses recettes culinaires.

 

Signalons encore l'oignon jaune doux d'Espagne, une variété qui doit être semée au chaud en février et repiquée au jardin en avril. Très doux et gros, cet oignon excellent en grillades, en salade ou même farci.

Un bon oignon est toujours bien ferme, brillant, sans germe, sans moisissures, avec des pelures sèches et cassantes. Il faut les garder à l’abri de l’humidité sinon ils moisissent assez rapidement.

Attention ! Pour préserver les plantes, il faut respecter une bonne rotation de culture et ne replanter des oignons que tous les 3 à 4 ans au même endroit.

 

En cuisine

En cuisine, l'oignon se consomme comme légume à part entière ou comme condiment pour relever le goût naturel des aliments et des mets cuisinés. On l'utilise aussi dans les conserves de certains produits.

L’oignon s’utilise de multiples façons dans nombre de plats mijotés. Il constitue la base d’apprêts typiques, comme la pissaladière, la soupe gratinée, la tarte à l’oignon alsacienne etc., se farcit, se frit en anneaux, se hache en “oignonade” pour des vinaigrettes ou des marinades. Il caractérise tous les mets dits “Soubise”. Les oignons peuvent être farcis, émincés pour accompagner les champignons, viandes, légumes.

 

 


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