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Alimentation (2 décembre 2010)


Matières grasses : à la recherche de l’équilibre

 

© Serge Manceau / BELPRESS

 

Les matières grasses sont essentielles pour l'organisme mais néfastes lorsqu'elles sont consommées en excès. Il est de notre intérêt de les contrôler et de privilégier celles qui nous font du bien. Petit tour d'horizon des lipides.

 

Les lipides – couramment appelés graisses ou matières grasses - sont indissociables d'une alimentation équilibrée (1). Composants importants de nos cellules, ils transportent et facilitent l'absorption de nutriments essentiels comme les vitamines A, D, E et K. Certains acides gras jouent un rôle majeur dans le fonctionnement du cerveau et de la rétine et protègent contre plusieurs maladies. Ils sont aussi une source importante d'énergie.

On trouve des lipides dans les aliments d'origine animale comme la viande, la volaille, le poisson, les œufs, les produits laitiers. Dans le règne végétal, certaines graines (colza, tournesol, maïs), fruits frais (olive, avocat) et oléagineux (noix, arachides, amandes…) contiennent des lipides que l'on peut extraire pour en faire des huiles.

Beurre, huiles et graisses entrent dans la composition de nombreux aliments qui nous apportent donc aussi des matières grasses, parfois de manière insoupçonnée.

 

Trois grandes familles

Les acides gras saturés, les acides gras mono-insaturés et les acides gras polyinsaturés se distinguent en fonction de leur structure chimique qui détermine leur consistance, leur résistance à la chaleur, à la lumière et à l'air, et leur confère un rôle spécifique dans notre organisme. Presque tous les aliments apportent  chacun de ces acides dans des proportions variables.

Les aliments d'origine animale, l'huile de palme et de noix de coco sont riches en acides gras saturés. D’une consistance solide à température ambiante, les graisses saturées supportent bien la cuisson, mais consommées en excès, elles augmentent le taux de “mauvais” cholestérol dont on connaît le rôle dans l'apparition des maladies cardiovasculaires (2).

Les acides gras mono-insaturés sont liquides à température ambiante mais résistent à la chaleur. Ils se trouvent en abondance dans l'huile d'olive. L'huile d'arachide, de sésame, de soja, les noisettes, amandes, noix de cajou et avocats en apportent aussi une quantité appréciable. Ils ont une influence positive sur les risques cardiovasculaires.

Les acides gras polyinsaturés englobent deux catégories d'acides gras : les omega 3 et 6. Ils sont essentiels car notre organisme ne peut pas les produire et doit les puiser dans l'alimentation. Les omega 3 sont présents dans les graines de colza, de lin, dans les noix et les poissons gras (sardine, maquereau, saumon, hareng...). Ils jouent un rôle crucial dans le système cardiovasculaire, le fonctionnement du cerveau et de l'œil. Les omega 6 abondent dans l'alimentation. On les trouve dans les huiles de soja, de maïs et de tournesol. Ils ont un impact positif notamment sur le taux de cholestérol, mais un excès d'omega 6 empêche l'organisme d'exploiter adéquatement les omega 3, déjà beaucoup trop rares dans nos assiettes.

Fragiles, les huiles riches en acides gras polyinsaturés ne peuvent être chauffées à plus de 180° sous peine de perdre leurs propriétés bénéfiques. L'huile de noix doit être utilisée à froid.

 

Et les acides gras trans ?

Les acides gras trans ou graisses hydrogénées sont des acides gras insaturés. Certains sont naturels (créés dans l’estomac des ruminants) et se retrouvent dans la viande et les produits laitiers. Mais on les trouve surtout dans de nombreux produits de l'industrie agroalimentaire qui transforme par hydrogénation des huiles végétales pour les rendre plus consistantes, moins sensibles à l’oxydation et leur permettre ainsi de se conserver plus longtemps... Les viennoiseries, pizzas, quiches, barres chocolatées, plats cuisinés et margarines sont les principaux produits contribuant aux apports en acides gras trans. Or, ceux-ci augmentent le taux de mauvais cholestérol et diminuent le bon. Leur effet sur la santé serait encore plus néfaste que celui des graisses saturées ! Malheureusement, leur mention dans la composition des produits n'est pas obligatoire.

 

En pratique

Il faut diminuer la consommation de graisses saturées au profit des mono-insaturées et des polyinsaturées omega 3 qui sont essentielles.

Pour la cuisson des aliments à la poêle, on privilégiera l'huile d'olive ou d'arachide mais on ne la laissera pas devenir fumante car la production d’éléments toxiques la rend impropre à la consommation. L’huile d’olive apporte aussi des antioxydants et est recommandée pour tous les usages. Pour la friture, on choisira une huile liquide (insaturée) qu’on ne chauffera pas à plus de 175° et qu’on renouvellera après 5-6 utilisations.

Pour l’omega 3, il est recommandé de manger du poisson au moins deux fois par semaine, en privilégiant les poissons gras, même en conserve, et d'utiliser quotidiennement huiles de colza et de noix (à conserver dans un récipient fermé, au frais et à l'abri de la lumière).

Le beurre, riche en acides gras saturés mais apportant vitamines A, D et E, sera utilisé en petite quantité, cru, sur le pain ou des légumes vapeur, des pâtes ou une viande grillée. Le beurre brûlé est cancérigène. Quant aux margarines, leur composition est très variable(3). Il faut éviter celles qui sont riches en graisses saturées. Les minarines et produits frigotartinables, quant à eux, sont moins riches en graisses par leur teneur en eau mais ils ne peuvent être utilisés pour la cuisson.

// Isabelle Thirion

 

(1) Pour en savoir plus sur les lipides, voir notamment le “Manuel pratique de nutrition. L'alimentation préventive et curative” - J. Medart - Ed. De Boeck - 2009 - www.passeportsante.net et les publications du Fonds pour la Chirurgie Cardiaque asbl, - 02/644 35 44 - www.hart-chirurgie-cardiaque.org 

(2) Voir aussi l’article “Le cholestérol” paru le 1er novembre 2009 dans En Marche  - www.enmarche.be 

(3) Le site du CRIOC, www.lebienmanger.be décrit la composition de nombreux produits.

 

 

Huile de palme : un brûlot dans nos assiettes

La production et l'utilisation d'huile de palme constituent l'un des sujets environnementaux les plus préoccupants du moment.

Et l'un des plus délicats car, malgré le souci de bien faire, il reste difficile de se passer de ce produit.

S'en passer? Mais pourquoi? D'abord, un constat: cette huile est partout. Premièrement dans nos assiettes, où elle est utilisée dans les pâtes à tartiner, les potages préparés, les margarines, les viennoiseries, les biscuits et confiseries, les chips et chocolats, les céréales du petit déjeuner, etc. On l'ignore très souvent car les fabricants utilisent généralement une appellation générale du type “huile végétale” et sans mention du pourcentage. En fonction du prix sur les marchés internationaux, ils peuvent passer d'une huile végétale à l'autre et adapter les processus de fabrication. Mais l'huile de palme est également incontournable dans bien des produits cosmétiques: shampoings, savons et crèmes de soins(1).

Un tel succès s'explique par la production exceptionnelle des palmiers à huile, dont la croissance est très rapide. Leur culture a connu un véritable emballement ces dix à quinze dernières années, notamment sous la pression démographique chinoise (la Malaisie et l'Indonésie, principaux producteurs mondiaux, sont assez proches de la Chine) et parce que diverses régions du monde, dont l'Union européenne, sont très intéressées par un troisième type de recours à l'huile de palme, promis à de beaux lendemains: son utilisation comme agro-carburant.

Le hic, c'est que le palmier à huile se cultive très souvent au détriment des forêts tropicales. Les associations de protection de l'environnement ont fait de la disparition pure et simple de l'orang-outang (tout à fait plausible dans moins de quinze ans) le symbole de leur lutte contre  les exploitations industrielles de palmiers. Mais, en réalité, c'est un écosystème tout entier qui est menacé, notamment d'énormes superficies de forêts tourbeuses qui ont un rôle majeur dans la lutte contre l'effet de serre. Certaines plantations se font, par ailleurs, dans des conditions d'exploitation, voire d'oppression, des populations locales. L'Afrique et l'Amérique du Sud, petit à petit, sont également tentées par le développement de gigantesques cultures “palmistes” de type asiatique. Avec, à la clef, l'exacerbation de problèmes liés au droit d'accès à la terre et la concurrence croissante avec des zones réservées à la production alimentaire.

Depuis 2003, agronomes, environnementalistes et certains industriels, dont des multinationales, se sont alliés pour mettre au point une filière plus durable, estampillée RSPO. Celle-ci est loin d'être parfaite mais constitue un premier pas pour se démarquer, en tant que consommateur, de tels dégâts sociaux et environnementaux. Elle est mentionnée sur de rares produits. 

// Ph.L.

 

(1) Sur les étiquettes des cosmétiques, on peut retrouver des mentions comme “palm acid”, “sodium palmate”, “sodium palm kernalate”, “Elaeis guineensis”, etc.

 

 

Débusquons les graisses

Parce que leur goût et leur douceur plaisent, parce qu'elles font partie de nos traditions culinaires, ou tout simplement parce que nous ne les repérons pas, nous mangeons trop de graisses! Or elles sont très caloriques (9 kcal par gramme) et, consommées en excès ou mal équilibrées, elles provoquent facilement surpoids et maladies cardiovasculaires (40 % des causes de mortalité en Belgique).

Deux tiers des graisses absorbées proviennent d'aliments dont nous ne nous méfions pas. Le danger est double, car il s’agit le plus souvent d'acides gras saturés. Si l’on sait que fromages et charcuteries sont souvent gras, les biscuits, viennoiseries, pâtes à tartiner, chocolats, snacks... cachent mieux leur jeu. Un croissant de 40 gr fournira par exemple 10 gr de graisse alors qu'une tranche de pain du même poids en fournira seulement 1 gr. Les chips sont trois fois plus gras que les olives vertes. Quant à la viande, si 100 gr de blanc de poulet n'apportent que 0,9 gr de lipides, une côtelette d'agneau en apportera 30. La teneur en lipides peut aussi varier d'un morceau à l'autre (1). Soyons attentifs aussi à la composition des plats préparés et des produits light qui ne le sont pas toujours.

Par ailleurs, privilégions des modes de cuisson ne nécessitant pas ou peu de graisse: à la vapeur (conserve les nutriments et convient aux légumes, viandes blanches et poissons fermes), à l'eau (les éléments nutritifs dilués dans l'eau sont conservés dans des plats comme le waterzooi de poulet), à la casserole à pression, au four (dans un plat muni d’un couvercle), au micro-ondes, au gril, au wok, à la poêle antiadhésive, à l'étouffée ou en papillote.         

// IT

 

(1) Nubel asbl publie une table de composition des aliments - 02/524.72.20. - www.nubel.com 


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