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Alimentation (15 juin 2010)

 

Les œufs, un trésor pour la santé

Les œufs constituent une excellente source de protéines, de vitamines et de minéraux. On aurait donc tort de les bannir de notre alimentation sous prétexte qu'ils apportent du cholestérol.

Les œufs procurent des protéines de haute valeur biologique qui contiennent en bonne proportion tous les acides aminés essentiels dont l'organisme a besoin. Les œufs - surtout le jaune - apportent aussi les vitamines A, D, E, B2, B12 et de l'acide folique. Sans oublier des antioxydants, du fer, du zinc et du sélénium. L'œuf est également pauvre en calories (environ 90 kcal). Il contient plus ou moins 6 gr de graisses dont deux tiers non saturées (donc saines).

© Jean-Pierre Grouille/Belpress

Les œufs sont aussi riches en cholestérol (1). Le jaune contient +/- 200 mg de ce lipide, alors qu'on recommande de ne pas en consommer plus de 300 mg par jour pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires. Pourtant, si on a longtemps conseillé de ne pas manger plus de 2 œufs par semaine, plusieurs études concluent qu'on peut en consommer jusqu'à 6 ou 7 par semaine sans influer sur le taux de cholestérol (2). Ce taux dépend en effet plus du cholestérol produit par l'organisme (qui dépend des dispositions génétiques, de l'âge et du sexe) et de la consommation d'acides gras trans et saturés que du cholestérol des œufs (3).

On trouve surtout les acides gras saturés dans les viandes grasses, charcuteries et produits laitiers gras. Quant aux acides gras trans, ils sont présents dans la plupart des produits transformés comme certaines margarines, les viennoiseries industrielles, les biscuits, les chips, les pâtes à tartiner… Les acides gras trans ou graisses hydrogénées sont des acides gras poly-insaturés qui ont subi une hydrogénation. Ce procédé industriel transforme des huiles végétales en graisses plus consistantes et prolonge leur conservation. Les acides gras trans sont encore plus mauvais que les acides gras saturés pour le taux de cholestérol sanguin et le risque de maladies cardiovasculaires !

Il existe sur le marché des œufs contenant un peu plus d'acides gras poly-insaturés omega 3 car on a ajouté, à la nourriture des poules, des graines de lin, riches en acide alpha-linolénique. Ces œufs contiennent autant de cholestérol et d'acide gras que les autres, et on ne peut donc pas en manger plus pour autant. Mais les acides gras poly-insaturés omega 3 sont bénéfiques notamment contre les maladies cardio-vasculaires. Mais on les trouve aussi dans les poissons gras, les noix, les huiles de colza, lin et soja.

Au même titre que la viande, la volaille et le poisson, les œufs peuvent en principe être proposés aux enfants à partir de sept mois, en petites quantités et progressivement, pour prévenir les risques d'allergie. L'œuf étant un produit allergène, on conseille parfois de ne le donner qu'à partir d'un an. En cas d'allergie, celle-ci disparaît habituellement après l'âge de cinq ans.

 

Comment les conserver?

Les œufs se conservent au réfrigérateur jusqu'à 28 jours après leur ponte, de préférence dans leur emballage d'origine pour éviter des variations de température favorisant une condensation pouvant entraîner le développement des microbes, et la pointe en bas. Un œuf dur se garde une semaine, le jaune et le blanc crus, sans leur coquille, séparés ou non, deux jours.

Pour estimer la fraîcheur d'un œuf, on peut le plonger dans de l'eau salée (80 gr pour un litre). Un œuf frais coulera tout de suite. S'il flotte, il ne l'est plus. En effet, la coquille d'un œuf étant poreuse, l'eau qu'il contient s'évapore petit à petit et sa "chambre à air", une poche comprise entre le gros bout de l'œuf et le blanc, gagnera en volume et fera office de flotteur. Le blanc d'un œuf frais a aussi une consistance gélatineuse et son jaune est bien rond et ferme. Plus il est vieux, plus le blanc est aqueux et le jaune plat.

Il vaut mieux conserver les œufs au réfrigérateur pour éviter que des bactéries, comme la salmonelle, ne se multiplient. Même si le risque d'infection par la salmonelle est minime, les intoxications dont elle est responsable entraînent des troubles gastriques et intestinaux importants. C'est pourquoi il est conseillé aux personnes plus vulnérables (les enfants de moins de cinq ans, les personnes dont le système immunitaire est affaibli, les femmes enceintes…) de ne manger que des œufs bien cuits. Comme la bactérie peut se trouver aussi sur la coquille, une bonne hygiène est indispensable dans la cuisine. On la frottera avec un papier sec si elle est souillée.

 

Gare aux coquilles abîmées!

On privilégiera les œufs extra-frais (de moins de 10 jours) pour leur consommation crue, tandis que les autres seront utilisés cuits. Les œufs dont la coquille est cassée ou fendillée risquent d'être contaminés et seront jetés.

Les œufs, sans leur coquille, peuvent être congelés, les blancs, par exemple dans les alvéoles d'un bac à glaçons.

Les œufs se prêtent à toutes les préparations et revisitent tous les goûts. D'une excellente valeur nutritive, faciles et rapides à cuisiner, économiques et disponibles toute l'année, on aurait vraiment tort de s'en priver !

// Isabelle Thirion

et Michaël Callens

 

(1) Voir “Le cholestérol” - M. Callens - En Marche du 1er janvier 2009 – www.enmarche.be  .

(2) Voir www.passeportsante.net et le lexique du CRIOC sur www.lebienmanger.be

(3) Cependant, chez les personnes diabétiques, il semble exister une relation entre la consommation d'œufs et le risque de maladies cardio-vasculaires – voir www.e-sante.be 

(4) “Chouette, on passe à table!” -  guide pratique pour l'alimentation des enfants dans les milieux d'accueil – ONE – 2009 - 68 p.

 

De l'œuf… à la poule

Lorsqu'on achète les œufs dans le commerce, une suite de caractères sont indiqués sur la coquille (brune ou blanche selon la race de la poule). Le premier chiffre renseigne sur le mode d'élevage de la poule.

Le 3 indique que l'œuf a été pondu par une poule élevée en cage. Elle y dispose d'un espace qui ne lui laisse que la possibilité de se tenir debout et de pondre. Pour éviter les mutilations, on lui coupe le bec. Elle ne sort pas et ne voit jamais la lumière du jour. Aucun de ses besoins essentiels ne peut y être satisfait. Pour compenser la faiblesse due à son état de stress permanent, des antibiotiques lui sont administrés.

Si le premier chiffre est un 2, l'œuf provient d'une poule “élevée au sol”. Elle n'y est pas en batterie mais n'a pas accès à l'extérieur et ne voit pas la lumière du jour. La promiscuité y reste grande.

Si le premier chiffre est un 1, l'œuf provient d'une poule "élevée en plein air". Elle dispose, en journée, d'un espace extérieur recouvert de végétation.

Le chiffre 0 indique, quant à lui, qu'il s'agit d'un œuf biologique, pondu par une poule élevée en liberté et alimentée à minimum 90% de produits biologiques. Elle vit en poulailler équipé de nids et de perchoirs et bénéficie d'un espace extérieur plus spacieux avec abri. Les producteurs d'œufs biologiques sont certifiés par un organisme officiel agréé par le ministère de l'Agriculture (Biogarantie). Certains labels témoignent du respect de règles plus strictes encore.

// IT

 

 

Des poules en ville

L'élevage de poules rencontre un engouement certain dans de nombreuses villes européennes et nord-américaines. Se rapprocher de la nature, perpétuer une activité millénaire, avoir la compagnie d'animaux, savoir ce que l'on mange, pouvoir recycler ses déchets, survivre à la crise économique, sauver la planète, combler sa gourmandise... sont autant de raisons pour adopter quelques poules et même se liguer pour essayer de faire changer la législation dans les villes (notamment canadiennes) où ces volatiles sont interdits (1).

© Philippe Lamotte

En Belgique, le nombre croissant de personnes qui élèvent des poules - le CRIOC parle de près de 7% de la population qui mange ses propres œufs(2) - semble suffisant pour justifier auprès de l'Institut Scientifique de Santé Publique une étude des contaminants présents dans les œufs produits par les particuliers (3). L'étude montre que ceux-ci présentent en moyenne des concentrations plus élevées de contaminants (pesticides, métaux lourds...) qui conduisent les éleveurs à une exposition plus importante par rapport à la population générale (d'autant plus qu'ils mangent deux fois plus d'œufs), mais sans risque accru pour leur santé.

Par contre, la présence de dioxines dans les œufs augmente encore la quantité absorbée via d'autres aliments. Une quantité qui dépasse déjà le seuil recommandé chez près de la moitié des Belges. Les dioxines sont des composés chimiques issus principalement de combustions incomplètes de déchets. On trouve les concentrations les plus élevées dans le sol (également à la campagne) et les graisses animales. A long terme, de fortes doses peuvent provoquer des problèmes de santé.

Cependant, Inter-Environnement Wallonie estime que la qualité des apports nutritionnels des œufs de particuliers pèse plus lourd dans la balance que la dioxine qu'ils peuvent contenir(4). Pour diminuer le risque que les poules ingèrent de la dioxine, il faut éviter qu'elles ne picorent le sol. Il vaut mieux leur donner à manger dans le poulailler ou couvrir l'espace extérieur de végétation.

// IT

(1) Voir articles de A. Morin dans “Le Soleil” du 2 mai 2010, cités sur le site de “L'Agriculture au Québec sous toutes ses formes”: www.agriqc.com et de CA. Gagnon: “Les poules citadines, un bienfait ou une nuisance?”- 1er mai 2010 sur www.fr.canoe.ca/info 

(2) “Consommateurs et œufs, Bruxelles”, CRIOC, 2008.

(3) “Contaminants dans les œufs issus d'élevages privés” - Centre d'Etude et de Recherches Vétérinaires et Agrochimiques - 2009 - www.var.fgov.be

(4) “Pour en savoir plus sur ces contaminations des œufs à la dioxine, plomb, DDT...” – Valérie Paternostre - 2008 -  www.sante-environnement.be 

 


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