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Bonne nouvelle (20 février 2014)

La psychiatrie hors les murs

© En Marche
Longtemps, l’enfermement a constitué la seule réponse aux problèmes posés par la maladie mentale. Dans les années 1970, la situation dans les asiles fait l’objet de remises en question. Les traitements médicamenteux font leur apparition et l’empreinte du milieu social est désormais prise en considération.

En 1972, En Marche enquête sur les institutions psychiatriques, livre ses terribles constats et s’interroge sur “la fin d’un univers concentrationnaire”. Le 7 septembre, on peut lire ceci : “Combien (de malades mentaux – NDLR) demeurent encore dans des centres d’hébergement et de séquestration au lieu d’être dans des centres de traitement? Il est vrai que ces centres ne font que se conformer strictement à la loi de 1850 régissant la collocation (qui permettait de priver un individu de sa liberté sans son consentement – NDLR). Les objectifs de cette loi concordaient au savoir médical de l’époque. Il est triste aussi à dire, à la décharge des asiles, que combien même ils le voudraient, il y a une impossibilité matérielle absolue à entourer le malade d’un équipement thérapeutique valable.(…) De plus en plus de voix autorisées proclament que les murs de l’asile rendent fous à force d’y vivre”.

Et le journal de constater que le nombre des malades ne fait que progresser : “Si on compte 10.000 malades en 1935, il y en a plus de 26.000 en 1972, victimes de la vie moderne et du stress”.

Progressivement, une nouvelle conception de la santé mentale voit le jour. Il s’agit d’améliorer la qualité des soins en organisant des services alternatifs à l’hôpital. En 1990, apparaissent les notions de “maisons de soins psychiatriques” (MSP) et d’“initiatives d’habitations protégées” (IHP). “Ces nouvelles structures se veulent plus adaptées à ces malades condamnés à résider en psychiatrie pour le reste de leur vie et n’ayant plus besoin de traitement hospitalier mais d’un environnement protégé”, écrit Christian Van Rompaey dans le numéro d’En Marche du 15 mars 1990. Même si derrière cette réforme se cachent des motifs d’ordre budgétaire, l’idée sous-jacente est de permettre aux patients psychiatriques de vivre “hors des murs”.

La même année, la collocation est, quant à elle, remplacée par une nouvelle procédure : la mise en observation. L’objectif est de garantir l’hospitalisation d’individus présentant une maladie mentale et refusant l’accès aux soins alors qu’ils constituent un danger pour eux-mêmes ou pour autrui.

Une nouvelle étape dans la réforme de la psychiatrie vient d’être franchie avec le plan “Psy 107”, lancé en 2009. Ce plan prévoit la désinstitutionalisation et le développement d’un réseau de soins autour du patient au plus près de son lieu de vie. Une idée très séduisante mais il ne faut pas écarter le risque de voir augmenter “la charge financière que le patient devra assumer dès lors qu’il sera suivi dans son milieu de vie. Les soins ambulatoires risquent de coûter plus cher que lorsqu’il y a hospitalisation ou hébergement en institution”, comme on peut le lire dans l’édition d’En Marche du 20 octobre 2011.

//JOËLLE DELVAUX
ET FLORENCE LORIAUX, CARHOP

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