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Actes techniques (18 septembre 2003)


 

La polysomnographie

Vous ronflez de manière intempestive, vous pensez souffrir d’apnées du sommeil, vous êtes insomniaque? Votre médecin traitant ou votre pneumologue vous proposera sans doute de contrôler tous ces troubles par un examen spécifique: la polysomnographie.

La polysomnographie est un examen diagnostic, généralement réalisé en hôpital, dans une unité du sommeil. Elle combine l’enregistrement du sommeil et celui de plusieurs variables physiologiques comme la respiration, les activités musculaires, l’activité cardiaque, etc. Il s’agit d’un examen particulièrement utile pour l’étude des différents troubles du sommeil ou de maladies qui surviennent durant le sommeil. La polysomnographie permet de recueillir un grand nombre de données qui servent à dresser un tableau détaillé des troubles du sommeil tels que l’insomnie, l’hypersomnie, la narcolepsie (1)

Elle permet également de mettre en évidence différents problèmes ou maladies en relation avec le sommeil ou survenant durant le sommeil tels que les ronflements profonds ou les pauses respiratoires (le syndrome d’apnées du sommeil)qui entraînent une diminution de l’oxygénation du sang , un état de fatigue et un manque de tonus qui persistent tout au long de la journée.

Enfin, cet examen peut donner des éléments d’analyse (2) pour plusieurs autres phénomènes comme les crises d’épilepsie nocturnes, les mouvements répétitifs des jambes au cours du sommeil ou les crises d’angine de poitrine ou d’asthme nocturnes.

 

Comment se déroule l’examen ?

Vous devez passer une nuit à l’hôpital, dans une chambre ou une salle spécialement équipée pour effectuer l’examen. Certaines cliniques préconiseront d’ailleurs une hospitalisation de 24h. En fin de journée, après le repas du soir, l’infirmière ou le technicien du laboratoire vous posera différentes électrodes. L’installation de ces capteurs est tout à fait indolore, elle est tout au plus un peu désagréable car elle nécessite l’utilisation d’une colle spéciale dont le contact est toujours un peu froid !

Le positionnement des capteurs doit être effectué avec le plus grand soin. Quant à la quantité, elle dépend en fait des paramètres physiologiques que l’on souhaite enregistrer. Des électrodes sont généralement placées :

Au niveau du cuir chevelu, pour enregistrer l’activité cérébrale (électroencéphalogramme)

Autour des yeux, pour observer leurs mouvements.

Au niveau du menton et de la jambe, pour mesurer l’activité musculaire (électromyogramme),

Au niveau du cœur, pour surveiller son activité (électrocardiogramme).

On peut également vous placer un micro à la base du cou qui permettra d’entendre votre respiration ; un petit capteur devant les narines et la bouche pour mesurer le flux d’air entrant et sortant des narines ; une ceinture autour du thorax, une autre autour de l’abdomen afin d’enregistrer les mouvements respiratoires et, enfin, une pince au bout du doigt pour mesurer l’oxygénation du sang.

Une caméra infra-rouge est également placée dans la chambre où vous dormez. Elle est reliée à un écran de télévision et à un magnétoscope, placés dans une pièce voisine, qui servent à vous visualiser et à vous enregistrer en VHS pendant votre sommeil. Le film permet de mettre en évidence et de conserver les mouvements nocturnes caractéristiques de certains troubles du sommeil.

Toute cette procédure s’effectue sous la surveillance d’un technicien ou d’un médecin, tout comme l’enregistrement des paramètres recueillis par les capteurs, qui sont traités au fur et à mesure par un ordinateur et peuvent être sélectionnés puis imprimés par le médecin.

Durant la nuit, le technicien vérifiera la qualité du tracé et le lendemain matin, le médecin procèdera à un premier survol de l’enregistrement. Cependant, compte tenu de la quantité d’informations à analyser, il faudra attendre quelques jours avant que le résultat complet ne soit disponible. Vous devrez vous présenter à la consultation du médecin qui vous a prescrit cet examen pour en prendre connaissance. En fonction des résultats, celui-ci pourra envisager l’approche thérapeutique appropriée.

Totalement indolore, cet examen, qui dure 8 heures, est cependant quelque peu contraignant. Ainsi, l’appareillage, encombrant, peut gêner l’endormissement. En outre, sauf nécessité absolue, il n’est pas possible de se lever durant l’enregistrement ! On ne vous empêchera par contre pas de dormir dans la position qui vous convient le mieux !

 

Des précautions particulières avant l’examen ?

Il est préférable de ne prendre aucun traitement contre l’insomnie ou l’anxiété avant l’examen.

Il est aussi recommandé, pour plus de confort au moment de la pose puis de l’enlèvement des électrodes, que les messieurs se rasent de près en fin d’après midi ou se taillent la barbe !

 

Combien coûte une polysomnographie ?

La polysomnographie est un acte technique qui relève des gros risques et est entièrement prise en charge par l’assurance maladie (203,56 euros). Lorsque l’examen se déroule la nuit (c’est généralement le cas), le patient séjournera en hospitalisation et devra payer les quote-parts légales en matière d’hospitalisation (sur le prix de journée, forfait médicaments, sur les honoraires forfaitaires par admission,…). Peuvent se rajouter à la facture des suppléments d’honoraires si le médecin n’est pas conventionné et un supplément de chambre si le patient demande une chambre à un lit ou à deux lits.

Florence Coutellier

 

(1) Trouble caractérisé par un besoin subit de sommeil dans la journée. La personne qui en souffre entre directement dans des phases de sommeil paradoxal sans passer par le sommeil dit lent. L’endormissement survient sans fatigue particulière plusieurs fois par jour, pendant quelques secondes… à plus d’une heure.

(2) La polysomnographie est aussi employée en pédiatrie. Elle est utile pour détecter chez le nourrisson âgé de 3 mois d’éventuels risques de mort subite. Un thème complexe sur lequel nous nous étendrons dans un prochain article.

 

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