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(1er novembre 2001)

 

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les troubles musculo-squelettiques

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) regroupent un grand nombre de lésions touchant les muscles, les articulations, les tendons, les nerfs, etc. Gênants et douloureux pour ceux et celles qui en souffrent, leur origine est très souvent liée aux conditions de travail. Ce qui n’est pas assez reconnu comme tel.

Combien de personnes ne se plaignent-elles de souffrir du dos, d’avoir mal à la nuque, les épaules endolories? Des douleurs chroniques ou récurrentes qu’on finit par banaliser, avec lesquelles on vit tant bien que mal en se disant qu’elles sont liées au vieillissement, à sa faible constitution, à une prédisposition héréditaire. Or, ces affections que l’on nomme “troubles musculo-squelettiques” (TMS) trouvent bien souvent leur origine dans les conditions de travail. Mais le lien entre les douleurs et le travail est trop peu examiné. Conséquences: aucune mesure n’est prise pour prévenir les TMS, les travailleurs ne font pas l’objet d’un suivi médical , les TMS sont détectés à un stade beaucoup trop avancé, les victimes ne sont pas indemnisées pour les dommages subis, etc.

Pourtant, d’après plusieurs études et enquêtes belges et européennes, les troubles musculo-squelettiques constituent une des premières plaintes des travailleurs quand ils parlent de leurs conditions de travail. Et une part importante et croissante du taux d’absentéisme découle directement des TMS. Dans tous les secteurs de la vie professionnelle, la flexibilité accrue dans l’organisation du travail provoque une intensification et une accélération des tâches et augmente le risque de TMS.

Trop rarement examinées, les conditions de travail font donc trop peu l’objet de modifications. Et pourtant, l’adaptation des conditions de travail, l’amélioration de la position, la modification des outils de travail, l’attention portée à certaines attitudes et une meilleure organisation du travail permettraient d’éviter beaucoup d’affections.

La Confédération des syndicats chrétiens (CSC) souhaite que la situation change. Elle mène actuellement dans tout le pays une campagne de sensibilisation et d’action sur les conditions de travail qui occasionnent des troubles musculo-squelettiques. Elle a pointé plusieurs professions particulièrement exposées aux TMS: les caissières, les travailleurs sur écran, les maçons, les coiffeurs, le personnel infirmier et soignant, le personnel de nettoyage…

Chacune de ces professions fait l’objet d’une brochure d’information spécifique qui permet d’identifier les troubles et fournit des conseils pour prévenir l’apparition de ceux-ci (voir l’encadré ci-contre).

Qui est concerné?

A quelques exceptions près, toute activité professionnelle peut donner lieu à un TMS. Autrement dit, les travaux lourds ne sont pas les seuls à comporter des risques puisque le fait de travailler dans une mauvaise position ou d’effectuer toujours les mêmes mouvements sont également incriminés.

Plusieurs études ont mis en évidence le lien renforcé entre des conditions de travail spécifiques et l’apparition de TMS. Par exemple, les femmes sont davantage engagées pour un travail monotone et répétitif, de sorte qu’elles sont plus souvent victimes de TMS. Il arrive également que les équipements de travail soient mieux adaptés à la physiologie masculine, ce qui accroît les risques de TMS pour les femmes.

Quelles affections?

Les TMS peuvent être classés en deux grands groupes. Les maux de dos sont les plus connus et les plus fréquents. Viennent ensuite les affections des membres supérieurs, encore plus variées et complexes. L’exécution répétée ou répétitive d’un même mouvement est l’une des causes majeures à l’origine de ces troubles que l’on appelle également les microtraumatismes répétés.

Outre ces deux grandes catégories de TMS, il convient de noter l’apparition potentielle de lésions au niveau des membres inférieurs, et plus précisément des pieds, des chevilles, des genoux, etc. Mais ces problèmes ont une ampleur moindre.

Les maux de dos peuvent être répartis en deux grands groupes: les lombalgies fonctionnelles et les maux de dos d’origine médicale. La majeure partie des maux de dos appartiennent à la première catégorie.

Les lombalgies fonctionnelles sont des troubles que l’on peut réduire voire empêcher en respectant quelques règles de prévention. Les causes de ces douleurs sont multiples: une mauvaise condition physique générale (pas assez d’exercices physiques, vie sédentaire, surpoids…), une mauvaise position ou une position maintenue trop longtemps, de mauvais mouvements (ramasser des objets légers ou soulever des charges lourdes sans plier les genoux…), des vibrations (manipuler des objets vibrants ou conduire des moyens de transport). Les facteurs psychologiques et émotionnels ne sont pas à négliger: une personne qui souffre par exemple de dépression, du stress ou qui se sent insatisfaite dans sa situation professionnelle court plus de risques de développer des maux de dos.

Quant aux maux de dos d’origine médicale, les plus fréquents sont le lumbago, la hernie discale, la sciatique et l’arthrose. Nous ne développerons pas ici ces affections qui peuvent bien entendu aussi faire l’objet de mesures et conseils de prévention.

Les maux de dos peuvent toucher tous les travailleurs mais les maçons, les infirmières, les travailleurs sur écran, les nettoyeurs, les travailleurs à domicile, les coiffeurs sont particulièrement touchés.

Les TMS des membres supérieurs concernent tout ce qui se trouve entre le cou et le bout des doigts. Les troubles peuvent aller de la simple gêne, la fatigue ou la raideur à des troubles de la sensibilité, un gonflement, une douleur et une perte de force.

Par ailleurs, les TMS des membres supérieurs peuvent être localisés ou diffus. Les premiers peuvent être ramenés à une partie du corps spécifique (le poignet, l’épaule, le cou…) et le siège précis de la lésion peut être facilement établi (par exemple l’inflammation d’un tendon). Les seconds sont plus difficiles à saisir. Il s’agit de muscles douloureux et affaiblis, de douleurs brûlantes, de fourmillements, etc. Les TMS diffus sont plus fréquents que les TMS localisés et sont également plus difficiles à traiter.

Les TMS des membres supérieurs peuvent apparaître soudainement mais il s’agit la plupart du temps d’un processus lent dans lequel les symptômes et conséquences s’aggravent progressivement. Au stade le plus avancé, la douleur et la faiblesse deviennent chroniques et le sommeil est fortement perturbé. Les activités quotidiennes sont très limitées et la situation peut provoquer une perte fonctionnelle importante et une incapacité de travail.

Les TMS des membres supérieurs peuvent se traduire par des affections spécifiques en fonction de la partie du corps concernée: les muscles, les tendons, les vaisseaux sanguins. Il n’est pas possible ici de détailler toutes ces affections mais prenons deux exemples pour éclairer la problématique.

- Le syndrome du trapèze consiste en une lésion des muscles cervicaux qui provoque douleur, sensibilité à la pression, raideur, voire même blocage de la nuque. Des maux de tête vont souvent de pair avec ces symptômes. Ce syndrome est causé par une surcharge due à des mouvements répétitifs de la main ou par l’élévation répétée latérale ou en avant du bras, au maintien dans une certaine position (bras levé par exemple), à un refroidissement, au stress… Le travail à la chaîne, le travail sur écran et l’emballage sont des secteurs professionnels particulièrement sujets à ce type de problèmes.

- Le syndrome du canal carpien est causé par une compression du nerf dans le canal carpien par la flexion ou l’étirement répété du poignet, la préhension énergique, des mouvements rapides des doigts, l’appui sur le poignet, l’utilisation d’outils vibrants et de la paume de la main pour pousser ou frapper. Il se manifeste par des troubles sensoriels dans les doigts, une sensation de brûlure (souvent la nuit), un fourmillement… Les coiffeurs, les aides familiales, les gardes-malades sont directement exposés à ce syndrome qui n’est d’ailleurs toujours pas reconnu comme maladie professionnelle.

Agir

Les travailleurs qui souffrent de troubles musculo-squelettiques ont tout intérêt à consulter leur médecin traitant pour les aider à surmonter les affections dont ils souffrent. Mais il leur est conseillé également de rencontrer le médecin du travail de leur entreprise pour voir comment éviter ces troubles à l’avenir. Des conseils individuels peuvent être très utiles. Médecine curative et médecine préventive doivent être étroitement liées en ce domaine.

De nombreuses victimes de TMS ne s’adressent pas au Fonds des maladies professionnelles alors que certains TMS peuvent pourtant être reconnus comme maladies professionnelles. Le mieux est de demander conseil et de s’informer auprès du médecin du travail.

A côté de ces actions individuelles, il est important de voir collectivement comment améliorer les conditions de travail dans l’entreprise pour réduire les risques de TMS. Le Comité pour la prévention et la protection au travail est compétent en la matière. Mais certains aspects touchant à l’organisation du travail, à la politique en matière de stress ..., doivent plutôt être abordés au sein du Conseil d’entreprise…

Joëlle Delvaux

(1er novembre 2001)

 

 

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Des brochures pour s’informer et agir

La CSC a édité une série de brochures par profession qui fournissent de nombreuses informations sur les Troubles musculo-squelettiques. Quels problèmes particuliers rencontre-t-on dans le métier ? Comment y remédier ? Quelles erreurs commet-on? A qui peut-on s’adresser ? Que dit la loi ?

 

Cinq brochures sont déjà disponibles pour les professions suivantes :

• les maçons et le travail de gros œuvre,

• les coiffeurs et travailleurs occupés dans des salons de coiffure,

• le personnel assurant les aides à domicile (gardes-malades, aides ménagères, aides familiales…),

• les travailleurs sur écran de visualisation

• le personnel soignant et infirmier

D’autres brochures sont en préparation: caissier(ière), travail d’assemblage, chauffeur, personnel de nettoyage... Par ailleurs, la CSC a édité à l’attention de ses délégués une brochure très complète et très pédagogique sur les TMS afin de les aider à identifier les problèmes dans leur entreprise, à y conscientiser les travailleurs et l’employeur, et à élaborer un plan d’action pour mener à bien une politique de prévention des TMS.

 

Les brochures par profession déjà publiées peuvent être obtenues au prix unitaire de 1 EURO (gratuité pour les affiliés à la CSC) auprès du secrétariat du service entreprise de la CSC - 579 chaussée de Haecht - 1031 Bruxelles - tél.: 02/246.32.41, à l’exception de la brochure consacrée aux aides à domicile qui peut être obtenue au secrétariat de la centrale chrétienne de l’alimentation et des services - tél.: 02/500.28.11.