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Santé publique ( 5 janvier 2006)

 

 

Comment va la santé des Belges ?

 

Le dernier bilan de santé des Belges n'apparaît pas catastrophique si l'on prend en considération les chiffres globaux. 77% des personnes interrogées estiment en effet que leur état de santé est satisfaisant.

Cette troisième Enquête de Santé par interview réalisée dans le courant de l'année 2004 témoigne d'une grande stabilité dans le temps. Nous en relevons quelques traits importants pour conduire une politique de santé publique. (1)

 

Par rapport aux enquêtes précédentes (1997 et 2001), on ne constate donc, dans chacune des régions du pays, ni amélioration, ni aggravation de l'état général de santé des Belges. Cela dit, il reste que 23% des personnes interrogées se plaignent de leur état de santé, ce pourcentage étant plus élevé chez les femmes que chez les hommes, dans toutes les tranches d'âge, à partir de 45 ans. Il monte à 47% chez les personnes âgées de 75 ans ou plus. Et les groupes de population fragilisés au point de vue socio-économique se plaignent aussi beaucoup de leur état de santé !

 

Affections et maladies chroniques

En 2004, un quart de la population déclare souffrir d'au moins une maladie chronique, de longue durée ou d'un handicap, un taux qui augmente avec l'âge puisqu'il est de 20% en dessous de 45 ans et de 53% à partir de 75 ans. Dans la population générale, les allergies sont citées en premier lieu. Par ailleurs, 8% de patients souffrent de co-morbidité (présence de plusieurs maladies chez la même personne), celle-ci augmentant avec l'âge (plus de 31% à partir de 75 ans).

Si l'enquête indique une certaine stabilité du nombre de personnes disant souffrir de maladies chroniques, la prévalence de certaines maladies, surtout celles fortement liées à l'âge, est en train d’augmenter. C’est le cas pour le diabète, l’hypertension artérielle, l’ostéoporose, la cataracte et le glaucome. Cette augmentation s’explique en grande partie par l’augmentation du nombre de personnes âgées depuis 1997. Mais, l'augmentation du diabète et de l’hypertension artérielle ne peuvent pas s'expliquer par le seul fait du vieillissement.

 

Santé mentale

La santé mentale en Belgique, comme en Europe, connaît une situation inquiétante puisque 24% des Belges affirment ressentir un mal-être psychologique : 13% de la population pourrait manifester une affection mentale assez sérieuse, 8% connaît des troubles dépressifs, 8% se plaint de symptômes somatiques, 6% manifeste des symptômes anxieux et 20% signale des troubles du sommeil. Par ailleurs, 6% des individus rapportent avoir souffert d'une dépression sérieuse dans l'année qui a précédé l'enquête.

Un indice important est celui de la consommation de médicaments. Dans la population âgée de 15 ans ou plus, 15% des personnes indiquent avoir consommé des médicaments psychotropes dans les deux semaines précédant l'enquête, 9% ont pris des somnifères, 7% des tranquillisants, 6% des antidépresseurs, certaines personnes combinant la prise de plusieurs de ces médicaments.

 

Au centre des soins, le médecin généraliste

L'enquête confirme le rôle central du généraliste. 95% de la population déclare avoir un médecin généraliste attitré et 79% de la population a consulté au moins une fois un médecin généraliste au cours des 12 derniers mois précédant l'enquête, les femmes consultant plus souvent un médecin généraliste que les hommes. Par ailleurs, 70% des enfants et des adolescents ont eu au moins un contact avec le médecin généraliste dans la dernière année. Une grande partie de la population est donc touchée par le médecin généraliste dont on sait par ailleurs la place qu'il occupe pour les personnes âgées.

 

Par contre, on se rend moins souvent chez le médecin spécialiste : 50% de la population déclare avoir consulté un médecin spécialiste au cours des 12 derniers mois et 55% des nouveaux contacts avec un médecin spécialiste se font sur l'initiative du patient lui-même. 35% de ces contacts se font suite à une référence de la part du médecin généraliste et 9% sur l’initiative d’un tiers (un autre médecin spécialiste, un service de prévention, …).

 

Pour les visites d'urgence, 12% de la population déclare avoir été, au cours des 12 derniers mois, au moins une fois dans un service d’urgences (pour 38%, la dernière visite remonte à plus d’un an).

L'enquête constate que, de façon générale, l'hygiène dentaire, comme les soins dentaires sont insuffisants… et qu'il est nécessaire de renforcer la sensibilisation des jeunes en âge scolaire (et de leurs parents) de l’importance des contrôles réguliers chez le dentiste. Le dépistage organisé dans le cadre de la médecine scolaire n’est en effet pas suffisant.

Par ailleurs, l’accessibilité financière des soins de santé dentaire fait problème pour les personnes fragilisées du point de vue socioéconomique en comparaison avec les autres types de soins.

 

Relevons encore deux données intéressantes :

La consommation de médicaments prescrits serait de l'ordre de 25% plus élevée que dans des pays comme les Pays bas, le Danemark, l’Espagne et la Bulgarie.

12% de la population déclare avoir eu recours à un prestataire de thérapie alternative au cours des 12 derniers mois précédant l'enquête. Le prestataire de ces thérapies était médecin pour 6% de la population. Il n'était pas médecin pour 5% de la population et, pour le reste, le statut du prestataire n’était pas connu (1%).

Christian Van Rompaey

 

(1) 12.945 personnes, représentatives de la société belge ont été interrogées à domicile.

L'enquête se base sur ce que les gens ont bien voulu déclarer. Il s'agit d'une perception subjective de la santé qui a l'avantage d'inclure différentes dimensions (la santé physique, sociale, émotionnelle).

Plus d'informations : Enquête de Santé par Interview - Belgique 2004. Institut Scientifique de la Santé Publique. Section d'Epidémiologie, Rue Juliette Wystmans, 14 - 1050 Bruxelles. Tél. 02/642.57.94 - http://iph.fgov.be/epidemio/epifr/index4.htm 

 

 

Mieux vaut être en bonne santé…

 

Les dépenses en matière de soins de santé constituent un poste important dans le budget des ménages : 29% d'entre eux estiment que leurs dépenses pour les soins de santé sont (très) difficiles à supporter sur le plan financier tandis que 10 % des ménages déclarent avoir dû reporter certains soins en raison de problèmes financiers. Il y a à ce sujet de grosses différences régionales: 5% des ménages ont été confrontés à ce genre de situation en Région Flamande, mais ce pourcentage atteint 16% en Région Wallonne et 18% en Région Bruxelloise.

 

Les dépenses mensuelles en soins de santé sont passées de 95 Euros en 1997 à 115 Euros en 2004 (honoraires de médecin généraliste et/ou spécialiste, médicaments, hospitalisations, etc. sans prendre en compte d’éventuels remboursements). Mais, la part que ce montant représente dans le budget du ménage est restée stable à plus ou moins 6%. Il n’y a pas de différence majeure entre les régions concernant les dépenses moyennes en soins de santé.

 

Bien évidemment ce pourcentage varie avec l'âge. Un ménage "jeune" dépense 2% de son budget en soins de santé. Ce montant s’accroît progressivement, jusqu’à 13%, dans les ménages dont la personne de référence a 75 ans ou plus, cela tant en termes absolus qu’en termes relatifs. Par ailleurs, la part des dépenses pour les soins de santé par rapport au budget global est proportionnellement plus élevée au sein des ménages à bas revenu ou chez les personnes ayant un faible niveau d’éducation.

 

 

Santé et styles de vie

 

Certains comportements nuisent à la santé, surtout lorsqu’ils constituent de véritables habitudes de vie, comme la consommation – excessive ou chronique – de tabac, d’alcool ou de drogues, une alimentation déséquilibrée, un manque d’activités physiques et d’autres comportements à risque comme des relations sexuelles non protégées, etc. L'Enquête de santé nous indique que les Belges peuvent faire mieux !

 

• Une grande partie de la population ne pratique pas suffisamment d'activités physiques, tout particulièrement les femmes, les jeunes (15-24 ans) et les plus âgés.

• 20% de la population ne prend pas ses repas de manière régulière, souvent le petit déjeuner. La population ne consomme pas assez de légumes, de fruits, de poissons, de pain gris, surtout les jeunes et les personnes ayant un faible niveau de scolarisation.

• 68% de la population déclare n'avoir pas tenté de diminuer sa consommation de matières grasses au cours des deux dernières années; 79% déclare n'avoir pas essayé d’augmenter sa consommation de fibres. Sur ce plan, les hommes font en général moins d’efforts que les femmes.

• Les Belges sont, en moyenne, un peu trop gros : 44% de la population adulte présente un excès de poids dont 31% présente un poids trop élevé et 13% souffre d'obésité. Le pourcentage est plus important en Région Wallonne (48%) qu'en Flandre (43%) et à Bruxelles (39%).

• 84% de la population déclare avoir consommé une boisson alcoolisée au moins une fois au cours des 12 derniers mois; 63% de la population consomme de l'alcool chaque semaine;

• La proportion de fumeurs parmi les jeunes de 15 à 24 ans est de 26%, ce qui reste élevé mais constitue une amélioration par rapport aux résultats de l’enquête de 2001 (31%). Mais cette évolution n’est pas significative, le tabagisme régulier étant initié à un âge significativement plus jeune, soit en moyenne 7 mois plus tôt en 2004 qu'en 2001.

• 13% de la population de 15 à 64 ans a consommé au moins une fois un produit dérivé du cannabis (haschisch ou marijuana), l'usage du cannabis concernant principalement les individus les plus jeunes (25% des 25 à 34 ans).

• Seulement 38% des personnes interrogées estiment à sa juste valeur la gravité du SIDA en tant que maladie. Le point positif est que l'on observe une légère progression des connaissances depuis la première enquête de 1997.

 

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