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Santé publique (18 septembre 2014)


La poliomyélite : dix pays à risque

© OMS

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est préoccupée par la diffusion internationale du virus sauvage de la poliomyélite. Elle a instauré une obligation vaccinale pour les voyageurs vers certains pays : Pakistan, Syrie, Guinée Équatoriale et Cameroun(1).

Dans les années 50, le virus de la poliomyélite faisait de nombreuses victimes parmi les jeunes enfants, handicapant certains d'entre eux pour la vie (paralysies). C'est pourquoi en 1967, la vaccination contre cette maladie est devenue obligatoire en Belgique.

La poliomyélite, souvent appelée "polio", est une infection virale de l'intestin. Elle ne donne généralement pas ou peu de symptôme : fièvre, maux de tête, sentiment général de malaise, raideur du cou et douleurs de dos. Mais des complications redoutables peuvent survenir : suffocation (étouffement), difficultés respiratoires, affaiblissement musculaire progressif et paralysie. Le malade peut mourir si les muscles respiratoires ou ceux de la déglutition (qui permettent d'avaler) sont atteints.

Vaccination en Belgique

La vaccination du nourrisson (trois doses) est obligatoire dans notre pays(2). Un certificat de vaccination contre la poliomyélite est remis aux parents par le médecin. Il doit être rentré à la commune de résidence des parents avant que le bébé ait 18 mois. Le calendrier de vaccination officiel recommande l'administration d'un rappel à l'âge de cinq-six ans et un rappel à l'âge adulte. Pour les personnes ayant reçu une vaccination de base complète, un seul rappel à l'âge adulte suffit pour donner une immunité à vie.

Par ailleurs, la vaccination contre la poliomyélite est conseillée à tous les jeunes, belges ou étrangers, non encore vaccinés. La primovaccination comporte alors trois doses : deux doses à administrer à deux mois d'intervalle, puis une dose à administrer après un an.

Qu’en est-il pour les voyageurs ?

> Séjours de moins d’un mois

Des voyageurs belges qui ont été complètement vaccinés comme enfant ou comme adulte sont suffisamment protégés contre la poliomyélite pour ne pas devenir malade. Dans des pays avec un taux de vaccination élevé comme le nôtre, l'introduction du virus et sa diffusion secondaire dans la population sont improbables.

> Séjours de plus d’un mois

Pour éviter à tout prix l'importation du virus de la poliomyélite, l'OMS et le Centre européen pour le contrôle des maladies recommandent une revaccination supplémentaire aux voyageurs (et des expatriés) qui restent plus de quatre semaines dans un des dix pays où le virus de la polio circule activement (voir liste ci-dessous). La revaccination consiste en une dose du vaccin administré entre 4 semaines et 12 mois avant de quitter le pays où la polio est présente. S’il quitte le pays un an et trois jours après l’administration du vaccin, la vaccination n’est donc plus valable !

Pour le Pakistan, la Syrie, la Guinée Équatoriale et le Cameroun, il s'agit d'une vaccination obligatoire internationale qui doit être certifiée dans le certificat international de vaccination (carnet jaune).

Pour l'Afghanistan, l'Éthiopie, l'Irak, Israël, le Nigéria et la Somalie, il ne s’agit pas, pour l’instant, d’une vaccination obligatoire mais celle-ci est vivement conseillée. Une attestation normale dans le certificat international de vaccination est suffisante.

//MONGENERALISTE.BE

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(1) À lire sur le site de l’OMS : www.who.int/ith/updates/20140612/en/

(2) Infos sur www.vacc.info.

 Dix pays à risque 

Le virus de la poliomyélite circule activement pour le moment dans dix pays. L'infection a été exportée vers d'autres pays à partir du Pakistan, de la Syrie, du Cameroun et de la Guinée Équatoriale.

Dans six autres pays, le virus est présent mais n'a pas été exporté récemment. Il s'agit de l'Afghanistan, de l'Ethiopie, de l'Irak, d'Israël, de la Somalie et du Nigeria.

Mobilisation mondiale contre la polio

Selon les estimations de l’OMS, on est passé de 350.000 à 406 cas de poliomyélite entre 1988 et 2013. Il ne reste plus que trois pays d’endémie (Afghanistan, Nigéria et Pakistan), alors qu’ils étaient plus de 125 à la fin des années 80.

La diminution de 99% du nombre de cas de poliomyélite dans le monde, on la doit à une mobilisation mondiale sans précédent dans le domaine de la santé publique.

L’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (Imep) bénéficie d’un important soutien de la part de partenaires comme la Fondation Bill Gates et le Rotary International. Le combat serait-il pratiquement gagné contre la polio ? En 2012, l’Assemblée mondiale de la santé se montrait particulièrement optimiste. Elle déclarait l’urgence d’achever l’éradication "pour que le monde soit durablement délivré de la poliomyélite". Dès lors, un nouveau plan stratégique pour l’assaut final contre la maladie (2013-2018) a été adopté, mobilisant les dirigeants des pays touchés, les donateurs, les partenaires et ce, pour un coût évalué à 5,5 milliards de dollars sur six ans.

Cet optimisme a été trop présomptueux, le reconnaît le Comité de suivi indépendant de l’Imep dans son rapport publié en mai dernier(1). En quelques mois, la situation s’est fortement dégradée, constate-t-il. Ainsi, au Pakistan, les campagnes de vaccination subissent de nombreux revers : interdiction proférée par les Talibans, assassinat de vaccinateurs nationaux, démantèlement de la structure de gestion de l’éradication…

Au Nigéria aussi les vaccinateurs sont en danger, plusieurs ayant tragiquement perdu la vie. L’insécurité croissante, la désorganisation des structures, les déplacements de population liés aux conflits… ont des conséquences dommageables tant sur la vaccination - impraticable en de nombreuses sous-régions - que sur le virus lui-même - qui se propage et s’exporte.

Mais l’Imep continue à mobiliser les forces en présence pour aboutir, coûte que coûte, à rayer la polio du globe. Un objectif louable, bien évidemment. Mais qui, selon Claire Magone, directrice d’études à la fondation Médecins sans frontières(2), mérite d’être remis en question notamment au regard du coût humain et social que représente cette aventure.

"Le programme fait semblant d’ignorer qu’une mesure de santé publique ne peut pas emporter l’adhésion de 100% de la population. Il sous-estime aussi que le décalage entre les moyens con sacrés à une menace planétaire et l’absence de moyens dédiés à des priorités de santé publique négligées est perçu comme une injustice par beaucoup de ceux qui refusent désormais de jouer le jeu". Selon elle, cette attitude jusqu’au-boutiste nourrit actuellement un cercle vicieux, notamment dans des contextes d’hostilité ouverte entre autorités gouvernementales et groupes d’opposition politico-religieux, la poliomyélite devenant l’instrument privilégié d’un chantage politique permanent. "La stratégie utilisée endommage la coopération avec les populations, nécessaire pour faire avancer d’autres enjeux de santé publique, et risque d’éroder durablement l’enthousiasme de millions d’agents communautaires transformés en chair à canon", ajoute-t-elle.

//JD

(1) Ce rapport peut être consulté sur www.polioeradication.org

(2) Le dernier mile - Faut-il encore croire en l’éradication de la poliomyélite ?, Claire Magone, octobre 2013, à lire sur www.laviedesidees.fr

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