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Psychologie (16 octobre 2014)


Pratiquer le rire sans raison

© BelgaAFP

Drôle d'idée que de s'exercer à rire ? Ce serait pourtant un bon moyen de donner "un coup de manivelle positif" à notre vie, une manière de se faire du bien, de combattre le stress ambiant. Coup d'œil sur le yoga du rire, avec une praticienne.

Comme une partition de musique, avec des crescendos, puis des moments plus calmes, Françoise Singer, animatrice formée en yoga du rire, construit une séance. Pas question ici, d'écouter des blagues ou d'assister à des sketches. "Je ne suis pas une humoriste", précise-telle. Avec le groupe de participants, elle pratiquera par contre le "rire pour rien". Á l'aide des fameux onomatopées "ho, ho… ha, ha, ha" et de mouvements du corps, des exercices sont proposés. Ils stimulent de multiples formes de rire. Car rire ne se limite pas à s'esclaffer à grands éclats, "on peut rire aussi avec beaucoup de douceur", observe l'animatrice. "On bouge beaucoup. On se dandine, on frappe dans les mains, on se tape sur les cuisses… Le mouvement crée aussi l'émotion", précise Françoise Singer. Puis, à un moment, il s'agira de se désactiver, comme on freine un véhicule, de se poser.

Des zygomatiques au diaphragme

Dans le yoga du rire, pas de postures à l'image du lotus et autres figures que compte la discipline classiquement connue. Si l'on parle de yoga pour le rire, c'est parce que la méthode intègre également des exercices de respiration et de la relaxation. Notons que l'Inde est également le berceau du yoga du rire. La méthode a été développée dans les années 90, par un certain Madan Kataria, médecin indien duquel émanent des écoles pour animateurs en Belgique notamment.

Comme pour l'ensemble de ces ateliers bienêtre, il est utile de se renseigner sur le parcours de formation de celui à qui on confiera son envie de rire. Animer une séance de yoga du rire ne s'improvise pas. Cela mobilise une série de techniques d'étirement, de vocalisation, de respiration, de rire et de détente. Le menu est dosé avec soin pour amener les participants à "naviguer en eux-mêmes", pour "stimuler la joie" et leur permettre de "se sentir heureux d'être là".

S'autoriser à lâcher

De l'étudiant stressé par les résultats que l'on attend de lui, au senior curieux de tester cette technique aux allures cocasses, il n'y a pas d'âge pour tenter de se reconnecter avec "son enfant intérieur". Dans l'enfance, on rirait en effet jusqu'à trois cent fois par jour, uniquement par plaisir et sans raison spécifique. Alors qu'adulte, on ne dépasserait généralement pas les vingt rires quotidiens...

Avec le temps, la spontanéité se teinte souvent de gênes et de rigueur. Il n'est pas simple de les lâcher. Si certains se lancent dans la découverte du yoga du rire avec des amis ou en famille, la plupart poussent la porte de ces ateliers en solo. Comme ces parents gênés de ce que pourraient penser leurs enfants à les voir pouffer ou glousser.

Parfois, c'est d'ailleurs très timidement que le candidat au rire entre dans la séance. Françoise Singer évoque ainsi une personne venue sur les conseils de son médecin, afin de l'aider à faire face à une dépression. Ce fut, pour elle, un réel effort de venir une fois, puis deux, pratiquer le yoga du rire. Elle n'esquissera d'abord qu'un sourire; mais apprivoisera peu à peu la méthode, se laissera aller et se surprendra à rire.

Deux principes rassureront sans doute quelques frileux. D'abord, dans le yoga du rire, on rit ensemble, on ne rit pas des autres. Certes le groupe entraîne l'émulation et facilite le rire, mais il n'y a pas lieu de désigner un bouffon, de juger l'autre, et pas de crainte à avoir du ridicule. Tout est mis en œuvre pour, en confiance, s'autoriser à lâcher la pression. Secondo, pas de prérequis. Il n'est pas nécessaire d'être rieur pour participer.

Car en matière d'endorphine, un rire forcé ou provoqué ne se distinguerait pas d'un rire spontané ou authentique. Ils auraient le même effet de bien-être, observent les partisans du yoga du rire.

Contagion heureuse

De la confiance en soi, de l'énergie… voilà ce que réserverait le rire. Et Françoise Singer de citer un proverbe japonais: "Le bonheur arrive à ceux qui rient". Avis aux plus introvertis: sourire aurait déjà des vertus. “Le sourire n'est pas seulement le marqueur qui exprime que l'on va bien, notait ainsi le psychiatre français Christophe André, dans un livre sur les états d'âme. Le sourire est aussi un inducteur, qui nous fait aller bien ou légèrement mieux”. Sourire – surtout avec la participation des muscles autour des yeux – attirerait de bonnes choses, comme marcher mettrait de meilleure humeur. Et bonne nouvelle, ce serait contagieux.

//CATHERINE DALOZE

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Rire, c'est du sérieux

© Philippe Turpin - Belpress
Il suffit d’une image, d'un bruit, d'un toucher (par exemple: une chatouille), d’une pensée, d’une situation… pour que, dans le cerveau, se produisent une série de phénomènes qui mènent au rire. Tout bénéfice pour la santé.

Rire est un comportement réflexe, contagieux et communicatif, puisqu'on peut rire simplement en voyant d'autres personnes le faire. Le rire traduit une réponse physique involontaire à un état émotionnel agréable ou plaisant. Il exprime un sentiment de gaieté ou, parfois, de soulagement.

Outre le rire involontaire, des thérapeutes préconisent de se placer dans des situations provoquant un rire volontaire. Pour quelles raisons? C’est simple : quel que soit son origine, le rire aurait des effets favorables sur la santé…

Ce que le corps vit

Lorsque le cerveau donne l’ordre de rire, une onde musculaire se propage. Elle part du sourire (et du relâchement des muscles de la mastication), gagne les muscles thoraciques, abdominaux, puis arrive à ceux du dos et des cuisses.

Au niveau respiratoire, la quantité d'air ventilé augmente. La pression sanguine diminue, le rythme cardiaque ralentit. Sur le plan neuro-hormonal, le taux de certaines hormones augmente, comme les endorphines – qui ont un effet sur le stress et la perception de la douleur –, ou la sérotonine dont des taux bas sont associés à la dépression.

Le rire peut également mener à la production de larmes. De plus, sous son effet, la vessie se contracte, tandis que le sphincter anal se relâche…

Des bienfaits de la tête aux pieds

Les études qui prêtent de multiples vertus au rire s’appuient souvent sur une méthodologie comportant des failles, ou ont été réalisées sur un nombre réduit de volontaires. Elles suggèrent néanmoins un certain nombre d’effets bénéfiques.

Le rire :

  • oxygène l’organisme, augmente la capacité respiratoire et régularise la respiration ;

  • fait travailler le diaphragme. Il permet de réduire les tensions musculaires, ce qui contribue à procurer des effets relaxants ;

  • génère des émotions positives, qui entraîneraient des effets analgésiques (contre la douleur) ;

  • renforcerait le système immunitaire et améliorerait la qualité du sommeil.

Sans oublier ses effets anti-stress, contre l’anxiété et son action positive sur le moral, le bien-être et la régulation de l’humeur.

Dans certaines études, on lui attribue même un rôle bénéfique sur le cholestérol… mais sans que des preuves probantes ne soutiennent cette hypothèse.

Choisir de rire

Bon pour la santé physique, mentale et émotive, le rire n’est pas un remède miracle capable d’entraîner la guérison ou, en tout cas, pas à lui seul.

En revanche, il peut sans doute être considéré comme la plus amusante des médecines douces, comme une aide, un complément pour favoriser les capacités à se soigner, à affronter des traitements et/ou rester en bonne santé.

Depuis des années, "la thérapie du rire" a fait son entrée dans les hôpitaux : en Belgique, elle est surtout connue via les Cliniclowns, ces "clowns thérapeutiques" qui visitent les enfants malades ou, dans certains pays, les personnes âgées. Cette thérapie recommande également aux adultes malades la vision quotidienne de films comiques : à l’étranger, des salles de rire ont été installées dans des hôpitaux.

"Clubs de rire" et Cie

Pour les personnes désireuses de tester les effets thérapeutiques du rire volontaire, des "séances de rire" ou des "Clubs de rire" existent également (lire ci-dessus). On y propose, en groupe, des jeux et des exercices d’évacuation du stress et des émotions, suivis par des exercices de "méditation par le rire". Ils permettent d’accéder à des crises de fou-rire (il faut parfois plusieurs séances pour y parvenir).

Avant de participer à des séances de rire volontaire, il est conseillé de demander l’avis de son médecin en présence de certains troubles : "descente d’organe", hernie abdominale, hypertension artérielle grave, certains troubles cardiaques. Il en va de même pendant une grossesse à risque ou pour les personnes qui viennent de subir une chirurgie abdominale.

Mais généralement, le rire a des effets positifs sur nos muscles, notre respiration et notre humeur. Rire souvent peut contribuer à notre bien-être. Ainsi, le traitement par le rire pourrait être un complément utile au traitement de certaines maladies et aider à y faire face.

//MONGENERALISTE.BE

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