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Psychologie (7 février 2013)

Accepter ses différences dans le couple

La vie à deux est rarement un long fleuve tranquille. Les différences qui, au début de la relation, accentuaient l’attirance l’un vers l’autre peuvent se muer en incompatibilités et déclencher de fréquents conflits. Et chacun alors d’accuser l’autre et de vouloir le changer. Un combat souvent stérile. Des thérapeutes de renom invitent le couple à accepter ses différences pour construire une relation harmonieuse.

Même si nous avons beaucoup de points communs avec celui ou celle que nous aimons, chacun d’entre nous reste unique. Et même si nous nous aimons, nos différences provoqueront de toute façon des conflits. Nous nous sentons parfois blessés ou ignorés, amers ou fâchés et nos disputes font souvent empirer le problème”, évoque d’emblée Andrew Christensen, professeur de psychologie à l’Université de Californie à Los Angeles et l’un des auteurs de l’ouvrage Couples en difficultés : accepter ses différences. Crises ouvertes, scènes de ménage, critiques et tensions permanentes, agacements et reproches réciproques, conflits larvés, mutisme…: les formes et intensités des conflits sont variables. En cause ? Des différences vécues comme des incompatibilités d’humeur, de valeurs, de choix ou de rythmes de vie, de goûts…

On conclut souvent que tout irait mieux si l’autre faisait les quelques ‘petits’ changements comportementaux nécessaires, constate le psychologue américain. Cependant, obtenir un changement de la part de son conjoint sans montrer de compréhension envers sa position personnelle est souvent impossible, comme nous avons pu l’apprendre au cours de plus de deux décennies de pratique clinique”.

La thérapie comportementale traditionnelle de couple telle qu’elle a été pratiquée dès les années 70 a effectivement montré des limites, n’améliorant pas la vie de couple dans un tiers des cas ou débouchant même sur un échec pour la moitié des couples, confirme François Allard, psychothérapeute français, à qui l’on doit la traduction et l’adaptation française des écrits du psychologue et chercheur américain. L’incapacité à faire des compromis, la difficulté de collaborer pour dépasser les problèmes et la polarisation sur le changement de l’autre expliquent en grande partie les échecs et limites de ce modèle thérapeutique”, dit-il.

C’est sur la base de ce constat qu’Andrew Christensen et son confrère Neil Jacobson, professeur à l’Université de Washington, ont exploré ensemble une nouvelle voie pour améliorer l’approche cognitivo-comportementale: celle de l’acceptation des différences comme clé de l’alliance et de la satisfaction dans le couple. Comme l’explique François Allard, cette approche s’éloigne de la vision selon laquelle tout peut être changé et modifié au sein du couple. Par contre, elle déclare la nécessité de la tolérance et de l’acceptation. Mais “acceptation” ne veut pas dire passivité, résignation ni soumission. Il n’est pas question ici d’accepter l’inacceptable comme la violence conjugale. Accepter l’autre, c’est d’abord prendre conscience de ses propres sentiments et griefs, en les dissociant des comportements réels et des intentions supposées de son partenaire. La distanciation de ses émotions est la base pour une attitude plus tolérante vis-à-vis de l’autre. Et la tolérance permet, à son tour, de désamorcer le conflit. Elle instaure une meilleure communication et ouvre la voie vers le changement personnel volontaire, mu par le désir de ne plus faire souffrir l’autre, d’améliorer la relation.

Un modèle largement pratiqué

La thérapie comportementale intégrative de couple”, développée par les professeurs Christensen et Jacobson après de longues années de recherches rigoureuses, propose un modèle de résolution ou d’apaisement, à long terme, des problématiques de couple. “Le but premier est de permettre aux partenaires de trouver des ressources pour rester ensemble harmonieusement. Lorsqu’un couple est en détresse, il faut recréer l’intimité, la proximité, la collaboration, l’empathie, la compassion. Sans négliger pour autant la communication, l’échange des comportements positifs ou la résolution de problèmes, précise François Allard. Cette psychothérapie verbale est en tout cas bien loin des postulats d’une cure par la parole. Ce qui compte est ce qui se passe dans la vie du couple entre les séances”.

Outil pratique pour les professionnels de la relation d’aide, l’ouvrage s’adresse aussi aux couples qui souhaitent surmonter des moments de crise et de tension et améliorer leurs relations. Ainsi, la réflexion théorique est ponctuée d’une multiplicité d’exemples concrets et d’exercices à faire seul ou à deux. Certes, le style et la longueur des textes pourront décourager certains lecteurs davantage à la recherche de “recettes” de savoir-vivre à deux. Mais l’ouvrage a le mérite d’offrir des balises pour transformer le plomb du conflit en or: l’or de l’acceptation authentique de nos différences.

// JD

>> Couples en difficultés : accepter ses différences • Andrew Christensen et Neil Jacobson • Traduction et adaptation française sous la direction de François Allard • Ed. De Boeck • 2012 • 470 p • 25 EUR.

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