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La santé des enfants (15 mai 2003)

Mollusca contagiosa, vers une épidémie?

Depuis la suppression, début des années 80, du vaccin contre la variole pour cause d’éradication de la maladie et des risques que comportait ce vaccin, les mollusca contagiosa semblent aujourd’hui gagner du terrain, notamment chez les enfants qui n’ont pas bénéficié de cette vaccination. En effet, ils sont dus à un virus de la même famille que celui de la variole, le Poxvirus, mais sont loin, très loin d’être aussi redoutables.

 

Les mollusca contagiosa se présentent sous forme de petites papules de couleur chair, ombiliquées de 2 à 8 mm de diamètre et débutent généralement sur le ventre, les cuisses ou les bras, très rarement sur les articulations. “On les retrouve non seulement sur la peau, mais aussi sur les lèvres, la région génitale ou la cornée. Généralement, ils sont sans conséquence et n’entraînent aucune gène fonctionnelle, ne démangent pas, ce qui peut expliquer d’ailleurs qu’ils peuvent être découverts relativement tard. Ils se transmettent d’un endroit à l’autre du corps : on parle de transmission de voisinage ; pour éviter cette propagation, il est recommandé de ne pas les gratter. Mais ils sont aussi transmissibles d’une personne à une autre, par contact inter-humain : aussi vaut-il mieux éviter de faire prendre le bain à deux enfants lorsque l’un d’entre eux a des mollusca contagiosa, ou les faire dormir ensemble, éviter que l’enfant contaminé n’aille à la piscine, etc.”, explique le Dr Emmanuelle Steels, Assistante en Dermatologie aux Cliniques Universitaires Erasme, dans le service du Prof. Heenen.

 

Prudence chez certains enfants

Les mollusca contagiosa ont donc un impact essentiellement psychologique et esthétique dans une grande majorité des cas. Mais dans d’autres, néanmoins, il faut rester plus vigilant : “chez les enfants souffrant d’eczéma, par exemple, on a constaté que les poussées sont plus fortes. Le traitement aux corticoïdes ne peut être poursuivi avant d’avoir enlevé les mollusca. Chez les personnes immunodéprimées, c’est-à-dire lorsqu’une maladie ou des traitements réduisent l’activité du système immunitaire, les mollusca contagiosa peuvent provoquer des lésions géantes, défigurantes et une surinfection en cas de grattage. C’est la raison pour laquelle il est plus que conseillé de traiter rapidement ces personnes. Pour les autres, on a le choix : faire réaliser un curetage par un dermatologue, technique qui a le plus prouvé son efficacité pour enlever les mollusca, ou attendre que ça passe”, poursuit-elle.

 

Une régression spontanée, mais lente !

En effet, ces mollusca, tout à fait bénins, disparaissent d’eux-mêmes en 6 à 9 mois en général, mais peuvent persister jusqu’à 2 à 5 ans. “Pour des raisons psychologiques et esthétiques, il est rare qu’on attende de les voir partir. On les supprime aussi pour éviter les surinfections”, explique le Dr Steels. De plus, vu que ces papules ont une fâcheuse tendance à se disperser sur le corps, un curetage le plus rapidement possible est recommandé chez l’enfant. En effet, cette manipulation est assez sanglante et si elle doit être réalisée sur de nombreuses parties du corps, cela peut être traumatisant pour l’enfant. “Raison pour laquelle nous commençons généralement à traiter le dos, région que l’enfant ne voit pas. Comme le curetage est peu douloureux, après l’application d’une pommade anesthésique, l’enfant coopère davantage pour le reste du corps.” Le choix d’enlever ou non les mollusca ne se présente pas lorsqu’ils surgissent sur les paupières ou autour des yeux, voire plus généralement sur le visage puisque dans ce cas, il y a un risque d’atteinte de la cornée qui pourrait entraîner des lésions susceptibles d’altérer la vision à long terme.

 

Une fois pour toutes !

Lorsqu’un enfant présente sa première poussée, il est préalablement passé par une période d’incubation de 2 à 3 semaines. Lorsqu’un curetage est envisagé, il n’est dès lors pas impossible que d’autres papules, qui étaient en phase d’incubation, surgissent ailleurs après cette opération. “Mais après cette première poussée, le corps va fabriquer des anti-corps ciblés contre ce virus et les récidives, après éradication de ce premier épisode, sont dès lors rares”, poursuit le Dr Steels.

“Non douloureux, le curetage ne provoque pas non plus de douleur après traitement lorsque les mollusca ne sont pas surinfectés et n’occupent pas une trop grande surface. En effet, après l’opération de curetage, une croûte va se former et tomber, sans faire de cicatrice”, conclut le Dr Steels.

Sachez qu’avec la disparition de la vaccination contre la variole, qui assurait une protection contre les mollusca, les premiers touchés sont aujourd’hui les enfants, les adultes bénéficiant encore de leur vaccination. Dans le futur, il faut donc s’attendre à une recrudescence également chez les adultes qui n’auront pas été en contact avec le virus dans leur enfance. Les mollusca contagiosa devraient dès lors toucher aussi bien les enfants que les adultes et ce, dans une proportion de plus en plus importante. Rendez-vous dans 20 ans pour vérification !

 

Carine Maillard

 

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