Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Allergies : diagnostiquer tôt pour mieux traiter (17 juin 2004)

 

L’eczéma ou les bronchites à répétition peuvent constituer les premières manifestations d’une allergie chez l’enfant. Des manifestations qui peuvent évoluer vers des maladies plus graves, comme l’asthme. Il est donc important de consulter au plus tôt un médecin pour confirmer la présence ou non d’une allergie, identifier l’allergène et prendre les mesures qui s’imposent.

 

Lire également ci-dessous :

Comment reconnaître une allergie ?

Pourquoi un diagnostic précoce ?

Des tests de diagnostic des allergies

 

Vous entendrez certainement encore des médecins vous dire : “Ce n’est pas la peine de faire une prise de sang ou des tests cutanés, ils ne sont pas fiables avant l’âge de 3 ans”. Cette croyance est aujourd’hui complètement dépassée, mais est restée ancrée dans bon nombre d’esprits.

Ainsi, l’un des plus éminents allergologues belges, le professeur Georges Casimir de l’Hôpital des Enfants à Bruxelles, ne cesse de le répéter : “Il n’y a pas de limite d’âge inférieure pour pratiquer ces tests. Quand ils sont réalisés correctement, par exemple sans l’interférence d’un traitement antihistaminique ou sur une zone du corps exempte de plaques d’eczéma, par exemple, leurs résultats donnent des indications très précieuses, même dès la naissance. Ces indications devront être confrontées aux informations que le médecin obtiendra de son patient et aux manifestations qu’il constatera”.

 

80% des cas d’eczéma disparaissent, mais…

Les associations de patients allergiques et de parents d’enfants allergiques soulignent que trop d’enfants souffrant d’allergie sont diagnostiqués trop tard, avec des conséquences qui peuvent, dans certains cas, être graves, comme l’explique le Professeur Wim Stevens (UZA), représentant de l’Académie Européenne d’Allergologie et d’Immunologie Clinique et président des Associations scientifiques belges et régionales de l’allergie : “Actuellement, 15 à 20% des enfants sont atteints de dermatite atopique (eczéma), 7 à 10% d’asthme et 15 à 20% de rhinite allergique. Certains enfants souffrent de plusieurs symptômes simultanément ou successivement. On constate que l’eczéma est plus fréquent chez les plus jeunes enfants et a tendance à diminuer avec l’âge, de même que les allergies alimentaires, et à disparaître pour une grande partie. Mais d’un autre côté, les cas d’asthme et de rhinites allergiques augmentent avec l’âge. C’est pourquoi on parle de “marche allergique”, parce que les manifestations peuvent, dans un certain nombre de cas, changer avec l’âge et évoluer vers des maladies plus graves.”

On comprend donc que dès qu’on soupçonne une allergie, il est important de consulter pour en trouver la cause. Ainsi, il sera encore temps de réagir si nécessaire.

 

Des tests complémentaires

Ce n’est pas la peine de passer son temps à donner des médicaments antihistaminiques qui vont supprimer ou atténuer les symptômes de l’allergie. Si c’est bien d’agir sur les conséquences, c’est encore mieux d’agir sur la cause et donc de découvrir la substance qui provoque l’allergie, l’allergène. Pour cela, il existe les tests sanguins, cutanés ou de provocation (voir encadré).

Toutes ces techniques sont complémentaires et devront être analysées sur base de la discussion que le médecin aura eu préalablement avec les parents ou l’enfant, s’il est en âge d’expliquer, sur les symptômes et les moments où ils se manifestent. Cette compétence d’interpréter ces résultats relève, bien entendu, du médecin.

 

Éviction ou désensibilisation?

Une fois l’allergène identifié, deux grandes solutions pour tenter de régler le problème s’offrent : soit l’éviction, c’est-à-dire l’évitement de tout contact avec l’allergène, soit la désensibilisation, une procédure qui consiste à mettre l’allergique en contact avec son allergène progressivement, pour rendre l’organisme de plus en plus tolérant à cette substance. Cette seconde possibilité est à préconiser lorsqu’il est impossible d’éviter le contact avec l’allergène. C’est le cas avec les pollens, un évitement d’autant plus difficile lorsqu’on habite en zone rurale…

Le taux de réussite de la désensibilisation avoisine les 75% si la personne allergique n’est sensible qu’à un seul allergène. Un taux qui diminue si l’allergie est multifactorielle. C’est vrai, la procédure est lourde, avec des injections répétées, pendant 3 à 5 ans. Le médecin décidera donc de son opportunité, par exemple si l’enfant risque de voir ses manifestations allergiques évoluer vers des formes plus graves.

Pour que toutes les personnes concernées par l’allergie soient sensibilisées à ce dépistage précoce, pour un traitement précoce et l’arrêt de la “marche allergique”, l’EAACI et la Fondation pour la prévention des Allergies ont mis sur pied une campagne d’information à destination des médecins et des parents. Son nom : “1’enfant sur 4 est allergique : identifiez-le”. Des brochures et posters sont donc distribués dans les crèches, les consultations ONE, les pharmacies ou encore les hôpitaux.

 

Carine Maillard

Livre et revues :

• Revue Oasis Allergies, éditée par la Fondation pour la Prévention des Allergies - • “Les allergies de l’Enfant, les prévenir et les combattre”, Dr Etienne Bidat et Christelle Loigerot, Editions Milan 2003 - • “Les allergies”, E. Maushagen-Schnaas et W. Waldmann. Editions Vigot 2003.

 

Sur internet : www.oasis-allergies.org  - www.eaaci.net  - www.allergique.org  - www.prevention-allergies.asso.fr/


 

Comment reconnaître une allergie?

 

L’enfant qui est en permanence enrhumé, le nourrisson qui régurgite ou le bébé qui a une peau très sèche sont-ils des enfants allergiques…

Ce qui peut absolument confirmer le diagnostic d’allergie est, on y revient, la consultation d’un médecin. Il s’agira de lui décrire précisément les manifestations, les moments où elles apparaissent. S’il le juge nécessaire, il conseillera les tests adéquats.

La question qui se pose donc pour des parents est de savoir quand consulter.

Il y a des situations on ne peut plus claires, surtout chez les plus grands : éternuements à tout-va lors des périodes de l’année où le pollen est dans l’air, nez qui coule et qui est bouché, yeux rouges et larmoyants qui évoquent la rhinite allergique, gonflement de la langue ou des lèvres après avoir mangé un aliment, eczéma avec éventuellement douleurs ou démangeaisons, respiration difficile ou sifflante…

Cependant, chez les nourrissons, il ne faut pas s’attendre à avoir nécessairement des symptômes aussi clairs. L’allergie peut se manifester par des reflux et régurgitations permanents, des bronchiolites à répétition, ou d’autres problèmes respiratoires fréquents.

Une mise au point s’impose donc avec un médecin généraliste ou un pédiatre qui jugera s’il est nécessaire de consulter un allergologue ou fera procéder aux tests utiles.

 


 

Pourquoi un diagnostic précoce?

 

Suzanne Van Rokegem, Présidente de la Fondation pour la Prévention des Allergies, connaît bien les problèmes rencontrés par les enfants allergiques et le désarroi de certains parents. La ligne téléphonique y est ouverte deux fois par semaine, pour écouter leurs questions et les orienter, les conseiller. “Le premier droit du patient allergique est celui du diagnostic précoce. Sans celui-ci, il n’y aura ni éviction, ni traitement, ni prévention possibles. Un enfant qui souffre d’allergie vit déjà un calvaire : honte des plaques d’eczéma, peur de se montrer et repli social, grattages incessants, douleurs dues à toutes les manifestations possibles, nuits blanches… Pourquoi attendre ? Certains parents ont l’illusion d’agir en appliquant des traitements “miracle” qui n’en sont pas, ils sont mal informés sur la fiabilité des tests d’allergie ou espèrent, après une courte période de rémission, que “ça va s’arranger”… Sans compter que les allergies peuvent prendre différents visages, diversifier les symptômes : les parents ne vont alors pas établir de lien entre eux et vont consulter différents spécialistes, sans leur expliquer le contexte et les autres manifestations… Une semaine, un mois de gagné par un traitement précoce et c’est la vie de l’enfant qui est métamorphosée.”

Fondation pour la Prévention des Allergies, Rue de la Concorde 56 à 1050 Bruxelles. Tel et fax : 02/511.67.61 (permanence les mardis et jeudis de 10 à 14h). www.oasis-allergies.org - e-mail : fpa@oasis-allergies.org


 

Des tests de diagnostic des allergies

 

• Les tests cutanés, appelés aussi Prick tests, consistent à déposer sur la peau une petite quantité d’un allergène et de piquer la peau à travers cette petite goutte. Généralement, entre 10 et 20 allergènes sont testés en une fois. Si la peau rougit ou démange à l’endroit de l’une des piqûres, on sait qu’une allergie à l’allergène appliqué à cet endroit précis est probable.

Il existe aussi les Patch tests, qui consistent à dépister une allergie de contact. On sait que certaines personnes réagissent à certains produits, dont les plus courants sont le latex ou le nickel.

 

• Les tests sanguins, ou RAST tests, vont détecter les taux d’un anticorps spécifique, les IgE, qui interviennent dans la réaction allergique. Car l’allergie est une réaction exagérée du système immunitaire, dont ces IgE font partie, contre des substances qui sont, pour la majorité des gens, tout à fait inoffensives. On cherchera aussi contre quels allergènes ils se défendent.

 

Enfin, on dispose de tests de provocation. C’est-à-dire que la personne sera mise en contact direct avec son allergène présumé. Par exemple, on va lui déposer sur la lèvre une cacahuète et voir la réaction.

 


Retour à l'index "Maladies"