La santé de nos enfants
Rougeole, rubéole, oreillons…
La vaccination indispensable contre les
maladies infantiles
( 4 novembre 2004)
Les adultes daujourdhui peuvent avoir connu la plupart des maladies infantiles, et "être passés à travers" sans problème. Pourtant, ces maladies ne sont pas anodines. Aujourdhui, des vaccins existent et représentent les seules armes efficaces pour protéger la collectivité. Car ces maladies peuvent avoir des conséquences graves pour les personnes plus fragiles.
Parmi les maladies infantiles, on connaît surtout la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle. Mais il en existe encore deux qui peuvent passer inaperçues : lérythème infectieux et la roséole. Toutes ces maladies se caractérisent par des virus qui vont généralement provoquer léruption cutanée de petits boutons, différents en fonction de la maladie. Excepté dans le cas des oreillons, où le virus va sattaquer aux glandes salivaires.
Cest vrai, les risques de complications sont rares chez nous, mais ils existent, notamment dans les quatre premières maladies précitées. Aussi, à comparer le risque dune vaccination et linconfort de certaines maladies infantiles en plus du risque de complications, mais aussi des risques encourus par lentourage du malade, la petite piqûre vaut la peine.
Objectif 2007
Première dentre elles,
la rougeole. Le malade va être atteint dune forte fièvre, tousser, avoir le nez qui coule et se bouche et/ou souffrir de conjonctivite. De petits boutons rouges vont apparaître dabord sur le visage, puis sur tout le corps, en plaques. Le visage peut gonfler et de petites taches blanches apparaître dans la bouche, sur la face intérieure des joues. La rougeole est très contagieuse et requiert que le malade reste sagement à la maison. LOrganisation Mondiale de la Santé sétait fixé un objectif en 1999 : éradiquer la rougeole en 2007 en Europe. En 2010, elle espère l"effacer" de la liste de maladies de la région de lest de la Méditerranée. Quant au continent africain, priorité est donnée à la réduction de moitié de la mortalité qui lui est imputée. Ces objectifs sont motivés par les complications de la rougeole qui peuvent surgir, aussi bien chez nous que dans les pays sous-développés. Mais dans ces derniers, vu la pauvreté des structures de soins, les conséquences sont souvent dramatiques : otites, bronchites, pharyngites ou encore chez les plus faibles, pneumonie. Elle peut aussi, mais plus rarement, évoluer vers une inflammation au niveau du cerveau et est encore une cause très importante de mortalité dans les pays en voie de développement. Et qui dit éradication dune maladie, dit vaccination pour tous
Dans le cas de la rubéole, la fièvre sera plus légère et on note souvent un gonflement des ganglions du cou. Les boutons qui vont apparaître sont plus roses et ressortent légèrement ; ils apparaissent dabord sur le visage pour sétendre à tout le corps, essentiellement le thorax et les bras. Une angine peut aussi accompagner cette irruption cutanée. Mais déjà après trois jours, les boutons vont tendre à disparaître. Chez les plus grands, la rubéole peut entraîner une inflammation des articulations, notamment. Noublions pas que si une femme enceinte est en contact avec un enfant atteint de rubéole et lattrape, elle court un risque accru de fausse couche ou des anomalies à lembryon au niveau du cerveau, de la vue, de louïe au du cur
RRO, obligatoire en milieu daccueil
Les oreillons sont encore plus reconnaissables. Ils se manifestent essentiellement par une inflammation et un gonflement des glandes salivaires à la base des oreilles : les glandes parotides. Les enfants dâge scolaire sont les plus touchés, surtout en hiver. Après une période dincubation de 2 à 3 semaines, une fièvre apparaît, ainsi quune douleur aux oreilles durant 1 à 2 jours. Les glandes parotides gonflent et sont douloureuses, par exemple lorsque lon mâche. Il est courant que cela saccompagne de maux de tête ou dune angine. Après une dizaine de jours de repos, les symptômes disparaissent spontanément. Pour ce qui est des complications possibles, notons une inflammation des testicules, susceptible de rendre stérile un garçon qui contracte la maladie après la puberté. Si la maladie se manifeste chez un homme adulte, le risque de stérilité est plus grand.
Contre les trois maladies précitées, des vaccins existent, avec une grande efficacité. Un vaccin unique contre les trois maladies est conseillé pour éviter de multiplier les piqûres : cest le vaccin RRO (Rougeole-Rubéole-Oreillons), Sil nest réellement obligatoire que pour les enfants qui fréquentent un milieu daccueil agréé par lOffice de la Naissance et de lEnfance (ONE), ce vaccin est vivement recommandé. Il sera administré avant le 15ème mois de lenfant, généralement vers le 12-13ème mois. Pour les enfants qui nauraient pas été vaccinés à cet âge, un rattrapage est conseillé à 6 ans. Un rappel vers 11-12 ans est indispensable pour tous.
Notons que les adultes peuvent aussi envisager la vaccination : par exemple un papa qui nest pas immunisé contre les oreillons et dont lenfant est atteint et ce, en raison du risque de stérilité sil contracte la maladie.
Un autre vaccin en vue ?
La varicelle touche essentiellement les enfants de moins de 10 ans. Elle se caractérise par lapparition de boutons qui démangent. Ceux-ci vont généralement survenir sur le cuir chevelu et le visage pour sétendre sur le tronc et les membres. Ils évoluent vers des petites vésicules emplies dun liquide clair. Leur nombre est variable. Alors que certains malades ne compteront quune petite dizaine de boutons, dautres en seront littéralement envahis. Les boutons vont prendre généralement 7 à 10 jours pour sécher et disparaître. La fièvre accompagne aussi ces symptômes. Les risques de la varicelle sont minimes pour les enfants, mais ils peuvent être importants chez les personnes âgées ou celles dont le système immunitaire est déficient.
Contre la varicelle, une vaccination existe mais elle nest pas une priorité chez nous. En effet, daprès lOMS, dautres maladies pouvant être prévenues par la vaccination méritent dêtre prises en considération prioritairement à la varicelle : cest le cas du rotavirus (qui est à lorigine de fortes diarrhées et de risques de déshydratation chez les nourrissons,
notamment) ou des infections à pneumocoques. La vaccination contre la varicelle est donc surtout préconisée dans les pays en voie de développement.
Les moins spectaculaires
Une maladie infantile nettement moins connue est le mégalérythème épidémique, appelé aussi érythème infectieux. On lappelle aussi 5ème maladie, puisquil sagit de la 5ème maladie infantile éruptive infectieuse, après la scarlatine, la rubéole, la rougeole et la varicelle, et suivie de la 6ème, la roséole. Cette maladie commence par de la fièvre, des douleurs musculaires, de la toux, des crampes abdominales, des frissons, des maux de gorge, notamment et ce, durant environ 3 jours. Ensuite léruption : dabord sur les joues qui deviennent très rouges, comme si lenfant avait reçu une gifle ou un coup de soleil dans le visage, avec une pâleur autour de la bouche. Elle va ensuite sétendre au tronc. Généralement, les boutons disparaissent en une dizaine de jours. Elle touche un grand nombre denfants de 3 à 15 ans, dans une période allant de lhiver au printemps. Mais ses symptômes étant très généraux et la maladie disparaissant spontanément, il est possible quelle passe inaperçue. Sans compter quun quart des personnes atteintes ne présentent même aucun symptôme. Elle est par ailleurs bénigne, excepté pour les personnes dont le système immunitaire est fragile.
Reste donc la roséole. Il sagit également dune infection virale relativement courante au cours de la première enfance, cest-à-dire avant lâge de 2 ans. Et elle est également très contagieuse, comme toutes les maladies infantiles citées. Elle débute par un accès brusque de fièvre, jusquà 39 à 40°, qui dure environ 4 jours. Lorsque la fièvre baisse, une éruption de points rouges ou roses apparaît, dabord sur le tronc, puis sur les membres et le cou pour disparaître spontanément après environ deux jours.
Chez certains enfants, dautres symptômes peuvent apparaître, comme la diarrhée, de la toux, un gonflement des ganglions lymphatiques du cou ou des douleurs auriculaires.
Ces 6 maladies infantiles sont dans la grande majorité des cas bénignes, mais pour éradiquer celles qui peuvent engendrer des complications plus graves, la seule arme efficace est une vaccination généralisée.
Carine Maillard
Conseils pratiques
Contre toutes ces infections virales, il ny a pas grand chose à faire, sinon surveiller les symptômes et tenter de les maîtriser. Ainsi, on pourra donner un anti-pyrétique pour faire baisser la fièvre, un anti-douleur si lenfant se plaint de douleurs (à la tête notamment). Evitez laspirine.
Surveillez la température régulièrement. Pour un nourrisson, on peut également faire tomber la température en lui donnant un bain à une température inférieure de 2° à sa température corporelle. Pour la varicelle, attention au grattage : les cicatrices qui sensuivront peuvent persister. Contre les démangeaisons, certains médecins prescrivent des antihistaminiques. Quant au talc, il ne soulage pas et risque même de favoriser les cicatrices par la macération. Idem pour toutes les autres pommades : seul léosine va assécher les pustules et favoriser la guérison. Gardez lenfant au repos, à la maison. Il pourra retourner à lécole ou dans le milieu daccueil lorsque léruption cutanée sera terminée.
Femmes enceintes : gardez vos distances
Les femmes enceintes qui nont pas été vaccinées contre ces maladies infantiles ou qui ne les ont pas contractées avant leur grossesse ont tout intérêt à rester à distance des enfants atteints.
En effet, elles peuvent, même si cest dans de rares cas, provoquer des malformations au ftus ou provoquer une fausse couche. Aussi, il vaut mieux pour les mamans qui ont un enfant en bas âge gardé en collectivité ou scolarisé de demander aux responsables de laccueil ou de lécole de les prévenir si des cas de maladies infantiles ont été notés dans le milieu fréquenté par lenfant.
En tout état de cause, il est conseillé aux femmes de faire un bilan vaccinatoire avant la conception du bébé et de faire les vaccins nécessaires avant d'être enceintes.
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