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La santé de nos enfants (5 juin 2003)

Détecter les troubles de la vision dès le plus jeune âge

Lorsque l’enfant naît, sa vision est plus qu’imparfaite. Pendant plusieurs années, sa vue va s’améliorer, période durant laquelle l’enfant est susceptible de développer des troubles dont il ne se plaindra pas. Aussi, les parents pourraient laisser, bien malgré eux, dégénérer une situation pourtant réversible. A condition de s’y prendre au plus tôt…

 

Contrairement à ce qu’on a tendance à penser, la vue d’un enfant évolue lentement, comme l’explique le Dr Demet Yuksel, ophtalmologue au service de Strabologie des Cliniques Universitaires St-Luc de Bruxelles : “La vision se développe de la naissance jusqu’à l’âge de 8 à 10 ans. C’est durant cette période que peut survenir une amblyopie, c’est-à-dire une baisse de l’acuité visuelle d’un oeil ou des deux yeux, due à un manque de stimulation visuelle.”

 

L’amblyopie corrigeable chez les plus petits

Dans la majorité des cas, les amblyopies de l’enfant sont d’origine fonctionnelle, comme le strabisme, la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme, c’est-à-dire qu’elles sont dues à un mauvais fonctionnement de l’œil. Souvent, un œil est plus gravement atteint que l’autre : il est alors qualifié d’amétrope ou d’“ amblyope ” par rapport à l’autre. Aussi, le cerveau va “favoriser” l’œil qui voit le mieux et délaisser l’autre. Si rien n’est fait, le problème visuel va dès lors s’aggraver pour cet œil délaissé.

“De 0 à 4 ou 5 ans, l’enfant ne présente de symptômes que si la vision est vraiment très mauvaise, explique le Dr Yuksel. Si elle est simplement mauvaise, le cerveau de l’enfant va s’adapter et s’appuyer sur l’œil qui voit le mieux, au détriment de l’autre. Les parents doivent dès lors jouer la carte de la prévention et du dépistage qui devra être le plus précoce possible.” Car plus tôt l’amblyopie fonctionnelle est dépistée, mieux elle guérira. “Le traitement principal consiste à appliquer un cache sur l’œil qui fonctionne le mieux pour faire travailler correctement l’œil lésé, aidé si nécessaire par des verres correcteurs. Ainsi, le cerveau n’aura d’autre choix que de rectifier l’image qu’il reçoit de cet œil.” L’occlusion se fera quelques heures par jour, mais devra être surveillée car l’œil normal risque de dégénérer s’il n’est plus du tout stimulé. “Entre 0 et 6 ans, les résultats sont excellents. Après, on peut considérer que l’amblyopie persistera.”

 

Un risque accru si les parents sont atteints

Le risque pour un enfant de développer une amblyopie est d’autant plus grand si ses parents sont également touchés, comme le confirme le Dr Yuksel. “Lorsque l’un des parents ou les deux sont myopes, astigmates ou hypermétropes, par exemple, l’enfant a environ quatre fois plus de risques de développer une amblyopie. Pour ces enfants, je recommande un examen de la vision par un ophtalmologue entre un an et un an et demi. Pour les autres, cet examen peut être réalisé vers deux ans. La prématurité et le faible poids à la naissance constituent également des facteurs de risque.”

Si des dépistages systématiques sont organisés par les écoles, ils sont malheureusement tardifs. “L’enfant entre vers 3 ans en maternelle et pour un dépistage, c’est déjà tard, déplore le Dr Yuksel. “Dans les pays scandinaves, ces tests approfondis se pratiquent dans les crèches et les maternités. En Belgique, quelques maternités réalisent ces examens, mais pas toutes. Trop souvent, des parents nous disent que leur pédiatre leur a conseillé d’attendre que l’enfant ait 4 ou 5 ans, que son problème va s’arranger spontanément. C’est faux ! Les amblyopies ne disparaissent pas avec le temps. Au contraire, elles ne font qu’empirer et chaque mois sans traitement est une chance de moins de récupérer une vision parfaite. L’information doit passer auprès des parents, mais aussi auprès du corps médical qui ne doit pas sous-estimer les troubles visuels de l’enfant.”

Une collaboration est aussi en place avec les consultations de l’ONE et les visites en crèche : “depuis 15 ans, l’ONE est sensibilisé à ce problème de dépistage précoce, mais jusqu’il y a peu, nous n’avions pas les outils pour être efficaces, notamment parce qu’ils exigeaient une collaboration de l’enfant, ce qui n’est pas toujours facile à obtenir chez les plus petits. Depuis quelques temps, nous avons acquis des réfractomètres portables qui peuvent mesurer plus rapidement la réfraction et nous sommes occupés à recruter des orthoptistes et à les former pour disposer, vers la rentrée 2003, d’un personnel qualifié pour réaliser ces dépistages tant en consultation qu’en crèche dans toute la Communauté Française”, explique le Dr Mauroy, médecin à l’ONE. Si un problème est dépisté, les parents sont invités à consulter un ophtalmologue pour approfondir l’examen et instaurer le traitement.

L’enseignement essentiel à tirer est donc de ne pas attendre : tout se joue avant trois ans !

Carine Maillard

 

Reconnaître les troubles visuels chez l’enfant

 

Si le strabisme est facile à déceler pour les parents, les autres amblyopies sont plus discrètes. Mais elles peuvent être accompagnées de signes qui doivent alerter les parents.

Ainsi, l’enfant peut se cogner très fréquemment lorsqu’il se déplace, plisser les yeux en regardant la télévision, son regard peut ne pas se fixer ni accrocher un objet lorsqu’il est passé plusieurs fois devant ses yeux, l’enfant peut aussi “balayer” trop lentement du regard cet objet. Il ne s’agit ici que de quelques signes qui peuvent conduire les parents à consulter un ophtalmologue.

 

Quelle intervention de la mutualité?

 

• La consultation d’un médecin spécialisé en ophtalmologie fait l’objet d’un remboursement de la part de l’INAMI. Les honoraires du médecin spécialiste conventionné sont fixés à 15,46 euros. Le remboursement est de 9,28 euros pour un assuré ordinaire et de 13,35 euros pour le bénéficiaire de l’intervention majorée. Si le médecin est accrédite, les montants sont les suivants: 17 euros (honoraires) - 10,82 euros (remboursement assuré ordinaire) et 14,89 euros (BIM). L’ophtalmologue peut également porter en compte des actes techniques qui font également l’objet d’un remboursement.

• La monture de lunettes fait l’objet d’une intervention forfaitaire de l’INAMI de 23,86 euros, quelle que soit la monture et la puissance des verres. Cette intervention n’est réalisée qu’une seule fois en dessous de 12 ans!

Dans le cadre de l’assurance complémentaire, les mutualités chrétiennes interviennent dans les frais d’optique soit en remboursant en partie les montures et les verres soit en offrant des réductions dans leurs magasins d’optique. Renseignez-vous auprès de votre mutualité.

 

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