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La santé de nos enfants (5 février 2004)

 

Les courbes de croissance : s’y fier ou ignorer ? 

 

Lorsque bébé paraît, une médicalisation croissante de son évolution s’est imposée. Mesuré, pesé et surveillé, bébé est repris dans des statistiques.

Mais pourquoi ? Les courbes de croissance sont-elles des indicateurs importants et faut-il les suivre à la loupe ?

 

Bébé sorti du giron maternel, le pédiatre s’empresse de relever ses paramètres qui sont bien vite notés dans le carnet de santé : taille, poids à la naissance et périmètre crânien seront dès lors repris régulièrement lors des visites et signalés sur les courbes, bien connues des jeunes parents. Celles-ci servent aux pédiatres à surveiller le développement staturo-pondéral de bébé.

Ces courbes ont été élaborées sur base de l’étude du poids, de la taille d’un nombre important d’enfants sur plusieurs années ; des moyennes ont été retirées et mises sur papier. Elles s’expriment en percentile, qui correspond au pourcentage d’enfants de la population générale, du même âge, du même sexe et de la même ethnie, qui atteint une valeur inférieure ou égale à la valeur atteinte par l’enfant. Ainsi, si votre enfant atteint un percentile de 60 dans la courbe de la taille, cela signifie qu’en moyenne 60% des enfants de son âge sont plus petits ou de la même taille que le vôtre. Idem pour le poids.

Dans le cas de la taille, les bébés très petits ou très grands, cela existe et ils restent “normaux” : la taille de la population normale va entre un percentile de 3 et un percentile de 97, c’est dire si la marge est grande.

 

Plus que le percentile, l’évolution compte

Logiquement, un bébé voit son médecin, généraliste ou pédiatre, plusieurs fois durant ses premiers mois de vie : que ce soit pour ses vaccins et rappels ou pour des maladies, le médecin aura l’occasion de vérifier l’évolution de la croissance de bébé. Ainsi, la taille, le poids et le périmètre crânien seront mesurés précisément à chaque visite et reportés sur un graphique. C’est la vue d’ensemble de tous ces points, repris à différents moments de la vie de bébé, qui pourra être interprétée par le mé- decin.

La courbe de croissance d’un bébé ou d’un enfant sera donc considérée dans le temps : c’est l’évolution de cette courbe qui pourrait le cas échéant mettre en évidence un problème de santé. Dès avant la naissance, les facteurs héréditaires et génétiques seront déterminants dans la taille de bébé. Mais après la naissance, une fois le percentile de départ connu, c’est son évolution qui sera importante. Une “cassure” dans l’évolution de la courbe de poids ou de taille peut être un signe de maladie.

Ainsi, une taille qui se situe au percentile 3 et qui évolue harmonieusement, restant stable à ce percentile est nettement moins inquiétante qu’une taille qui passe du percentile 50 au percentile 25 puis 10 : dans ce cas, le développement marque un décrochage. Celui-ci peut être dû à différents facteurs parmi lesquels une dénutrition, une malabsorption intestinale comme dans le cas d’une intolérance au gluten, mais aussi à une série de maladies chroniques respiratoires, cardiaques ou rénales, voire des problèmes psychologiques chez l’enfant.

Dans le cas des courbes de poids, c’est également l’évolution qui prime. La “normalité” se situe également entre les percentiles 3 et 97. Si la courbe de poids se situe en-dessous de 3, il y a retard pondéral et la cause est à rechercher ; elle peut être d’origine héréditaire, bien sûr, mais aussi nutritionnelle. Dans tous les cas, une évolution harmonieuse, c’est-à-dire en suivant la courbe de départ, doit être observable. Si cette courbe chute, il y a probablement une maladie à rechercher ; si elle grimpe trop vite, il y a peut-être un début d’obésité, sauf si l’enfant se remet d’une maladie grave, ce qui dans ce cas est plutôt encourageant.

 

Le crâne à la loupe

Le périmètre crânien, pour sa part, est mesuré uniquement durant les trois premières années de la vie de l’enfant. Il sert à évaluer la croissance du cerveau, particulièrement rapide au cours des premiers mois et des premières années. Une évolution qui n’a d’ailleurs aucune commune mesure avec celle des autres parties du corps. Sa mesure est très importante car c’est elle qui permettra de détecter rapidement des anomalies du développement du système nerveux.

Ainsi, une augmentation trop rapide de la croissance du cerveau, passant d’un percentile 50 à 75 rapidement, sans augmentation de la taille de bébé, notamment, inquiètera le médecin. Des examens pourront déterminer les causes de cette rupture subite dans la croissance, causes qui peuvent être d’origine neurologique.

Ces courbes vont par ailleurs servir à établir d’autres courbes, moins connues : celles qui vont évaluer la “vélocité de croissance”, c’est à dire le gain annuel en cm, ou “la vélocité pondérale”, donc le gain annuel en poids. Ces courbes vont compléter et aider l’interprétation des courbes classiques. Elles sont également exprimées en percentiles mais présentent l’avantage de quantifier les progrès de la taille et du poids individuels de l’enfant, par rapport à lui-même.

Les mesures faites par les médecins ne répondent donc pas à des critères esthétiques, mais bien médicaux, et sont donc essentielles. Car un bébé ou un enfant qui a une bonne croissance est

un bébé ou un enfant en bonne santé. Des mesures régulières s’imposent donc et ne peuvent qu’être encouragées aux jeunes mamans. Ces courbes sont reprises dans le Carnet de l’enfant, édité par l’ONE.

Carine Maillard

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