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La santé de nos enfants (4 janvier 2001)

 

Bien manger à l’école ?

 

La plupart des enfants mangent un repas principal et deux collations à l’école. L’école doit donc apprendre à intégrer un véritable “temps des repas” dans ses horaires. Les freins ? Un problème de coûts et, plus encore, un problème de mentalité.

 

Dans l’enseignement fondamental, les trois quarts des élèves restent à l’école durant le temps de midi. Vingt pour cent d’entre eux y prennent un dîner chaud et cinquante-cinq pour cent mangent un pique-nique amené de la maison.

Beaucoup d’enfants arrivent à l’école le matin aux environs de 8 h (parfois bien plus tôt) et en repartent après 17 h. La collation de dix heures et le goûter se prennent alors à l’école. Soit trois repas sur les cinq que doit idéalement comporter une alimentation harmonieusement répartie.

La famille et l’école sont donc tout deux concernées par les repas des enfants à l’école. Aux familles revient la responsabilité d’assurer à l’enfant des collations et un pique-nique sains. A l’école revient le rôle de s’organiser, pour que les enfants les consomment dans de bonnes conditions. Et, quand elle propose des “dîners chauds”, il lui revient aussi d’en assurer la qualité et l’équilibre.

Menus sains et équilibrés

 

Les diététiciens préconisent un solide petit-déjeuner, une collation à dix heures, un bon repas de midi, une collation à quatre heures et un repas du soir léger. Et, bien sûr, des repas variés avec des fruits et des légumes, des féculents en quantité raisonnable, un minimum de graisses et de sucres. Il faut bien convenir que l’examen des assiettes scolaires ou des boîtes à tartines révèle un contenu fort éloigné de ce tableau idéal. Certains enfants mangent tous les jours des tartines de choco. Et tout le monde connaît des cantines où l’on sert des frites plusieurs fois par semaine, “sinon les enfants désertent le dîner chaud”, où l’on confond fish-sticks et poissons, où l’on sert des potages en boîte ! Qui ne connaît aussi des écoles où les repas arrivent tièdes sinon quasi froids ?

Si elle organise un repas chaud, il appartient à la direction de l’école – avec le soutien actif de son pouvoir organisateur et, si possible, l’implication du conseil de participation – d’organiser la cuisine de l’école de manière optimale ou de passer un contrat clair et exigeant avec le fournisseur de repas dont c’est le métier. Il lui appartient aussi de veiller à ce que les menus soient équilibrés, les denrées de bonne qualité, l’hygiène de la cuisine irréprochable et le personnel d’encadrement bien formé.

Déjeuner en paix

 

Prendre un ou plusieurs repas à l’école suppose également un cadre adapté.

Que les enfants mangent des tartines ou qu’ils prennent un repas chaud, ils doivent pouvoir disposer de tables et de chaises adaptées, de lave-mains, de couverts et de serviettes, d’eau fraîche. Idéalement, les enfants qui emmènent un pique-nique à l’école devraient aussi avoir accès à un réfrigérateur où conserver leurs boîtes à tartines et certaines collations. Que penser de tartines au jambon qui “macèrent” une matinée durant au fond d’un cartable dans une classe chauffée à 20 degré ?

Plus que tout, il est indispensable que les enfants puissent prendre le temps de manger. Il faut, comme dit la chanson, pouvoir “déjeuner en paix” ! Or, convenons-en, la prise des repas à l’école s’apparente souvent à une course contre la montre, dans des infrastructures mal adaptées et bruyantes... Des repas agréables et sains supposent aussi un temps de midi suffisamment long et détendu. Les enfants doivent pouvoir s’installer, manger à leur aise, en bavardant entre eux car un repas est aussi un moment de convivialité. Il est donc nécessaire que, désormais, les écoles apprennent à penser en termes différents les “temps de repas” et les “récréations”.

Cercle vicieux

 

Des aliments sains, un vrai restaurant scolaire, des repas détendus et bien encadrés, c’est évidemment l’idéal. Et quelle famille, quelle école ne voudraient le réaliser ? Le problème, comme toujours, c’est le coût : l’achat des denrées de bonne qualité, le personnel de cuisine ou le traiteur, le personnel d’encadrement et d’entretien... De plus, certaines familles, les mêmes qui éprouvent des difficultés considérables à acheter des aliments de bonne qualité, connaissent des problèmes pour payer régulièrement le prix des repas chauds. D’autres parents ne connaissent pas ces difficultés et acquittent le montant demandé ; mais les écoles, dont les budgets sont très serrés, ont souvent tendance à utiliser une partie de cet argent pour arriver à payer certaines initiatives pédagogiques. Et c’est le temps de midi qui perd en qualité... Cercle vicieux.

Si le problème est donc loin d’être simple à résoudre, certaines écoles réussissent à améliorer sensiblement le temps des repas de leurs élèves. Cela suppose avant tout un changement des mentalités. Et l’école ne doit pas tout assumer seule : les parents et les élèves doivent être impliqués eux aussi. Des intervenants extérieurs, comme la Coordination “Education-Santé” avec son excellente opération “Les Midis à l’école”, peuvent apporter leur expertise. Enfin, la sensibilisation à une alimentation saine peut aussi se trouver régulièrement au centre de projets pédagogiques menés dans les classes, les cycles ou dans toute l’école. Ce thème peut en effet être abordé de manière extrêmement différente selon l’angle d’approche privilégié et selon l’âge des élèves.

Anne-Marie Pirard

 

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Adresses utiles :

• “Les Midis à l’école” - Coordination Education/Santé asbl, rue de la Rhétorique, 19 à 1060 Bruxelles - Tél. et Fax : 02/538.23.73. E-mail : midis@beon.be.

• ICAN (Institut Communautaire de l’alimentation et de la nutrition) - Quai du Barbou, 4 à 4020 Liège - Tél. et Fax : 04/344.78.25 - Ligne Info Alimentation : 0800/94.452. E-Mail : ican@infonie.be.

• Les Magasins du Monde Oxfam sont implantés dans la plupart des villes - Siège central : rue Michiels, 7A à 1180 Bruxelles - Tél. 02/332.01.10 et Fax 02/332.18.88. Site : www.mdmoxfam.ngonet.be

 

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Génération 3C

 

Les collations, comme les pique-niques, relèvent essentiellement de la responsabilité des parents. Certaines familles sont plus sensibilisées au problème que d’autres : elles privilégient les fruits, les barres chocolatées de bonne qualité et bannissent chips, bonbons et autres saucisses grasses et collantes. Mais on sait que les habitudes alimentaires les plus mauvaises sont issues des milieux les plus fragiles. L’Observatoire de la Santé du Hainaut, notamment, l’a relevé et démontré, chiffres à l’appui.

De plus, certaines écoles n’aident pas les familles quand elles installent dans les locaux scolaires des distributeurs de boissons gazeuses et/ou de friandises ! De cette manière, elles contribuent activement à former la génération dite des 3C : café-chips-chocolat !

Ceci débouche sur un véritable problème de santé publique : aujourd’hui, en effet, un jeune de 11 à 18 ans sur six souffre de surcharge pondérale. Mais l’inspection médicale scolaire dénonce aussi carence en vitamines, carences en iode et en fer, caries dentaires... Et l’on sait que les troubles alimentaires, tels l’anorexie et la boulimie, sont en augmentation.

Si ces signaux sont alarmants, des solutions existent et sont déjà mises en pratique dans certaines écoles : ici, l’école demande une contribution minime aux parents et achète pour tous les enfants des collations “bonne santé”. Là, c’est l’association de parents qui se charge de cette tâche en demandant à toutes les familles de la classe d’accomplir un “achat groupé”. Là encore, l’école a ouvert une boutique de produits “Oxfam” issus du commerce équitable...

A.M.P.


 

Une charte de l’alimentation

Assurer une alimentation de qualité à l’ensemble de la population, et particulièrement aux enfants, est une préoccupation des responsables politiques : les ministres compétents en matière d’Enseignement fondamental et en matière de Santé en Communauté française, Jean-Marc Nollet et Nicole Maréchal, ont donc organisé conjointement, en décembre dernier, un forum sur l’alimentation scolaire.

Enseignants, diététiciens, responsables de restaurants scolaires, fournisseurs de repas et parents d’élèves y ont participé en grand nombre. Réunis en ateliers, ils ont pu exposer leurs différents points de vue, expliquer leurs priorités et leurs difficultés, échanger leurs expériences, dégager des pistes d’actions concrètes sur des sujets divers : organisation et coût des repas à l’école (pour l’école et pour les parents), éducation aux goûts, aux saveurs, aux comportements alimentaires sains, etc.

Dans la foulée de ce Forum, les deux ministres ont décidé de mettre en chantier une charte à destination des écoles de la Communauté française, tous réseaux confondus. Cette Charte s’appuiera sur le contenu des discussions du forum pour donner aux directions d’écoles une série d’indications, de recommandations et d’objectifs à atteindre. Elle ne sera pas contraignante: elle proposera aux écoles des informations sur les moyens pédagogiques à mettre en oeuvre, la manière de faire participer les enfants, mais aussi des conseils pour réaliser un bon contrat avec les fournisseurs, etc.

La Charte devrait être terminée pour la fin de l’année scolaire et envoyée dans toutes les écoles dès octobre 2001. Le souhait des deux ministres est que cette Charte incite la communauté scolaire à se mobiliser pour changer les mentalités et modifier les pratiques. Pour être efficace, ce vaste chantier doit impliquer l’équipe éducative, mais aussi les parents, les élèves eux-mêmes et des intervenants extérieurs. C’est un travail qui pourrait être réalisé avec le concours des Conseils de Participation.

A.M.P.