La santé des enfants
(16 février 2012)
Des petites mains pour faire du bien
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© Éditions Ambre |
Rien de tel qu’un massage pour se relaxer,
s’échapper du stress quotidien. La journée d’un enfant peut être chargée,
notamment par le rythme scolaire. Pourquoi ne pourrait-il pas, lui aussi,
profiter de techniques pour se détendre ? Le massage à l’école, c’est
possible en quelques minutes et grâce à de petits masseurs en herbe.
13h10. La cloche sonne.
La vingtaine d’enfants de 2ème maternelle de cette école bruxelloise
quittent le froid de la cour pour se réchauffer dans leur local. Excités
après le défoulement à la récréation dans des conditions hivernales, les
marmots se pressent à rejoindre le coin “tapis” où ils s’installent à l’aise
en cercle. C’est là que se déroule l’activité massage. Geneviève Debast,
l’institutrice, prend place au milieu. Le silence et le calme sont requis.
Sans rechigner, les enfants, assis deux par deux, appliquent les consignes.
Ils savent que la demi-heure qui suivra fera place au bien-être. L’un est
désigné comme masseur et l’autre aura le plaisir d’être massé. Les rôles
s’inverseront ensuite. La quiétude règne et le massage peut débuter. “On
crée une bulle autour de soi”, lance la maîtresse à ses élèves pour qu’ils
imaginent un espace plus intime et calme pour leur duo. A l’aide de fiches
illustrées, elle guide les enfants dans leurs gestes prodigués à leurs
petits camarades. Malgré les mains un peu gauches ou hésitantes, tout le
monde s’applique, se respecte… Orion demande régulièrement à sa partenaire
s’il ne la masse pas trop fort. Les termes sont imagés pour aider les
enfants dans leurs gestes. Du shampooing pour le massage du crâne, aux
petits couteaux pour le massage du dos, les masseurs s’exécutent
scrupuleusement, emmenant les massés dans le monde de la relaxation.
Certains petits commencent à bailler et à fermer les yeux. Après une
quinzaine de minutes et un remerciement final, les rôles s’inversent dans le
calme. Cette sérénité s’imposera au-delà de l’activité après que tout le
monde ait pu recevoir son massage. L’institutrice l’a constaté: “La classe
est bien plus calme après le massage. Le moment idéal pour le réaliser est
juste après la récréation de midi. Ces petits étaient habitués à la sieste
en 1ère maternelle. Le massage leur permet de bénéficier d’un moment plus
tranquille pour se détendre au cours d’une longue journée.”
Petits gestes simples pour se relaxer |
Massage à faire deux par deux |
• La pluie
Tapoter le crâne
du bout des doigts.
• Les petits couteaux
Bien serrer les doigts et tapoter
alternativement des deux mains (côté auriculaire) une épaule et puis,
l’autre.
• Le serpent
Zigzaguer avec les mains à plat dans le dos d’un côté
à l’autre.
• Le tournevis
Points fermés, les faire tourner sur toute la
surface du dos en appuyant légèrement.
• La ronde des pouces
Avec les mains
fixées aux épaules, bouger les pouces de manière circulaire sur les
omoplates et le haut du dos. |
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>> Tous les gestes du massage à l’école
s’adressant aux enfants dès 4 ans sont compilés dans l’ouvrage richement illustré de Bernadette Colard : “Le massage à l’école et en famille. Dès l’âge de 4 ans”• Ed. Ambre• 98 p.• 18,70 EUR. Disponible à l’asbl Respect (voir coordonnées ci-contre). |
Un plaisir partagé
Les élèves de cette classe sont unanimes : ils aiment les
massages. Même si parfois, l’humeur de certains prend le pas sur le plaisir
: “Certains jours, quelques-uns préfèrent ne pas masser, ni être massés,
explique l’institutrice maternelle. Et je n’oblige jamais un enfant à
participer s’il n’en a pas envie. Je demande seulement qu’il respecte le
calme et qu’il se mette avec nous dans le cercle pour observer les autres.”
Geneviève Debast a eu l’idée de pratiquer cette activité
dans sa classe grâce à son petit garçon qui, il y a quelques années, était
revenu de l’école en lui proposant fièrement de la masser. Il avait appris
quelques gestes en classe avec son institutrice. “Les techniques sont
simples, les enfants peuvent donc les reproduire chez eux avec leurs parents
ou leurs frères et sœurs…” ajoute Geneviève Debast. Et la petite Linh, 4 ans
de renchérir : “Moi, j’en fais à ma grand-mère et elle aime bien quand je la
masse. Je fais les mêmes gestes qu’à l’école.”
Se former
Mais les massages à l’école, ça ne s’improvise pas.
Bernadette Colard, enseignante à la retraite, a pratiqué cette activité
pendant quinze ans dans sa propre classe. Elle a voulu transmettre son
savoir-faire et a créé l’asbl Respect. Aujourd’hui, elle donne des
formations à destination du corps professoral. “J’accompagne le titulaire de
la classe pendant quatre séances de massage, en immersion directe avec les
élèves. Ensemble, nous apprenons le massage de la tête, des bras, des mains,
du dos et des épaules, qui se pratiquent deux par deux, et aussi le massage
dit ‘do-in’ – de soi-même – du visage, de la tête, du ventre, des jambes et
des pieds.”
Bien que des initiatives, comme celle de Bernadette Colard,
aient vu le jour dans beaucoup de pays, la première école internationale de
massage à l’école a été fondée en 2000 par une Canadienne, Sylvie Hétu, et
une Suédoise, Mia Elmsäter. S’adressant aux écoliers de quatre à douze ans,
l’initiative se répand un peu partout dans le monde et remporte un franc
succès au Royaume-Uni, au Danemark, en Allemagne… Le massage est même rendu
obligatoire dans les programmes scolaires en Suède et est bien ancré dans
les écoles canadiennes! Et on le voit s’immiscer petit à petit aux Pays-Bas
et en Belgique. Plus surprenant, on le croisera dans les établissements
scolaires malais, vénézuéliens ou encore japonais… Bernadette Colard précise
: “Nous partageons les mêmes objectifs mais ma méthode n’est pas la même que
celle instaurée par Sylvie Hétu et Mia Elmsäter. La leur exclut que l’adulte
touche les enfants et se limite à la pratique des massages deux par deux.”
Une plus-value pour tous
Les scientifiques l’ont déjà prouvé: les caresses et
massages créent une sensation de bien-être. Au toucher, le cerveau produit
de l’ocytocine, qualifiée d’hormone du bonheur par certains. Des tests
réalisés dans des maternités ont montré également que des bébés massés
régulièrement se développent plus vite que d’autres(1).
“Réaliser une telle activité avec des élèves amène une
ambiance plus chaleureuse dans la classe : les enfants deviennent plus
respectueux, plus à l’écoute des autres, prêts à partager, plus sûrs d’eux…
Les conflits sont en nette régression et les enfants sont moins stressés.”,
explique Bernadette Colard. Sylvie Hétu et Mia Elmsäter ont également mis en
avant que les massages en classe améliorent la concentration des jeunes et
la qualité de leur sommeil.
Facile à pratiquer
Pas besoin de mille et un accessoires pour pratiquer le
massage à l’école. Assis sur un tapis ou à califourchon sur leur chaise, les
enfants n’ont pas à se dévêtir ou à changer de tenue. Obtenir le calme est
le plus important. Mais l’activité l’imposera tout en douceur. “Avant l’âge
de quatre ans, la psychomotricité fine des enfants n’est pas encore assez
développée pour reproduire les gestes”, a observé Bernadette Colard. Mais
dès cet âge et jusqu’à la fin de l’école primaire, cette activité peut être
régulièrement pratiquée dans les classes pour le plus grand bonheur de tous.
// VIRGINIE TIBERGHIEN
>> Plus d’infos :
(1) Une étude a, entre autres, été menée en Italie
dont les conclusions sont disponibles sur
www.jneurosci.org.
Le massage, un plaisir à partager avec son bébé
Bien au chaud dans le ventre de leur maman pendant
neuf mois, les bébés sont subitement séparés de cette ambiance chaleureuse.
Les massages peuvent aider les petits bouts à retrouver cette sensation de
sécurité et de bien-être.
Dès la naissance, des câlins et caresses peuvent rassurer,
calmer, détendre un bébé. Les massages à proprement parler ne peuvent être
pratiqués qu’à partir de ses six semaines.
Un environnement doux et calme
L’enfant doit se sentir à l’aise. Il faut donc éviter de
le masser s’il a le ventre creux ou, au contraire, trop plein. Le masseur
(papa ou maman) doit également être détendu et se concentrer sur ce qu’il
fait. Prendre le temps avec son bébé, ne pas être perturbé par les bruits
extérieurs (comme la sonnerie du téléphone)… sont les secrets d’un massage
réussi. Une musique calme, la lumière tamisée peuvent aider à la relaxation.
L’enfant appréciera la voix douce et les mains chaudes de son parent. Il est
important de bien chauffer la pièce pour que le bébé ne grelotte pas pendant
le moment de détente.
Comment procéder ?
Vingt minutes de massage permettent au tout-petit de se
relaxer. De légers mouvements (chacun répété au moins trois fois) sont
exercés sur la tête, ensuite sur les bras, pour descendre jusqu’aux pieds.
Le masseur peut varier ses gestes en utilisant tantôt le bout des doigts,
tantôt la paume de la main ou une main et puis, les deux. L’utilisation
d’huile naturelle (huile d’amande douce, de jojoba, de sésame) peut créer
toute une ambiance: le bébé reconnaîtra peut-être l’odeur qu’il associera à
ce rite de détente. Il faut veiller tout de même à ne pas utiliser d’huile
sur le visage de l’enfant.
Parfois, le bébé pleurera ou bâillera. Un petit pipi lors
de la relaxation n’est pas à exclure. Ce sont des signes qui traduisent que
l’enfant se détend. Mais il faut rester à son écoute : s’il n’aime pas, il
vaut mieux ne pas le forcer.
>> Conseils sur
www.cm.be/skoebidoe (en néerlandais).
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