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Prévention (5 mai 2011)

 

Incontinence urinaire : éviter de prendre la fuite

Une grosse quinte de toux, un fou rire, un effort trop brusque, une envie pressante et pas de toilettes à proximité… et c’est la fuite. Pas de quoi paniquer si cela arrive une fois ou l’autre. Mais si cela se répète, mieux vaut consulter rapidement un médecin avant que cela ne s’aggrave. Car l’incontinence urinaire se traite.

Contrairement à ce que l’on croit souvent, l’incontinence urinaire ne concerne pas que les femmes âgées. Au contraire. D’une part, ce symptôme fréquent touche souvent des femmes jeunes ou d’âge moyen. D’autre part, les hommes peuvent aussi connaître des pertes incontrôlables et involontaires d’urine à un moment de leur vie. En réalité, il n’existe pas une mais plusieurs formes d’incontinence. C’est ce qui explique cette confusion (1).

 

L’incontinence d’effort

Ce type d’incontinence est un problème mécanique qui survient sans envie d’uriner. Lorsque les muscles du périnée et du sphincter urinaire qui maintiennent la vessie fermée sont affaiblis, une augmentation de la pression abdominale peut laisser échapper de l’urine de la vessie. Cette pression accrue peut se produire lors d’une toux, d’un éternuement, d’un effort physique ou d’un éclat de rire. Ce type de fuites est le plus fréquent chez les femmes (50% des incontinences féminines).

 

L’incontinence par impériosité

Egalement appelée incontinence par instabilité vésicale, elle se manifeste par des envies irrépressibles d’uriner. Ces besoins pressants sont souvent suscités par le contact avec l’eau, le bruit de débit d’un robinet ouvert ou même le son de la clé de la serrure lorsqu’on rentre à la maison. Ce trouble de la vessie qui peut occasionner d’importantes pertes d’urine augmente avec l’âge : le plancher pelvien est moins tonique et les fuites deviennent plus fréquentes. D’où l’importance de se maintenir en forme et de faire suffisamment d’exercices pour garder un bon tonus musculaire du périnée. Les causes de cette instabilité ou hyperactivité vésicale sont multiples, de l’anxiété aux maladies neurologiques en passant par la vessie mal éduquée (il n’est pas bon d’uriner trop vite ni par à-coups), le manque d’œstrogène, les traitements par radiothérapies, les infections urinaires…

 

L’incontinence urinaire mixte

La coexistence des deux formes d’incontinence que l’on vient de décrire représente 25% des incontinences urinaires féminines.

 

L’incontinence fonctionnelle

Certains troubles ou handicaps physiques, orthopédiques ou mentaux peuvent empêcher une personne de se rendre aux toilettes. Ainsi, 75% des patients âgés souffrant d’incontinence ont une lésion cérébrale (tumeur, accident vasculaire cérébral, maladie de Parkinson…).

 

L’incontinence par regorgement

Lorsque la vessie ne se vide pas complètement, l’urine s’accumule et peut finalement s’écouler goutte à goutte, comme si la vessie débordait. Une hypertrophie de la prostate peut aussi entraver le flux urinaire et entraîner un écoulement permanent. Les fuites urinaires par débordement sont la forme la plus fréquente d’incontinence masculine.

 

L’incontinence totale

Il s’agit d’une incontinence avec écoulement continu d’urine, jour et nuit. La personne n’a aucun contrôle volontaire de sa vessie. L’incontinence totale peut être causée par une malformation ou un handicap présent à la naissance. Cependant, elle est le plus souvent la conséquence de lésions physiques survenant après des accidents du bassin ou de la colonne vertébrale, certaines interventions chirurgicales ou maladies du système nerveux.

 

Des traitements possibles

Outre la gène occasionnée par les fuites, l’incontinence urinaire peut avoir des répercussions psychologiques et sociales importantes : anxiété, dépression, repli sur soi, perturbations de la vie sexuelle, abandon de la pratique du sport, peur de s’écarter du domicile, d’aller au travail...). Le sujet reste encore tabou, en particulier chez les jeunes femmes sportives et chez les hommes. Pourtant, dans la plupart des cas, il existe des solutions adaptées pour régler le problème et améliorer la qualité de vie, surtout si le traitement débute rapidement. Il est donc indispensable de consulter sans tarder son médecin traitant ou un urologue afin de bien identifier le type d’incontinence urinaire et envisager la prise en charge adéquate.

De manière générale, un bon entretien du corps et une bonne hygiène de vie sont recommandés. En effet, la fuite urinaire peut être le signe de certains problèmes de santé. Un surpoids pesant sur les muscles pelviens, une toux chronique due au tabagisme, la constipation chronique, les cystites, l’excès de caféine… favorisent l’incontinence. Il est dès lors important d’agir sur ces facteurs (voir “Quelques conseils de prévention”). En cas de fuites, l’utilisation de protections absorbantes adaptées à la gravité de l’incontinence peut s’avérer nécessaire. Mais elle ne doit en aucun cas retarder la prise en charge médicale. Enfin, pour la femme, porter un tampon épais dans le vagin pendant l’activité sportive empêche que la vessie ne s’affaisse pendant l’effort…

 

Plusieurs types de traitements sont possibles selon le type d’incontinence.

Dans les situations d’incontinence d’effort, la rééducation périnéale donne généralement de très bons résultats après une quinzaine de séances. Pratiquée avec un kinésithérapeute (ou une sage-femme après l’accouchement), elle consiste en un ensemble de techniques visant à apprendre à contrôler le plancher pelvien (les muscles de “l’entre-jambes”) et à le tonifier pour le renforcer. Souvent l’un ou l’autre appareillage comme le biofeedback ou l’électrostimulation est utilisé. Après les séances, il faut cependant continuer à réaliser régulièrement des exercices par soi-même.

Dans les cas d’incontinence liée à une vessie hyperactive, le traitement le plus fréquent consiste en des médicaments qui suppriment les contractions excessives de la vessie.

La chirurgie est envisagée lorsque la rééducation périnéale est inefficace ou inadéquate. Chez la femme, elle sert le plus souvent à maintenir la vessie en place ou à renforcer les muscles pelviens. La technique la plus pratiquée, parce que la plus efficace et la moins invasive, consiste à soutenir l’urètre par une bandelette synthétique, de sorte que, lors des efforts, l’urine ne puisse plus s’échapper. Cette intervention ne nécessite qu’une courte hospitalisation et donne de bons résultats à long terme.

On le voit, l’incontinence urinaire n’est pas une fatalité. Même si cela touche à son intimité, il est important d’en parler pour pouvoir agir et se rendre la vie plus agréable(2).

// Joëlle Delvaux

(1) Nous n’aborderons pas ici l’énurésie nocturne se manifestant notamment chez l’enfant par des mictions involontaires survenant la nuit.

(2) Pour en savoir plus, consulter la brochure conçue par la MC : “Incontinence urinaire – osons en parler”. Téléchargeable sur le site www.mc.be , elle est disponible sur simple demande auprès des conseillers mutualistes ou au 0800 10 9 8 7, le centre d’appel gratuit de la MC.

 

Des risques accrus pour les femmes

L’incontinence urinaire touche deux fois plus souvent les femmes que les hommes. Les caractéristiques anatomiques sont un premier facteur explicatif. Le conduit urinaire est plus court chez la femme que chez l’homme, et une pression trop importante de la vessie, mal compensée par la pression sphinctérienne, provoque des pertes urinaires. D’autre part, au cours de sa vie, la femme s’expose à divers risques importants de souffrir de pertes urinaires incontrôlées.

La grossesse et l’accouchement tout d’abord. Lors d’une grossesse, le bébé appuie sur la vessie et surtout, tous les muscles se relâchent pour préparer l’accouchement. Le périnée et le sphincter, qui sont aussi des muscles, suivent le mouvement et ne jouent plus leur rôle de continence, ouvrant la porte à de possibles fuites lors d’efforts. D’où l’importance de procéder à une rééducation périnéale dans le cadre d’une gymnastique postnatale après tout accouchement.

La ménopause est aussi une période charnière. La chute hormonale qui la caractérise entraîne une mauvaise imprégnation ostrogénique au niveau des tissus, et notamment de l’urètre qui retient moins bien les urines.

La pratique de certaines activités physiques intervient aussi dans la survenue de l’incontinence urinaire d’effort chez la femme jeune et en bonne santé. Ainsi, les fuites urinaires indésirables sont plus fréquentes chez les athlètes de haut niveau, les femmes militaires mais aussi de nombreuses femmes qui pratiquent régulièrement un sport. Sont particulièrement à risque certaines disciplines sportives qui causent une forte pression sur l’abdomen ou demandent des sauts répétés comme le fitness, l’aérobic, l’athlétisme, l’équitation, le trampoline, le basket ou le volley. Mais ces sports ne sont pas les seuls à incriminer. La pratique trop intense et fréquente de certains abdominaux est également en cause comme les relevés de buste trop rapides, les pédalages et ciseaux nécessitant de gonfler le ventre. Le risque d’apparition de fuites urinaires est par contre plus modéré lorsque l’on fait du jogging, du ski ou du tennis par exemple. Il est faible lorsque l’on s’adonne à la marche, au vélo, à la natation, au roller…

Outre ce déséquilibre en muscles pelviens et abdominaux lié au sport, tous les facteurs susceptibles d’affaiblir cette zone vulnérable (accouchement sans gymnastique postnatale, modifications hormonales…) augmentent encore ce risque de pertes urinaires chez la femme. Les cystites à répétition, les inflammations et infections vaginales, le mauvais fonctionnement de la vessie, la descente des organes contenus dans le périnée font aussi partie des causes des fuites urinaires.

// JD

 

Quelques conseils de prévention

 ■ Boire normalement environ 1,5 à 2 litres d’eau par jour pour rester hydraté et ne pas irriter la vessie. Diminuer l’apport de liquide le soir ou dans des circonstances à risque (loin de toilettes).

 ■ Réduire la consommation d’alcool et de boissons à base de caféine..

 ■ Traiter une éventuelle constipation chronique.

 ■ Traiter d’éventuelles infections urinaires.

 ■ Arrêter de fumer.

 ■ Réduire l’excès de poids par une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.

 ■ Pratiquer avec modération les activités sportives à risque, en étant attentif à tonifier les muscles du plancher pelvien.

 ■ Après l’accouchement, pratiquer de la gymnastique postnatale.

 ■ Prévenir et soigner les troubles de la prostate.

 ■ Surveiller sa médication avec son médecin, certains médicaments (antihypertenseurs, antidépresseurs, diurétiques, somnifères… pouvant avoir une incidence sur l’incontinence.

 ■ Consommer avec modération les aliments irritants pour la vessie (agrumes, chocolat, tomates, mets épicés...).

 


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