Prévention
(3 juin 2010)
Bien manger, bouger… le tout sans tabac:
des prévisions de bonne santé
La vaste
enquête de santé menée tous les quatre ans auprès d'un panel de Belges
continue de livrer ses enseignements. Aujourd'hui, c'est un volet spécifique
des informations récoltées qui est passé au crible: tout ce qui touche à la
“prévention” et aux “styles de vie”.
Après
1997, 2001 et 2004, c'est en 2008 que 6.000 ménages tirés au sort dans 159
communes belges ont répondu à une série de questions.
Il y a trois mois,
l'Institut scientifique de santé publique tirait les leçons majeures de
l'enquête. Aujourd'hui, il en décrypte l'aspect préventif.
A partir des données,
l'Institut constate des tendances relativement positives au regard des
messages de prévention. Le trio “zéro cigarette, cinq fruits et légumes
par jour et trente minutes d’activité physique quotidienne” est loin
d'être respecté à la lettre; mais ses impulsions semblent se faire
ressentir. Légèrement. Au niveau de l'alimentation et du tabagisme, en tout
cas. Car du côté de l'activité physique, les résultats sont plus que
mitigés. Seuls 38% des interviewés pratiquent une activité physique (même
modérée) de 30 minutes par jour. Et ce volet “bouger” ne s'est pas amélioré
depuis le démarrage des enquêtes en 1997.
> Plus de fruits et légumes
Par contre, en douceur,
la consommation quotidienne de fruits et légumes augmente. “Depuis 2004, on
constate une légère amélioration vers des habitudes nutritionnelles plus
saines”, indiquent les chercheurs. En 2008, 64% des interviewés déclaraient
consommer quotidiennement des fruits, contre 50% en 2004; 85% disaient
manger des légumes tous les jours, contre 74% en 2004. Et l'Institut
d'indiquer: “Les consommateurs doivent recevoir des lignes directrices
claires et des conseils pratiques sur les quantités d'aliments à consommer
pour une alimentation saine, en y ajoutant le message que varier les
aliments est important”. L'objectif de manger chacun 400 gr de fruits et
légumes par jour reste en point de mire.
> Arrêter de fumer, difficile combat
Dans le champ “tabac”,
le nombre de fumeurs a diminué avec le temps et plus de la moitié des
interviewés n'a jamais fumé. Il n'en reste pas moins qu'une personne sur
quatre (âgée de 15 ans et plus) se déclare fumeuse. Fumeurs quotidiens pour
la plupart, nombreux sont ceux qui ont tenté d'arrêter mais ce n'est pas
chose aisée. Un peu plus de deux tiers des fumeurs quotidiens ont déjà tenté
d'arrêter de fumer, sans y parvenir. L'enquête relève les raisons
principales qui les ont poussés à tenter le zéro cigarette. Le top 5 se
décline comme suit par ordre d'importance: la crainte des conséquences sur
la santé, le coût, l'influence de l'entourage, l'attente ou la naissance
d'un enfant, la présence de problèmes de santé.
> Cannabis au quotidien
L'enquête s'est
également intéressée à l'usage du cannabis. Si l'échantillon de personnes
interviewées n'est pas suffisant pour fournir une analyse fine de la
consommation, il permet tout de même de percevoir quelques évolutions. Le
pourcentage de consommateurs de cannabis dans la population semble constant
(3% selon les estimations). Par contre, l'enquête relève une certaine
intensification: “un consommateur de cannabis sur trois l'utilise à un
rythme quasi journalier (au moins 20 jours sur le dernier mois)”, alors
qu'en 2004, les chiffres évoquaient un consommateur sur cinq. Y aurait-il un
passage d'une consommation récréative à une consommation chronique? La
question est ouverte.
> Boire trop, rien avoir avec le diplôme…
Parmi les produits
consommés, l'enquête s’est intéressée à l'alcool. Les chercheurs ont croisé
les réponses relatives à la consommation d'alcool avec les données
concernant le niveau scolaire des déclarants. L'alcool au quotidien est une
pratique davantage masculine qui augmente avec le “niveau d'éducation du
foyer”, indique l'Institut. “Par contre, le comportement
d'hyper-alcoolisation régulière (c'est-à-dire six verres ou plus de boissons
alcoolisées en une même occasion) est plus souvent rencontré dans les
ménages qui sont faiblement scolarisés”. L'usage problématique de
l'alcool traverse, quant à lui, toutes les catégories établies par
l'Institut.
A côté des habitudes de
vie, d'autres aspects des politiques de prévention comme la vaccination
contre le tétanos, le dépistage du diabète ou du cancer du sein, de la
prostate… ont également été évalués. Les résultats de l'enquête constituent
une source d'information importante pour les organismes pilotes des
campagnes de sensibilisation.
Dans le courant de cette
année suivront les analyses d'autres thématiques: la consommation de soins
de santé et de médicaments, les inégalités socio-économiques, la santé des
personnes âgées.
// CD
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Plus d'infos:
www.iph.fgov.be/epidemio/epifr/index4.htm
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