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Prévention (3 octobre 2013)

© Philippe Turpin/Belpress
Nos cœurs réclament de l’activité

Infarctus, accident vasculaire cérébral (AVC)…, les maladies cardiovasculaires comptent parmi les plus fréquentes. Pour les prévenir et protéger nos cœurs et artères, il s’agirait entre autres de “mieux bouger”. Pas question ici, de devenir tous des athlètes, mais de poser des “petits choix quotidiens” qui peuvent avoir de “grands effets”(1).

Les experts décortiquent les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, c'est-à-dire, les éléments qui rendent possible la survenance d’un infarctus ou d’un AVC. Certains facteurs repérés nous laissent démunis : l’âge, le sexe, les antécédents familiaux. Nous n’avons aucune prise sur ces éléments. D’autres – les plus influants – ont un caractère modifiable. Les acteurs de prévention parlent même de “facteurs protecteurs”. Ils concernent le mode de vie et font l’objet de toutes les attentions du corps médical sensibilisé à ces questions, pour soutenir leur rôle de conseils.

En effet, les statistiques belges font état d’une diminution de la mortalité à la suite d’une maladie cardiovasculaire : de 38.000 personnes en 1998 à 30.000 en 2008. Cela n’en reste pas moins la première cause de décès dans notre pays. Comme le remarque le docteur Freddy Van de Casseye de la Ligue cardiologique belge, l’amélioration statistique s’explique par un gain thérapeutique – l’apport de nouvelles techniques, notamment – et par le début d’une prise de conscience de l’importance de la prévention. Malheureusement, nos modes de vie vont à contre-sens.

Contrer en douce la sédentarité

Le tabagisme, le stress, l’hypertension ne sont pas étrangers aux maladies cardiovasculaires, de même que les déséquilibres nutritionnels générés par nos modes de consommation. En cause également : une sédentarité croissante. Hormis la “malbouffe” ambiante, nous bougeons trop peu. Bien moins que nos ancêtres qui s’activaient quotidiennement aux champs. Le niveau d’intensité dans l’activité physique est généralement trop bas pour dépenser suffisamment d’énergie. Comment y remédier ? Cela peut passer par des “activités physiques non programmées”, comme les nomme le docteur Guy Beuken. Médecin généraliste à Bruxelles et enseignant auprès des futurs médecins, il donne quelques petits trucs afin de “profiter de chaque instant pour bouger”. Se déplacer, faire le ménage, laver la voiture nous amène à dépenser de l’énergie.

Mais, il conseille à ses patients de faire un peu plus : préférer les escaliers aux ascenseurs ou aux escalators ; aller chercher son pain ou sa gazette à pied ; descendre de l’autobus deux arrêts avant d’être à destination… (lire ci-dessous). Le docteur Beuken précise : “Etre en bonne condition physique, c’est accomplir les tâches quotidiennes sans difficultés ni fatigue excessive. C’est acquérir souplesse, coordination, endurance, équilibre et habileté. Il ne s’agit pas de rechercher de la performance. Une activité physique favorable ne doit pas forcément faire transpirer.

Toujours une bonne raison

De ses consultations, le médecin généraliste rapporte les “10 bonnes raisons de ne rien faire” que ses patients lui rétorquent. “Ma condition physique ne me le permet pas”, “je risque la blessure”, “je suis trop gros”, “je suis trop vieux”, “je n’aime pas le sport”, “ça coûte cher”, “je suis trop cloche”, “je marche beaucoup au travail, de mon bureau à la photocopieuse”… Pourtant la liste des bonnes raisons à opposer au manque d’entrain est tout aussi longue et ne manque pas d’arguments. En termes cardio-vasculaires notamment : augmentation de l’efficacité cardiaque, diminution du risque de maladie coronarienne, hausse de production du bon cholestérol … Surtout, explique le médecin amateur de bonnes humeurs, c’est le plaisir procuré par le bénéfice rapidement ressenti qui motive. “Je n’imaginais pas qu’aussi rapidement, j’allais ressentir un changement”, s’étonne une de ses patientes, proche de la cinquantaine, en surcharge de poids et sujette à de l’hypertension.

Avec modération et obstination

La régularité est un gage de succès. Croire que la pratique intense de sport pendant les vacances peut remplacer l’activité physique régulière, c’est un leurre. Les recommandations s’accordent autour de l’indication : 30 minutes d’activité physique modérée, 5 jours par semaine. On préfèrera donc une consommation énergétique journalière et régulière.

Dans un Guide pour être bien dans son corps et dans son assiette, les acteurs de promotion de la santé de l’UCL(2) précisent encore l’affirmation : 30 minutes 5 fois par semaine, c’est mieux que 2h30 en un jour ; les 30 minutes peuvent être fractionnées en 2 fois 15 ou 3 fois 10 ; pour les enfants, 60 minutes sont conseillées, etc. Les maîtres-mots semblent être régularité et modération.

D’un point de vue cardiovasculaire, les activités physiques très intenses et soutenues peuvent être délétères ; le risque d’infarctus pendant une telle pratique sportive n’est pas nul. Les cas d’accident cardiaque sur les terrains de football médiatisent d’ailleurs ce danger. Mais “le bénéfice est supérieur au risque”, précise le professeur Christian Brohet. Le risque de mort subite existe chez certaines personnes avec des problèmes cardiovasculaires méconnus que ce soit une affection cardiaque congénitale ou une maladie coronarienne qui évolue très lentement. Un examen médical est préconisé pour les adeptes d’activités sportives plus intenses.

//CATHERINE DALOZE

(1) Les interventions sont reprises d’un colloque organisé par l’Association des clubs sportifs pour cardiaques (ACSCWB) et AltéoSport, le samedi 21 septembre dernier, sur le thème : “Pour améliorer votre santé cardiovasculaire, bougez plus et mangez mieux”.

(2) Voir “Bouger, manger, un guide pour être bien dans son corps et dans son assiette”, édité par l’UCL à l’attention des étudiants, mais utile à tout public. Téléchargeable sur www.uclouvain.be/bouger-manger

 Après un incident 

Dans les années 70, le sport était proscrit aux cardiaques. Aujourd’hui, “on les a sortis du lit pour les envoyer à la salle de gym”, se réjouit Guy Verbeke, président de l’Association des clubs sportifs pour cardiaques(1). Après la quarantaine de séances de revalidation éventuellement prescrite dans le traitement, il est conseillé aux patients de poursuivre sur leur lancée. Car, “même après un traitement aigu ou avec un suivi médicamenteux, il est important de changer de mode de vie pour éviter un second incident”, explique le docteur Freddy Van de Casseye. Un message à répéter, une sensibilisation continue tant les chiffres sont éloquents : 30 % des cardiaques belges souffrent d’obésité ; 50 % n’ont pas changé de mode de vie. Les conseils se devront d’être sur-mesure pour entamer ce qui s’apparente souvent à une petite révolution : le changement de comportements, d’habitudes.

Il est important de consulter son médecin généraliste à intervalles réguliers pour évaluer les effets des traitements (médicamenteux, hygiéno-diététiques…) et pour faire le point sur le chemin parcouru.

(1) Les “Coronary Clubs”.

Plus d’infos : www.cardiaquesmaissportifs.be

 

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