Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Prévention (20 septembre 2012)

>> Lire également : Détecter les risques d’accident vasculaire cérébral

Un jour, tout bascule…

© Jean-François Dupuis

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est pointé comme l’une des trois plus importantes causes de mortalité en Belgique. Par ailleurs, il est aussi reconnu comme la source majeure du handicap adulte. Méconnus, les facteurs de risque et les premiers symptômes de ces accidents sont à prendre au sérieux. Certains réflexes peuvent sauver des vies.

A 34 ans, Tania, porte-parole de Stroke, l’association belge de patients contre l’AVC(1), est victime d’un accident vasculaire cérébral. Du jour au lendemain, sans prévenir, ce drame a bouleversé sa vie et celle de son entourage. Paralysée du côté droit, elle est devenue subitement dépendante d’une tierce personne. Cet exemple montre que les AVC ne touchent pas seulement les personnes âgées. Le Docteur Georges Mairesse, cardiologue aux Cliniques du Sud Luxembourg et président de la Belgian heart rythm association (BeHRA), le confirme : “Un âge avancé est un des facteurs de risque. Mais malheureusement, pas le seul!

Mieux vaut prévenir que guérir!

En plus de l’âge, d’autres dispositions peuvent favoriser l’arrivée d’un AVC. Le cardiologue explique : “Le vieillissement des artères, accéléré dans certains cas par le tabagisme, est sans nul doute une cause majeure. L’athérosclérose (maladie due au dépôt de graisse sur la paroi des artères - ndlr) joue énormément aussi dans l’apparition d’AVC. Les personnes qui ont un taux de cholestérol élevé y sont donc plus sujettes. Par ailleurs, l’hypertension augmente le risque d’accident.” Sans oublier que les personnes qui ont déjà été victimes d’un AVC ou d’un AIT, accident ischémique transitoire(2) courent un grand risque d’un nouvel accident. Elles doivent être suivies médicalement et prendre des médicaments préventifs.

Le Dr. Mairesse pointe une autre cause méconnue du grand public mais à ne pas négliger : la fibrillation auriculaire. “Généralement, elle atteint plus fréquemment les plus de 65 ans. Mais elle touche aussi les plus jeunes. La fibrillation auriculaire se manifeste par un cœur qui bat irrégulièrement. Ce trouble cardiaque entraîne une stagnation du sang qui favorise la formation de caillots. Parfois, il se manifeste par des palpitations, de la fatigue, des étourdissements, des essoufflements… Mais chez une personne sur trois, il peut passer totalement inaperçu. C’est pourquoi certains ignorent qu’ils en souffrent.

Réagir aux symptômes

J’ai senti une énorme pression à l’arrière de la tête, terriblement douloureuse. Et j’ai été prise de vomissements violents”, se souvient Claire(3). Les symptômes d’un AVC apparaissent brutalement, parfois sans douleur. Un trouble de la parole, de l’équilibre, un trouble de sensibilité ou une paralysie d’un côté du corps, la bouche de travers, une perte soudaine de la vue ou un trouble de la vision sont autant de signes qui doivent donner l’alerte. Dès qu’ils surviennent, il faut appeler un médecin ou le service d’urgence au numéro 112. Le temps est compté. Les heures qui suivent un AVC sont déterminantes pour une prise en charge médicale. En effet, passé les trois premières heures, un traitement anti-thrombique n’est plus d’une grande efficacité. Les conséquences de cet accident seront donc plus graves.

De lourdes conséquences

Chaque année en Belgique, 20.000 personnes sont victimes d’un AVC (soit plus de 50 par jour). 9.000 meurent endéans l’année, 6.000 seront invalides. La zone du cerveau touchée par l’accident définit le type de séquelles que la victime gardera. Plus longtemps le cerveau aura été privé d’oxygène, plus lourdes en seront les conséquences: paralysie permanente d’une partie du corps, troubles du langage, de la vision ou de la mémoire, perte de conscience… Seul un individu sur dix récupère toutes ses facultés à la suite d’un AVC. Si chaque individu reconnaît les signes d’un tel accident et parvient à réagir adéquatement en conséquence, des vies pourront sûrement être sauvées.

// VIRGINIE TIBERGHIEN

(1) Témoignage sur www.reconnaitreunavc.be

(2) Accident ischémique transitoire : même principe qu’un AVC, mais qui ne laisse pas de séquelles visibles lors d’une imagerie médicale, ni de séquelles physiques.

(3) Témoignage sur www.strokenet.be

>> Plus d’infos :

 L’AVC, c’est quoi ?

Appelés parfois thrombose, attaque ou infarctus cérébral…, les accidents vasculaires cérébraux sont de deux types : ischémique ou hémorragique.

  • Dans la plupart des cas (80 %), ils sont dits “ischémiques” : cet accident résulte d’une occlusion d’une artère cérébrale ou qui mène au cerveau. L’arrivée du sang est donc bloquée, par un caillot sanguin par exemple. Le cerveau est ainsi privé d’oxygène. On parle alors d’infarctus.

  • Parfois, on parle d’hémorragie (20%) : un vaisseau sanguin cérébral explose ou se déchire. Du sang se répand alors dans le cerveau.

Semaine du cœur

La Ligue cardiologique belge organise chaque année sa semaine du cœur à l’occasion de la journée mondiale du cœur (le 29 septembre).

Elle aura lieu du 24 au 30 septembre. Le thème 2012 : “La fibrillation auriculaire: rythme irrégulier, cerveau en danger”. La Ligue souhaite mettre en lumière le lien entre ce trouble cardiaque et le risque d’accident vasculaire cérébral. Cette affection est responsable de 20% des AVC.

Pendant cette semaine, des conférences sur la fibrillation auriculaire et ses conséquences sur le cerveau se tiendront dans toute la Belgique.

>> Renseignements et programme complet : 02/649.85.37. - www.fa-avc.be

Stroke units : rapidité et efficacité !

Depuis quelques années, certains hôpitaux belges disposent de “stroke units”, départements hospitaliers spécialisés pour accueillir les victimes d’un AVC. Ces unités sont efficaces et constituent un atout considérable dans la prise en charge de ces patients. En Belgique, leur mise en place n’est pourtant toujours pas reconnue officiellement ni balisée.

Lorsqu’un accident vasculaire cérébral survient, la rapidité de la prise en charge médicale est cruciale. Chaque minute compte. C’est pourquoi certains hôpitaux belges ont développé, en leur sein, des “stroke units” (ndlr : “stroke” en anglais signifie “AVC”). Composées d’une équipe multidisciplinaire et experte dans les AVC (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, logopèdes…), ces unités spécialisées réagissent rapidement face à ce type d’accident. Leur efficacité a déjà été démontrée en Belgique mais aussi dans d’autres pays européens qui en disposent. On dénombre moins de décès et de transferts vers des institutions de soins parmi les patients qui y sont soignés.

A l’heure actuelle en Belgique, il n’existe pas encore d’agrément ou de critères officiels pour reconnaître ces unités neurologiques spécialisées. C’est pourquoi il y a une grande disparité entre elles en termes de matériel à disposition, d’expérience en la matière… Par exemple, certains hôpitaux déclarent avoir une unité spécialisée qui est en fait un département de revalidation.

Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) et le Conseil national des établissements hospitaliers estiment nécessaire de définir des normes claires pour rendre ces “stroke units” les plus efficaces possibles. Ainsi, un agrément serait créé pour les standardiser à travers le Royaume.

Le KCE recommande deux types d’unités neurovasculaires qui agiraient à deux moments différents. La première, de type hyper-aigu, donc très spécialisée, accueillerait la victime d’AVC dans les deux heures qui suivent l’accident. Le diagnostic serait affiné et éventuellement, une thrombolyse (acte qui sert à dissoudre le caillot) serait pratiquée. Idéalement, le patient devrait pouvoir se rendre dans une telle unité endéans les trente minutes suivant le premier contact médical. Après les trois premiers jours, le patient serait transféré dans le second type d’unité pour un suivi vers une autre unité neurovasculaire, plus proche de son domicile.

Les conclusions du KCE ont été transmises au Conseil national des établissements hospitaliers. A la lumière de celles-ci, les réflexions et un projet d’avis sont donc en cours. Par la suite, le projet sera soumis à la Ministre de la Santé.

// VT

>> Infos : “Les unités neurovasculaires : efficacité, indicateurs de qualité et organisation” à télécharger sur https://kce.fgov.be

 


Réagir à cet article

Retour à l'index

"Prévention"

haut de page