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Médicaments ( 15 juin 2010)

 

Choisir des médicaments
moins chers contre le cholestérol

La Mutualité chrétienne estime que si les médecins optaient pour une alternative meilleur marché chaque fois qu’ils prescrivent un médicament contre le cholestérol, ils feraient économiser 140 millions d’euros à l’assurance soins de santé et 15 millions aux patients.

Les médicaments contre le cholestérol sont les médicaments les plus utilisés dans notre pays.

© Jean-Francois Dupuis/BELPRESS

Selon une étude de la Mutualité chrétienne (MC), 1,3 million de Belges en font usage. Et ce chiffre augmente chaque année de 100.000 personnes, ce qui nécessiterait d'ailleurs d’ouvrir un débat scientifique pour déterminer à partir de quel taux de cholestérol il faut prescrire un médicament.

Alors qu'ils ont tous le même effet sur la santé, certains médicaments coûtent de trois à cinq fois plus cher pour l'assurance soins de santé. Or, à peine 50% des médicaments prescrits contre le cholestérol appartiennent aux variantes les moins chères, pour l’essentiel, la simvastatine(1). Pour la Mutualité chrétienne, il y a là une belle marge d’économies pour l'assurance soins de santé surtout - les médicaments anti-cholestérol représentent près de 10% du budget des médicaments - mais aussi pour les patients.

“Depuis plusieurs années, les médecins se sont vu imposer un quota minimal de prescriptions de médicaments bon marché, explique Jean Hermesse, secrétaire général de la MC. Cela a fait croître fortement la vente de ceux-ci mais cette croissance s’est aujourd'hui arrêtée. C’est pourquoi nous plaidons pour relever les quotas de prescription et réévaluer les comportements de prescription”. La MC plaide par ailleurs pour des accords sur les prix et pour une responsabilité financière du médecin dans la prescription. Ces mesures sont déjà appliquées avec succès à l’étranger.

Pour la MC, cet exemple illustre le fait qu’il est possible d’économiser dans les soins de santé, sans impact négatif sur la qualité des soins et avec une économie importante pour le patient. Il en est beaucoup d'autres. Et Jean Hermesse de citer quelques exemples: “Comme antidouleur, un générique (Mylan) vient d’arriver sur le marché et est 60% moins cher que le Dafalgan. C'est une importante économie possible pour les patients surtout s'ils sont malades chroniques car ce générique leur est remboursé (2). Par ailleurs, les suppléments d’honoraires pour les séjours à l’hôpital dans les chambres communes, qui subsistent dans une quinzaine d'hôpitaux, devraient être supprimés. Cela ne changerait rien pour la sécurité sociale mais cela soulagerait les patients. Enfin, on pourrait aussi faire de grosses économies en matière d’implants dont les prix élevés ne se justifient pas”.

La MC rappellera toutes ces pistes au prochain gouvernement fédéral…

// JD

 

(1) La simvastatine Zocor® (20 mg, 84 tablettes) ne coûte que 19,67 euros alors qu’un produit analogue, l’atorvastatine Lipitor® (Lipitor 10 mg 84 tablettes) atteint les 76,79 euros.

(2) Lire: “Le paracétamol enfin disponible à bas prix” – En Marche du 1er avril 2010 – p 10. – Article consultable sur www.enmarche.be

 


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