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Zoonoses (4 juillet 2002)

 

Quand les maux de l’animal se transmettent à l’homme

Maladie de la vache folle, fièvre aphteuse… l’actualité nous a rappelé que certaines maladies pouvaient aisément franchir la barrière des espèces et toucher l’homme après l’animal. Au-delà de ces situations extrêmes, nos animaux familiers et domestiques peuvent aussi nous transmettre parasites et infections…

Les populations occidentales aiment la compagnie des bêtes. Chiens, chats, cobayes, poissons rouges ou “ curiosités exotiques ” (les Nouveaux Animaux de Compagnie : lézards, furets et autres araignées), le nombre de nos animaux familiers ne cesse de croître et avec lui, semble-t-il, le rôle affectif que l’homme veut leur faire jouer. Mais, le contact de proximité, les bisous et les câlins répétés n’ont pas que du bon, notamment quand la promiscuité favorise la transmission de maladies…

Les pathologies qui se propagent de l’animal à l’homme sont très nombreuses. On leur a donné le nom de zoonoses. Certaines sont transmises à l’homme par contact direct avec un animal infecté, qu’il s’agisse d’un animal familier (chien, chat…), d’un animal domestique (bétail, poule,…) ou sauvage (renard…). D’autres se contractent par l’intermédiaire d’un animal dit vecteur : la maladie passe d’une bête à l’homme par le biais d’un insecte qui voyage de l’un à l’autre. Les zoonoses sont principalement dues à des bactéries, des parasites ou des champignons. A quelques exceptions près, ces maladies ne sont pas dangereuses et se soignent aisément,… certaines sont néanmoins particulièrement invalidantes et embarrassantes.

 

Teigne et allergies

Si la teigne existe sous différentes formes, l’une d’entre elles est connue pour être transmissible de l’animal à l’homme. Loin d’être anodine, elle représente près de 20% des cas observés. La teigne est une infection superficielle mais très contagieuse de la peau et du cuir chevelu, provoquée par des dermatophytes, sorte de champignons microscopiques que l’on peut trouver chez les chiens et les chats.

La transmission de l’animal à l’homme peut se faire par contact direct, en touchant le pelage. Elle peut alors avoir lieu même lorsque la bête paraît saine : il est possible que celle-ci ne transporte que des spores (éléments reproducteurs invisibles à l’œil nu) de champignons dans ses poils. La teigne peut aussi se propager de manière indirecte, par l’intermédiaire de tapis ou de couvertures sur lesquels s’est couché l’animal.

Les symptômes ? Les personnes infectées voient apparaître des lésions cutanées, des petites vésicules et des plaques arrondies de cheveux coupés courts qui se recouvrent de squames ( sortes de pellicules) et peuvent même suppurer.

Les teignes sont bénignes mais extrêmement irritantes et disgracieuses. La seule manière de ne pas en être atteint est d’éviter autant que possible une trop grande promiscuité avec chiens et chats !!

Pour apporter une solution rapide à cette infection qui finit généralement par guérir spontanément, il faut souvent recourir à un traitement antifongique (contre les champignons) aussi bien pour le “ maître ” touché que pour son animal. Comme la teigne est très contagieuse, il est conseillé de suivre quelques mesures d’hygiène.

- Évitez de toucher les zones infectées. Lavez-vous les mains après l’avoir fait.

- Si votre enfant est infecté, ne l’envoyez pas à l’école.

- Jetez les peignes et brosses dont la personne atteinte a pu se servir : les désinfectants ne détruisent pas le champignon. Séparez son gant et sa serviette de toilette de ceux du reste de la famille.

Autre mal plutôt répandu, les allergies aux squames (infimes particules de poils et de peaux) des animaux. Généralement mis en cause, les poils des chiens, des cobayes, des lapins et surtout des chats. Comme dans tous les cas d’allergie, l’organisme montre une réaction anormale au contact de l’allergène, -ici, les squames-, allant de l’eczéma ou de la rhinite à la toux spasmodique ou à la crise d’asthme …

Le meilleur traitement est aussi un moyen de prévention. Il consiste, dans la mesure du possible, à éviter tout contact avec l’allergène en cause, et donc avec l’animal ! Plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsqu’il faut se séparer de son animal préféré !

 

Morsures et risques de maladie

Les morsures d’animaux, plus courantes qu’on ne le pense, constituent une réalité à laquelle nous ne prêtons pas assez attention. Et pourtant, même superficielle, une morsure peut être dangereuse. Outre les risques d’infection, elle peut surtout permettre à certaines zoonoses telles que le tétanos ou même la rage de gagner notre organisme.

Les statistiques montrent que la plupart des morsures sont causées par des chiens et que leurs principales victimes sont des enfants qu’ils atteignent généralement aux mains, au visage et aux mollets. Le meilleur moyen d’éviter ces drames consiste donc à apprendre à nos bambins à vivre avec les animaux. Pour cela, il faut les amener à suivre quelques règles essentielles : ne pas s’approcher, ni caresser un animal inconnu, percevoir avant tout l’animal comme un être vivant et le respecter.

Que faire en cas de morsure?

- Si la blessure est une éraflure, il suffit de la désinfecter.

- Si la blessure est une petite plaie, lavez-la à l’eau et au savon. Laissez-la nette sans débris, ni souillure. Utilisez un désinfectant et couvrez d’un pansement.

- Si la blessure est large et profonde, essayez d’arrêter le saignement en comprimant la zone atteinte avec si possible des compresses stériles. Rendez-vous à l’hôpital car il peut être nécessaire d’administrer des soins chirurgicaux sans tarder.

Dans tous les cas, il est indispensable de consulter un médecin car une morsure n’est jamais anodine. La salive des mammifères peut contenir des microbes qui risquent d’infecter la morsure. Pour éviter que cela ne se produise, le médecin pourra rapidement prescrire des antibiotiques. Il conseillera en tout cas de surveiller la blessure dans les jours qui suivent et de l’avertir d’éventuels douleurs, gonflements, irritations, maux de tête ou fièvre.

En outre, s’il semble que, dans notre pays, le risque d’infection par le virus de la rage (1) soit actuellement écarté, la morsure d’une bête peut toujours être à l’origine du développement du tétanos (2). La désinfection de la plaie limite bien sûr la possibilité de contamination, mais la seule protection véritablement efficace est la vaccination contre le tétanos. Si vous n’êtes pas en ordre au moment de l’incident, le médecin vous injectera aussitôt du sérum et commencera un cycle de vaccination.

 

Maladie de Lyme

A l’origine de cette maladie infectieuse, on trouve une bactérie transmise à l’homme par une tique. Transporté par les animaux de la forêt (rongeurs, daims), l’acarien se dépose dans les buissons, les bois et les prairies (en Belgique, surtout en Campine et en Ardenne) et mord les bêtes et les hommes qui les fréquentent: agriculteurs, forestiers ou promeneurs.

Si la tique porteuse de la bactérie s’accroche à la peau de sa victime pendant un minimum de 12 heures tout en se nourrissant de son sang, elle peut lui transmettre la maladie de Lyme (3). Toutes les piqûres de tiques ne provoquent donc pas une contamination.   Seulement 10 % des acariens sont porteurs de la bactérie et même dans ce cas, ils ne transmettent pas nécessairement l’infection lors de la morsure. La maladie de Lyme touche néanmoins près de 400 personnes par an en Belgique

A l’endroit de la piqûre, une rougeur indolore apparaît puis grandit. Elle s’accompagne par la suite de maux de tête, de fièvre, de douleurs musculaires… En général, l’éruption cutanée disparaît après quelques jours mais les symptômes grippaux et une fatigue intense peuvent persister pendant des semaines voire des mois. En toute fin d’évolution, la bactérie peut contaminer le système nerveux, les muscles, les articulations…

En attendant le vaccin qui est actuellement à l’essai, le bon sens dictera de se prémunir des piqûres. Lorsque vous vous promenez en forêt ou dans la campagne, préférez des chaussures fermées et des vêtements qui couvrent bien. Évitez de vous éloigner des sentiers et de vous frotter inutilement aux buissons et aux plantes. Utilisez des répulsifs contre les insectes pour les parties dénudées. Examinez votre corps après la balade pour vérifier la présence éventuelle de piqûres ou d’une tique elle-même.

En cas de morsure, que faire ?

Si la tique est toujours accrochée à la peau, essayez de l’enlever par la tête, en entier, sans trop l’écraser, pour éviter qu’elle ne vide son contenu infecté sous la peau. Pour cela, saisissez-là entre deux doigts ou grâce à une pince prévue à cet effet, vendue en pharmacie. Pour faciliter les choses, n’hésitez pas à prendre un bon bain chaud qui peut aider à la faire tomber ou à appliquer un tampon d’éther qui la tuera lentement. Une fois la tique enlevée, il faut désinfecter la plaie et se laver les mains.

La maladie de Lyme évolue généralement vers la guérison spontanée. Néanmoins, pour accélérer ce processus souvent très long et pour éviter d’éventuelles complications, le médecin pourra prescrire des antibiotiques. Plus la maladie est décelée rapidement, plus le traitement sera efficace. Si après une piqûre, vous voyez apparaître des symptômes grippaux, consultez un médecin qui procédera à une analyse de sang et déterminera le traitement s’il y a contamination.

 

Florence Coutellier 

 

(1) La rage reste néanmoins incurable. Les règles de prévention sont donc toujours de mise. Pour toute information sur les précautions à prendre, les mesures de quarantaine, les règles en cas de morsures suspectes: Service de la rage de l’Institut Pasteur de Bruxelles 02/373.31.11. www.pasteur.be

(2) Pour toute information, Institut scientifique de santé publique, M. Turneer 02/373.33.10 www.pasteur.be

(3) Des fiches d’informations vulgarisées et régulièrement remises à jour sont disponibles à l’Institut scientifique de santé publique-section épidémiologie, auprès de Mme Ducoffre 02/642.57.77. www.iph.fgov.be/epidemio

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Une liste sans fin!

 

Teigne, maladie de Lyme… ne sont que quelques éléments de la longue liste des zoonoses. Au rang des maladies les plus connues, on trouve encore la gale animale, provoquée par un acarien qui, après les chiens, les chats…, peut infester l’homme, la salmonellose, une infection survenant après l’ingestion d’aliments (fruits de mer crus ou mal cuits, œufs, lait, viande…) contenant une bactérie qu’on appelle salmonelle. Ou encore la toxoplasmose, une maladie particulièrement dangereuse pour le développement du fœtus, causée par un parasite présent dans les excréments de chat et les viandes crues ou mal cuites (de bœuf, de mouton).

Parmi les moins répandues ou les plus méconnues, citons la maladie des griffes du chat qui survient après une morsure ou une griffure de chat et fait gonfler les ganglions lymphatiques, la brucellose, exclusivement transmise à l’homme par les bovins, les caprins, par absorption de lait cru ou de fromage frais contaminé ou la tuberculose des oiseaux, une forme de tuberculose ganglionnaire transmise par les pigeons… Des maladies auxquelles il faut, en tout cas, prêter une attention particulière. Elles apportent parfois un éclairage nouveau sur des symptômes restés jusque-là inexpliqués.

 

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