Maladies
(15 mars 2007)
Les
calculs rénaux
Les calculs rénaux, appelés
communément pierres aux reins, peuvent avoir une taille microscopique ou
celle d'une balle de ping-pong! Ils sont surtout célèbres pour les crises
douloureuses qu'ils peuvent occasionner. Mais à côté de cela, de nombreux
calculs rénaux ne provoquent aucun trouble et ne sont découverts que par
hasard, à l'occasion de l'un ou l'autre examen radiologique.
Un calcul rénal n'est pas un
petit morceau de rein brisé et durci, comme certaines croyances
l’affirment. En réalité, un calcul rénal se forme toujours suite à une
concentration excessive de certaines substances dans l'urine, généralement
des compositions à base de calcium ou d'acide urique. Lorsque l'urine est
saturée de ces substances, celles-ci se déposent dans le bassinet
(c’est-à-dire la partie du rein qui mène vers l’uretère) où elles forment
des cristaux qui vont évoluer en calcul.
Il est souvent impossible de
déterminer pourquoi l'urine contient trop de calcium, d'acide urique ou
d’autres substances favorisant les calculs rénaux. Boire trop peu ou
transpirer trop sont des causes possibles mais la sursaturation peut
également être provoquée par le fait que les reins éliminent trop de sels
ou lorsque le taux d'acidité de l'urine est perturbé.
La cause exacte de l’apparition
des calculs ne peut être connue que dans un nombre limité de cas. Par
exemple, si l'on suit un régime alimentaire très riche en protéines ou que
l'on prend certains médicaments, dans le cas d'une infection des voies
urinaires ou d'une affection spécifique comme la maladie de Crohn.
Crises douloureuses… ou non
Les calculs rénaux ne
provoquent pas toujours des troubles. Ils ne deviennent douloureux que
lorsqu'ils atterrissent dans les voies urinaires et s'y fixent. Le premier
symptôme est une vague douleur dans les flancs du dos ou dans la région
des reins. Comme elle n'est pas insistante, cette douleur est souvent
négligée. Mais la situation change rapidement lorsque les crises
douloureuses violentes font leur apparition. Celles-ci débutent sur le
côté de l'abdomen et s'étendent ensuite à l'aine, à la cuisse ou aux
organes génitaux. D'autres troubles possibles sont les nausées, les
vomissements, la transpiration et un gonflement de l’abdomen, voire un
besoin très fréquent d’uriner ou la présence de sang dans l'urine. Ceci
est souvent le cas lorsqu'un calcul traverse l'uretère.
L'envie irrépressible de bouger
est aussi typique d'une telle crise douloureuse : on est agité, on tourne
en rond et on se tortille littéralement de mal. Il n'y a pas de lien entre
la taille du calcul et la douleur qu'il provoque. En d'autres termes, de
petits calculs rénaux peuvent quelquefois être plus douloureux que des
gros. Cependant, il y plus de chances que les petites «pierres» (jusqu'à
environ 4 mm de diamètre) descendent spontanément et soient expulsées par
l'urine. Les calculs de plus grosse taille, par contre, se fixent plus
aisément dans les voies urinaires où ils gênent l'écoulement de l'urine et
peuvent provoquer une inflammation. Et dans des cas exceptionnels, ils
peuvent également rester coincés dans la vessie et y entraîner une
inflammation.
Une colique néphrétique peut
par ailleurs se produire si l’urine, qui doit être évacuée du rein, est
bloquée, ce qui engendrera une douleur très violente. Si une colique
néphrétique dure trop longtemps, il est possible que le rein touché soit
irrémédiablement endommagé.
Boire de l'eau, la meilleure
prévention
Boire de l'eau en quantités
suffisantes est le moyen le plus efficace pour prévenir les calculs
rénaux. En effet, la probabilité d'accumulation de substances à risque est
d'autant plus minime que l'urine est diluée et que son écoulement est
aisé.
Concrètement, il est conseillé
de boire 1,5 à 2 litres par jour, de préférence de l'eau plate. Par
contre, les autres boissons ne sont pas indiquées, soit parce qu'elles
contiennent trop de sucres (limonades, jus de fruits), soit parce qu'elles
peuvent accroître le risque de calculs rénaux. Tel est notamment le cas si
l’on boit de grosses quantités de boissons au cola ou des jus de
pamplemousse ou de pomme.
Il est important également
d'étaler la consommation d'eau sur toute la journée. Et surtout n'attendez
pas d'avoir soif pour boire : la soif indique que l'organisme manque déjà
de liquide. Mais ne pas avoir soif ne signifie pas que vous buvez
suffisamment ! Pour savoir si vous ingurgitez ou non suffisamment de
liquide, vérifiez la couleur de votre urine et le nombre de mictions : si
l'urine est de couleur sombre ou que vous n'urinez que trois à quatre fois
par jour, c'est que vous ne buvez pas assez.
Evacuation naturelle ou
provoquée
Que faire si vous êtes
confronté à des calculs rénaux ? En l'absence de complications, il suffit
généralement, dans le cas de calculs de petite taille, de calmer la
douleur et de boire en quantités suffisantes pour les éliminer par
l'urine. Des médicaments seront aussi quelquefois prescrits pour aider à
détendre les muscles dans les uretères qui se dilateront, facilitant ainsi
l'évacuation du calcul.
Les exemplaires de plus grosse
taille sont éliminés par endoscope, laser ou broyeur. La technique
appliquée dépendra notamment de la taille, du type de calcul et de
l'endroit où il se loge.
Dr
Michaël Callens
Quelques conseils aux personnes
à risque
|
Si vous avez déjà eu des
calculs rénaux ou que vous courez un risque accru d’en avoir, notamment du
fait d’une prédisposition héréditaire, il vous est fortement conseillé de
boire davantage que quelqu'un d'autre et d'adapter quelques-unes de vos
habitudes alimentaires.
Voici donc quelques conseils
bien utiles pour mettre les personnes à risque sur la bonne voie :
►
Buvez 2,5 à 3 litres d'eau
par jour.
►
Si possible, buvez également
un verre d'eau la nuit, par exemple si vous vous relevez pour vous rendre
aux toilettes : la circulation dans les reins reste ainsi à niveau 24
heures sur 24.
►
Ne mangez pas plus de 150 gr
de poisson ou de viande par jour. Anchois, rognons, sardines en conserve
et foie seront de préférence bannis du menu. Ces aliments favorisent en
effet la production d'acide urique, l'un des facteurs à risque des calculs
rénaux.
►
Limitez la consommation de
sel à maximum 6 gr par jour, car le sel accroît la présence de calcium
dans l'urine.
►
Optez pour une alimentation
riche en fibres avec beaucoup de fruits et de légumes. Ceux-ci accélèrent
l'élimination des substances indésirables.
Bien que de nombreux calculs
rénaux résultent d'une accumulation de calcium, un régime pauvre en
calcium n'entre toutefois pas dans cette liste de recommandations. Pas
question en effet de lésiner sur le lait et d'autres produits laitiers.
Primo, parce que le calcium est un nutriment trop important, entre autres
pour les os, mais aussi parce qu'un régime pauvre en calcium exerce,
curieusement, plutôt un effet inverse et favorise les calculs rénaux.
Dr MC
|
|