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Santé (1er novembre 2007)

 

La voiturette n’est plus une fatalité !

La sclérose en plaques reste une maladie incurable. Toutefois, les récentes découvertes permettent de mieux traiter la maladie, freinant ainsi sa progression et rendant le handicap moins lourd.

 

 

 

 

Parmi les symptômes les plus fréquents :

la fatigue, des problèmes d'équilibre et

de coordination ...

 

La sclérose en plaques (SEP) atteint 10 à 12.000 personnes en Belgique et constitue la maladie neurologique la plus fréquente des jeunes adultes. Elle se déclare en effet le plus souvent entre 20 et 40 ans, et atteint deux fois plus de femmes que d’hommes. Il s’agit d’une affection inflammatoire et dégénérative qui provoque une perte de myéline dans le système nerveux central. La myéline est une membrane qui isole les nerfs. Comparable à la gaine d’un fil électrique, la gaine de myéline permet la transmission rapide de l’influx nerveux. Lorsque sa dégradation est grave, la gaine peut être détruite par endroits, formant des « plaques ». Aux endroits où la gaine de myéline est détruite, une cicatrice apparaît et les impulsions des nerfs sont ralenties, parfois même interrompues. C’est alors que les symptômes de la SEP apparaissent.

 

Symptômes et évolution

Les symptômes, comme l’évolution de la maladie, sont imprévisibles et très variables d’un individu à l’autre. En effet, les lésions provoquées par la maladie peuvent se localiser dans les diverses parties du

système nerveux central, perturbant ainsi l’influx qui commande l’une ou l’autre fonction sensitive ou motrice. Les symptômes les plus fréquemment rencontrés sont la fatigue, des problèmes d’équilibre et de coordination, des tremblements, de la faiblesse physique, des spasmes, des picotements, des douleurs, des pertes de sensibilité,  des troubles visuels, de l’incontinence, des troubles sexuels, de la dépression, des difficultés de concentration…

Dans la majorité des cas, la maladie évolue par poussées, c'est-à-dire que les symptômes apparaissent ou s’aggravent pendant au moins 24 heures. Ces poussées sont généralement suivies de rémissions pendant lesquelles les symptômes disparaissent partiellement ou totalement. Dans d’autres cas, il n’y a pas de poussées, mais plutôt une aggravation progressive de la maladie. Enfin, la maladie peut évoluer de façon bénigne, la personne ne développant alors aucune séquelle malgré la survenue de quelques poussées.

 

Diagnostic et traitement

Le diagnostic de la SEP se fait par le recours à la ponction lombaire, par la mesure de la conduction nerveuse et par l’utilisation de l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique).

Le traitement de la SEP a connu de réels progrès depuis les années 1990. Même si, à ce jour, il n’est toujours pas possible de soigner complètement et définitivement la maladie, différents traitements améliorent toutefois la qualité de vie des personnes :

Lors des poussées, l’utilisation de cortisone (un anti-inflammatoire) permet la disparition ou la diminution plus rapide des symptômes, accélérant ainsi la récupération, mais ne modifiant pas ou peu les séquelles.

Des médicaments modifient l’évolution de la maladie en agissant favorablement sur la fréquence et la gravité des poussées, ainsi que sur le nombre de lésions provoquées par la maladie dans le système nerveux central. Par ailleurs, la kinésithérapie et d’autres formes de rééducation aident le patient à rétablir ou à conserver le plus longtemps possible ses fonctions motrices.

Les symptômes tels que tremblements, dépression, fatigue, spasmes… peuvent être traités par des médicaments appropriés mais pas uniquement (voir “Apprivoiser la maladie”).

Les traitements actuels aident donc de plus en plus de personnes atteintes de SEP à garder leur autonomie, éloignant également la triste perspective d’une fin de vie en fauteuil roulant. Mais si les symptômes de la maladie sont désormais moins visibles, ils n’en restent pas moins très pénibles à vivre.

Colette Barbier

 

Apprivoiser la maladie

Mieux connaître la maladie permet aux personnes atteintes de SEP de s’y adapter et de la vivre le mieux possible.

Ainsi, la fatigue constitue une des plaintes les plus fréquentes, au point d’être souvent le symptôme le plus gênant. D’une part, la fatigue peut être la source de malentendus auprès de la famille, des amis et de l’employeur: si elle est invalidante, elle est aussi invisible et, de ce fait, la personne paraissant bien portante est parfois injustement accusée de paresse. Il est donc important de sensibiliser l’entourage à cet aspect de la maladie. D’autre part, il peut s’avérer nécessaire de modifier les priorités familiales et professionnelles, de gérer son temps autrement, de simplifier son travail, afin de trouver un rythme de vie moins fatiguant.

Par ailleurs, comme le stress a un effet sur les poussées de sclérose en plaques, il faut éviter le plus possible d’être confronté à des événements stressants.

Voici encore quelques conseils pratiques qui peuvent avoir un effet positif sur les symptômes liés à la SEP, notamment sur la fatigue:

 limiter les risques d’infections en général (grippe, infection dentaire…) et tout particulièrement les infections urinaires et respiratoires car les personnes souffrant de SEP sont plus sensibles à ces infections. Il est donc important de les déceler et de les traiter rapidement afin de prévenir les complications.

 éviter les fatigues excessives qui peuvent aggraver temporairement les symptômes, planifier les activités de manière à éviter de se coucher tard, dormir à des heures régulières.

 éviter les températures très élevées (bains chauds, exposition au soleil…), les exercices excessifs, les repas lourds, le tabac.

 limiter la consommation d’alcool, celui-ci pouvant aggraver la fatigue, les troubles de l’équilibre et modifier les réactions à certains médicaments.

 suivre un régime alimentaire raisonnable et perdre du poids si nécessaire.

 Pratiquer des activités qui aident à se détendre ou associent l’exercice physique à la méditation (comme le yoga)

 veiller à rester en forme physique grâce à un programme d’exercices équilibré et adapté à ses capacités personnelles, en évitant les exercices épuisants et en prévoyant des périodes de repos.

 

 

“J’ai appris à mener une vie plus calme

Sylvie a ressenti les premiers symptômes de la sclérose en plaques en janvier 1998. «Infirmière, j’étais occupée à faire un lit lorsque j’ai réalisé que j’avais perdu toute sensibilité au niveau de la jambe gauche, raconte Sylvie. J’ai contacté mon médecin qui a immédiatement pensé à un problème neurologique.» Trois semaines plus tard, Sylvie passait une IRM et recevait le diagnostic de la SEP. «C’était une catastrophe ! Mariée, maman de deux enfants alors âgés de 10 et 8 ans, sportive, toujours en activité, du jour au lendemain, je me suis imaginée en chaise roulante. Je ne savais pas que la SEP pouvait aussi être une maladie lentement évolutive qui, parfois, ne se voit pas. Trois mois après le début de la maladie, une deuxième poussée est apparue avec des difficultés à marcher, à écrire et un bras très lourd. Une neurologue m’a expliqué que je faisais une nouvelle poussée et m’a proposé un traitement intraveineux de cortisone. Un mois plus tard, j’avais récupéré mes capacités motrices et me sentais moins fatiguée. J’ai repris mon travail, mais j’étais très déprimée, épuisée, j’avais des difficultés à rester debout. Un aménagement de mon temps de travail m’a cependant permis de tenir bon.»

Dans l’année qui a suivi l’annonce du diagnostic, Sylvie a fait une poussée par saison. Sa neurologue lui a proposé un traitement par Interféron qui a espacé les poussées. Au bout de trois ans, Sylvie a cessé de travailler : «Je ne parvenais plus à gérer les effets secondaires liés au traitement, la fatigue, les absences répétées, le stress, le fait de ne plus me sentir à la hauteur et la dépression engendrée par tout cela.»

Aujourd’hui, Sylvie, gauchère, a moins de force dans le bras gauche; elle ne sait ni écrire ni marcher longtemps… «Grâce aux traitements, les symptômes dont je souffre ne se voient pas, ce qui est également le cas pour de nombreuses personnes atteintes de SEP. Il est donc difficile pour l’entourage d’accepter et de reconnaître la maladie.»

Une psychothérapie a permis à Sylvie d’apprendre à vivre autrement. «La maladie a mis un terme à une vie trépidante qui me poussait à en faire toujours plus, plus vite. J’ai rencontré d’autres personnes souffrant de SEP, j’ai appris à mener une vie plus calme et sensée, axée sur l’essentiel, à me sentir heureuse avec des choses simples, des plaisirs sains, de vraies amitiés...».

Propose recueillis par

Colette Barbier

 

Un long combat

En Belgique, dans les années 1950, des neurologues dont le Professeur Ludo van Bogaert et le Docteur Charles Joseph Ketelaer, commencèrent à se pencher sur cette terrible maladie, pratiquement inconnue à l’époque et qui causait de graves problèmes sociaux aux malades et à leurs familles. En 1957, la création du Groupe Belge d’Etude de la Sclérose en Plaques visait à sensibiliser les neurologues à la SEP, à stimuler la recherche fondamentale et clinique en vue d’enrayer la progression de la maladie.

En 1958, le Dr Ketelaer créait le Centre National de la Sclérose en Plaques à Melsbroek, Centre qui n’a cessé de se développer et de se perfectionner dans le traitement de la SEP et la rééducation des patients. La même année, il fondait la Ligue Nationale Belge de la Sclérose en Plaques en vue d’offrir un accompagnement psychosocial aux personnes atteintes de SEP et à leur famille. L’activité de la Ligue s’étendra au fil des ans à l’ensemble du territoire belge grâce à la création de comités actifs dans chaque province.

En 1974, deux centres spécialisés dans le traitement et la revalidation des patients atteints de SEP voyaient le jour à Fraiture-en-Condroz et à Overpelt. Depuis lors, d’autres centres se sont également spécialisés dans le traitement de la maladie.

Enfin, en 1982, deux nouvelles Ligues étaient créées, l’une francophone et l’autre néerlandophone, aux côtés de la Ligue Nationale.

La Ligue Belge de la Sclérose en plaques en Communauté française offre un accompagnement aux personnes francophones atteintes de SEP et à leur entourage : informations et conseils personnalisés, aides financières, groupes d’entraide, etc.

Ligue Belge de la Sclérose en Plaques - Communauté Française asbl - Tél.: 081/40 15 55 - ligue.sep@ms-sep.be - www.ms-sep.be 

 


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